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Une conférence-piège neutralisée par Ansarallah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les combattants d'Ansarallah. (Archives)

Le Conseil de coopération du Golfe Persique n’entend pas résoudre la crise yéménite bien qu’il ait annoncé la tenue prochaine d’une réunion en la matière entre les parties belligérantes ; d’où le refus de Mohammed Ali al-Houthi et d’autres responsables de Sanaa d’y participer en dépit de leur attachement à toute initiative qui assure l’intérêt du peuple.

Déjà en 2015, lors d’une réunion appelée « Sommet de Riyad » tenue quelques semaines après le lancement de la campagne militaire par l’Arabie saoudite contre le Yémen avec le soutien des États-Unis et de l'Occident, Riyad a tenté de faire passer les participants à sa solde pour les représentants de toutes les sections de la nation yéménite.

Le soi-disant accord qui en a résulté stipulait que le Yémen reprendrait ses relations régionales et internationales et formerait un gouvernement fédéral qui apporterait la sécurité dans la région. Sept ans se sont écoulés, des mercenaires saoudiens et émiratis poursuivent la guerre contre le Yémen, sans qu’aucun citoyen yéménite n’ait vu la formation d’un gouvernement fédéral et démocratique au moins dans les zones occupées par la coalition.

Aujourd’hui, la réalité sur le terrain au Yémen n’a rien à voir avec les objectifs fixés lors du Sommet de Riad que ni l’Arabie saoudite ni les Émirats n’ont réussi à atteindre. L’insécurité et l’instabilité qui sévissent maintenant au Yémen en sont la preuve.

En ce qui concerne les armes et leur retour au gouvernement démissionnaire yéménite, ce sont les militants de « Tariq Saleh », opérant sur la côte ouest et dans le sud du Yémen, qui détiennent les armes. Reste à savoir si ces mercenaires ou même ceux du Conseil de transition du Sud, affilés aux Émirats, peuvent-ils être considérés comme un gouvernement ?

Mais l’accord de Riyad affirmait aussi que les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite sortiraient le Yémen des circonstances difficiles. Cependant, les prix montent en flèche dans les régions du sud du pays où les habitants n’ont même pas de quoi se chauffer en raison de la main mise de Riyad et d’Abou Dhabi sur les ressources pétrolières et gazières qui leur appartiennent.

Tout porte à croire que les pourparlers que Riyad envisage de parrainer ne sont que le double du Sommet de Riyad qui n’a rien apporté aux intérêts du peuple yéménite. Dès lors, tout comme cette réunion n'était qu'une formalité, la prochaine n'aura pour but que de légitimer d’une part l'intervention militaire étrangère au Yémen et de l’autre, le changement que Riyad souhaite apporter à son accord avec Abou Dhabi sur la formation d’un gouvernement légitime.

À cet égard, le site d’information d’Al-Khabar Al-Yemeni, citant une source proche du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi, a révélé la conspiration du Conseil du Golfe Persique qui consiste à la formation d’un « conseil présidentiel transitoire » entre les mercenaires saoudo-émiratis.

Al-Khabar Al-Yemeni affirme que la réunion parrainée par le CCG s’inscrit dans la continuité de celles tenues par l’envoyé spécial de l’ONU pour discuter de la nomination d’un vice-président pour Mansour Hadi et de la suspension des prérogatives de ce dernier.

Le CCGP est bien conscient qu’Ansarallah n'est pas disposé à assister à la réunion de Riyad. Mais a invité ce dernier pour faire croire à l’opinion publique qu’Ansarallah s’oppose aux consultations politiques qui, en réalité, ne sont rien d’autres que le double de celles ayant conduit à la prise du pouvoir par Mansour Hadi en 2011.

À rappeler que le CCGP a annoncé mardi dernier qu’il prévoyait d'inviter les parties impliquées dans la guerre au Yémen à une réunion en Arabie saoudite. Reuters, citant des responsables du CCGP, a affirmé que des invitations officielles à des consultations sur le Yémen seraient envoyées dans les prochains jours et que le mouvement yéménite Ansarallah faisait partie des participants que le Conseil de coopération envisageait d'inviter à la réunion.

Peu de temps après, un haut responsable du ministère yéménite des Affaires étrangères a réagi en indiquant que le Yémen se félicite de toute discussion avec des membres de la coalition, mais dans des pays non impliqués dans l'agression contre le pays, qu'il soit membre du CCGP ou non : les responsables yéménites rejettent fermement la tenue des pourparlers dans un pays belligérant malgré l’insistance du CCGP qui continue à annoncer que la réunion aura lieu à Riyad.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV