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Échec de l’accord pétrolier israélo-émirati : le rôle implicite du Caire?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’Égypte redoute la concurrence de l’oléoduc Eilat-Ashkelon. (Photo d'archives)

À la lumière des rapports de ces derniers jours selon lesquels Israël deviendrait une menace réelle pour les revenus du canal de Suez, le gouvernement égyptien a appelé à réduire l’importance de la question. Récemment, on a rapporté à nouveau que les Émirats avaient l’intention d’exporter du pétrole vers les marchés européens via le pipeline Eilat-Ashkelon, contournant ainsi le canal de Suez.

Israël et les Émirats arabes unis ont ouvert des pourparlers sur un oléoduc reliant la mer Rouge à la Méditerranée, dont les responsables israéliens considèrent les opérations comme top secret.

Europe Asia Pipeline Co., contrôlée par le gouvernement israélien, et MED-RED Land Bridge Ltd., basée aux Émirats arabes unis, ont signé un protocole d'accord pour collaborer sur le transport de brut et de produits pétroliers entre le golfe Persique et les marchés occidentaux, selon un communiqué du mardi  l'EAPC.L’EAPC a une capacité de 600 000 barils par jour et près de 23 millions de barils d'espace de stockage. La plupart du pétrole envoyé du golfe Persique vers l'Europe est expédié soit par le canal de Suez, soit par le pipeline égyptien Sumed, qui peut pomper 2,5 millions de barils par jour.

Les responsables égyptiens ont exprimé leur inquiétude quant à l'impact économique possible sur le pays d'un projet d'oléoduc et de chemin de fer transportant du pétrole des Émirats arabes unis via les ports israéliens d'Eilat et d'Ashkelon.

Le journal libanais Al-Akhbar a cité des sources égyptiennes anonymes disant que les dommages économiques causés par le gazoduc étaient une possibilité réelle.

Les Émirats arabes unis ont normalisé leurs relations avec Israël en août 2020.

Plus tard dans l'année, la compagnie israélienne Europe-Asia Pipeline (EPAC) et le pont terrestre israélo-émirati RED-MED ont annoncé un partenariat pour la construction du pipeline entre Eilat et Ashkelon, qui permettra au pétrole d'être transporté du golfe Persique sans passer par l'Égypte Canal de Suez.

Une voie ferrée sera construite le long du pipeline, permettant le transport d'autres marchandises.

Le canal de Suez et le pipeline Sumed sont des routes stratégiques pour les expéditions de brut, de produits et de GNL du golfe Persique vers l'Europe et l'Amérique du Nord. Le total des flux de pétrole à travers le canal de Suez et l'oléoduc SUMED représentait environ 9% du total du pétrole échangé par voie maritime en 2017, et les flux de GNL à travers le canal de Suez et l'oléoduc SUMED représentaient environ 8% du commerce mondial de GNL.

Ashkelon se trouve sur la côte méditerranéenne, près de la bande de Gaza. Israël dispose d'un système de défense anti-roquettes, Dôme de fer, qui n’a pas réussi à empêcher les frappes de missiles de la Résistance palestinienne qui ont eu lieu en mai derniers contre les installations énergétiques qui s’y trouvent.

Si l'accord sur l'oléoduc Eilat-Ashkelon avec les Émirats arabes unis est annulé en raison de préoccupations environnementales, le projet pourrait être transféré à Taba en Égypte.

La possibilité que l'accord entre Israël Europe Asia Pipeline Co. (EAPC) et Med-Red Land Bridge (MRLB) des Émirats arabes unis soit annulé assombrit les relations entre le régime israélien et Abou Dabi.

Israël a déjà reçu des messages selon lesquels l'annulation de l'accord pour transporter du pétrole et des produits dérivés sur l'oléoduc Eilat-Ashkelon aurait une influence néfaste sur les relations entre les pays et des sources ont déclaré à Globes que les Émirats arabes unis envisageaient un plan alternatif.

Si effectivement le plan est annulé en raison de l'opposition de certains ministres et de la possibilité de décisions de la Haute Cour contre le plan, les Émirats arabes unis discutent de la possibilité de construire un pipeline alternatif à travers le territoire égyptien. Un tel gazoduc traverserait le Sinaï de Taba à El Arish, le long de l'infrastructure de gazoduc existante en Égypte. Selon une source proche du dossier, l'option a déjà été évoquée lors de pourparlers internes aux Emirats Arabes Unis et lors de discussions initiales avec les Égyptiens.

L'importance économique de l'annulation de l'accord signifierait une perte de centaines de millions de shekels de bénéfices pour l’entité sioniste, et pour les Émirats arabes unis. La construction de l'oléoduc et l'ajout de ports, de stations terminales et de terminaux pour le transport du pétrole nécessiteraient beaucoup de travail et de ressources sur de nombreuses années.

Les Émirats arabes unis perdent confiance

Les Émirats arabes unis n'évoquent pas officiellement le sujet, mais selon une source proche du dossier, ils sont véritablement gênés par la possibilité de l'annulation et y voient le non-respect d'un accord entre diverses parties. Les répercussions pourraient s'étendre à d'autres domaines. Et à tout le moins, chaque accord à partir de maintenant et à l'avenir nécessitera beaucoup plus de certitude pour s'assurer que les conditions sont respectées.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV