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MO: les USA n'arrivent plus à barrer la route à la Chine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les EAU reviennent sur leur plan d'achat de F-35 américains. (Photo à titre d'illustration de Tasnim)

Les États-Unis tentent d’abuser de leur influence sur les pays du golfe Persique, afin d’empêcher la Chine de renforcer son influence dans la région du Moyen-Orient. Cette approche aura-t-elle une chance de réussir ?

L’escalade de tensions entre les États-Unis et les Émirats arabes unis au sujet du rapprochement entre Abou Dhabi et Pékin a conduit les responsables émiratis à revoir leurs pourparlers avec Washington sur l’achat d’avions de chasse F-35 et d’autres armements sophistiqués américains. Le cadre général de cet accord d’un montant de 23,4 milliards de dollars a été approuvé par l’ancien gouvernement américain peu de temps après la signature du soi-disant accord d’Abraham entre les EAU et le régime sioniste.

Cet accord transformerait les EAU en premier pays arabe qui dispose d’avions furtifs F-35, de drones MQ-9B Reaper et d’autres équipements militaires dernier cri américains. Cependant, l’ambassade des EAU à Washington a annoncé le 15 décembre que certaines restrictions surtout les études analytiques sur l’équation qualité-prix ont fait qu’Abou Dhabi revienne sur son plan d’achat de quelque 50 avions F-35.

Pour le moment, les négociations complémentaires durent un peu trop, bien que les deux parties aient annoncé vouloir s’entendre d’une manière ou d’une autre. L’information tombe alors qu’Abou Dhabi s’est montré intéressé au cours des dernières semaines par l’achat de 12 hélicoptères militaires et de 80 avions de combat Rafale français qui devraient remplacer des avions de chasse Mirage.

Une fois finalisé, cet accord réduira d’ailleurs la dépendance des EAU envers les 80 avions F-16 américains livrés en 2004. En 2011, la France avait rejeté une demande des EAU pour acheter des Rafales, faisant l’objet d’une commande sur mesure que le royaume avait passée en fonction de ses besoins particuliers. Après les tensions provoquées par les États-Unis sur la donne des relations France-Australie au sujet d’un accord de vente de sous-marins nucléaires, le président français Emmanuel Macron a maintenant clairement accepté les revendications des Émirats arabes unis au sujet des avions Rafale.

Hyper-dépendant envers l’appui militaire américain, les EAU semblent se tourner vers d’autres pays dont notamment la Chine, étant donné que les États-Unis ont quant à eux décidé de réduire leur présence au Moyen-Orient afin de mieux se focaliser sur l’influence grandissante chinoise. Avec une augmentation de 37 %, le niveau des transactions commerciales entre les EAU et la Chine a dépassé en 2021 la barre des 49 milliards de dollars. En plus, les Émirats arabes unis recèlent 6 000 entreprises chinoises et quelque 300 000 ressortissants chinois.

L’autre pomme de discorde entre les États-Unis et les Émirats arabes unis concerne l’insistance de l’actuel président américain Joe Biden sur le retrait de l’entreprise chinoise Huawei de ce pays, ce qui a provoqué le mécontentement de l’opinion publique à l’égard du conseiller diplomatique du président des EAU, Anwar Gargash. Ce dernier tient à dire que son pays est préoccupé par cette situation, « puisqu’il y a une différence entre la rivalité et la guerre froide ».

Il y a également un autre sujet qui inquiète les Américains, et c’est en rapport avec la construction d’une base au port de Khalifa d’Abou Dhabi. Il paraît que le projet a été suspendu sous les pressions américaines. Toujours est-il que les EAU ont préféré ne pas s’exprimer à ce propos.

Quoi qu’il en soit, les Émirats arabes unis ne sont pas le seul pays à devoir choisir entre les États-Unis et la Chine. Il semble pourtant que la situation se balance dans un proche avenir en faveur de la Chine et c’est peut-être pour cette raison que d’anciens alliés des États-Unis ont préféré maintenir coûte que coûte leurs relations avec Pékin.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV