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Maarib/Deir ez Zor, pourquoi les USA ne lâchent pas prise?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des habitants recherchent des survivants dans les ruines des maisons de Sanaa détruites par les bombardements saoudiens, le 12 juin 2015. ©REUTERS

Longtemps, les Yankees ont prétendu n'être en Syrie que pour les beaux yeux des Kurdes et que le pétrole malodorant de Deir ez-Zor et de Hassaké ne les intéressait pas. En 2018, contrairement à ces allégations, on apprit que le réseau de trafic du pétrole syrien s'étend jusqu'à Denver. Idem pour le Yémen où la perte d'aucune province n'a déclenché une si grande folie meurtrière US/GB que celle de Maarib. 

Pourquoi les USA ne lâchent ni la Syrie ni le Yémen ? Al Mayadeen tente d'y apporter une réponse. 

La Syrie et le Yémen ont des affinités de par les guerres qui y ont été déclenchées. Les détails sur les acteurs, les partisans ou les conséquences de ces conflits n'échappent à personne.

En 2011, les pays arabes ont attaqué la Syrie et soutenu un plan visant à la détruire. Le même scénario s'est répété contre le Yémen en 2015. Il en résulte des économies désastreuses, des infrastructures anéanties, des millions de déplacés, le pillage du pétrole et la contrebande des antiquités.

Fars al-Shahabi, président de la Chambre du commerce syrienne, avait déjà commenté dans un article les dommages causés à l'industrie du pays après la guerre. 133 000 installations industrielles et artisanales syriennes, dont 66 000 à Alep, ont été endommagées, des zones industrielles ont été complètement détruites après leur pillage, comme ce fut le cas à al-Layarmun et al-Shaqif. Par la suite, la plupart de leurs lignes de production ont été introduites en contrebande en Turquie.

Au Yémen, tout comme en Syrie, la paralysie de l'économie a été bien orchestrée. L'ambassadeur du Yémen à Damas, Abdullah Sabri, a précisé que son pays subissait une des guerres les plus injustes et sales, du fait de la paralysie totale de son économie. Dans leurs raids aériens, l'aviation de la coalition saoudienne a frappé les infrastructures du pays, dont les centrales électriques, les usines, les routes, les écoles, les hôpitaux et les centres de communication.

Al-Mayadeen rappelle que la coalition a, parallèlement à ses frappes, imposé un blocus maritime et aérien au Yémen, laissant toute une population dans la famine et causant la pire crise humanitaire et économique jamais enregistrée dans le monde, selon les estimations de l'ONU.

Dans ce droit fil, Abdul Ghani Ali al-Zubaidi, expert militaire yéménite, a déclaré que « la Syrie est le cœur battant de la zone arabe » et joue un rôle important dans la plupart des problèmes liés aux pays arabes, en particulier la cause palestinienne. L’offensive contre la Syrie a été donc une action totalement orchestrée par plusieurs pays étrangers, qui a consisté à exploiter une partie de la société syrienne et des dizaines de milliers de terroristes takfiristes étrangers sous prétexte de leur soi-disant « révolution ».

Pour en savoir plus : Syrie : la guerre du pétrole commence

Les architectes du plan du « démembrement du Moyen-Orient » estiment que le morcellement de la Syrie via une guerre par procuration et l'emploi de terroristes takfiristes, affaibliront les groupes palestiniens sans que Washington n'entre dans une guerre directe avec la Syrie, précise Al-Mayadeen.

Le plan mis en œuvre au Yémen n'est pas différent de celui exécuté en Syrie, d’autant plus que les Yéménites se sont soulevés contre un régime largement dépendant du régime saoudien. C'est là que l'Arabie saoudite, les États-Unis et le régime sioniste se sont rendu compte que la formation d’un État fidèle à la Résistance au Yémen serait dangereuse. Par conséquent, Riyad a tenté d'enterrer vivant le plan du mouvement populaire yéménite et de détruire la perspective de son évolution dans la péninsule arabique.

En outre, les Américains ont pillé le pétrole syrien par le biais des Forces démocratiques syriennes (FDS). Ils ont donc pris le contrôle des gisements de pétrole dans l'est de la Syrie et transportaient le pétrole, de nuit, jusqu'à la région d'al-Rihaniya en Turquie, pour en exporter une partie et vendre le reste aux Turcs.

90 % du pétrole pillé en Syrie et en partie utilisé pour financer Daech se trouvaient dans des zones occupées par les États-Unis.

Dans ce contexte, l'ambassadeur du Yémen à Damas, Abdullah Sabri, a déclaré que depuis le début de la guerre, le pétrole pillé a été envoyé vers d'autres pays, de la province de Maarib aux provinces de Shabwa, Hadramaout et Aden. D'où l'importance de maintenir leur contrôle sur Maarib.

Dans une autre partie de son rapport, Al-Mayadeen écrit que la majorité des pays arabes, à l'exception du Qatar, ont consenti au retour de la Syrie dans la Ligue arabe. Par, ailleurs, Damas a été témoin de plusieurs événements importants ces derniers mois, notamment la visite du ministre émirati des Affaires étrangères, la levée du drapeau syrien lors de la Coupe des nations arabes qui a eu lieu au Qatar et la réouverture des ambassades de certains pays arabes à Damas.

L'ambassadeur yéménite a conclu qu'il était trop tôt pour parler de la normalisation des relations du Yémen avec les pays membres de la coalition saoudo-émiratie, alors que la guerre et le siège contre le pays se poursuivent et entament leur huitième année consécutive.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV