TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 5 octobre 2021

Zoom Afrique du 5 octobre 2021

Télécharger 📥        Podcast 🎧

Le Cameroun signe des accords de coopération militaires avec la France. Yaoundé prend de gros risques, certes, est-ce par stratégie ou par contrainte ?

Actualité en Afrique :

  • Kenya Power retire sa demande d’augmentation des tarifs d’électricité
  • Projet 2e interconnexion électrique entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso : l’étude de faisabilité bientôt lancée
  • Togo : Jusqu’à 40 % de réduction des frais de dédouanement
  • Le Soudan et le Soudan du Sud rouvrent leur frontière

Analyses de la rédaction :

1. Mali : Paris cache son humiliation 

Au Mali, la France cherche de nouveaux prétextes pour ne pas propager son humiliation.

Le président français Emmanuel Macron, brandit la carte des menaces indirectes et tente par-dessus tout, de mettre ses échecs dans le Sahel sur le dos de la Russie.

Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi 5 octobre à ce « que l’État revienne » au Mali, dans un contexte de fortes tensions avec le pays sahélien. « Il faut que l’État revienne avec sa justice, son éducation, sa police partout, en particulier au Mali », a-t-il dit dans un entretien, évoquant aussi le Burkina Faso, en proie à des violences terroristes.

Le chef de l’État a invoqué « de vrais résultats » et « de vrais succès » de l’armée française au Mali, qui se concentre dorénavant « sur la stricte lutte contre les groupes terroristes ». Mais il a appelé à ce que « derrière, les projets se développent », au risque de voir les « terroristes reprendre » les territoires libérés « puisqu’il n’y a pas de perspectives. »

Le plan est mis au grand jour, Paris tente maintenant de faire payer le Mali et le Burkina Faso.

Pour le Mali, le point principal qui est resté au travers de la gorge de l’oligarchie française, c’est bien le fait que l’entièreté de la population malienne et même sahélienne ont totalement compris le jeu sournois de la France et de ses alliés européens, mais en plus, elle la pousse à la porte.

Avec les nombreux articles parus ces derniers jours concernant les accords entre Bamako et Moscou, il est maintenant clair que Paris ne peut plus rien faire mis à part profiter de l’occasion pour mettre le sentiment anti-français sur le dos de la Russie, comme il a déjà essayé de le faire en Centrafrique.

De plus, les discours commencent à changer, ce qui montre également que la France se rapproche des élections présidentielles.

« L’armée française n’a pas à se substituer au non-travail, si je puis dire, de l’État malien », a lancé le chef de l’État, soulignant « qu’on ne peut pas demander à nos soldats de remplacer ce qui est le travail de votre État ». « Nous ne sommes pas le peuple à sa place », a-t-il lâché, plaidant que « vous ne pouvez pas bâtir l’histoire d’un peuple en agissant depuis l’extérieur et en vous substituant à sa souveraineté ».

« Sans la France au Sahel, il n’y aurait plus de gouvernement au Mali », a réitéré mardi Emmanuel Macron : « Les terroristes auraient pris le contrôle d’abord de Bamako et de tout le pays ».

Avec un langage de bon politicien, la menace est on ne peut plus claire. La France se retire de plusieurs parties dans le nord du Mali pour laisser la place à ces alliés terroristes. Le président français ne manque surtout pas, par la même occasion, de dénigrer ouvertement et avec culot le Mali en déclarant que « l’armée française n’a pas à se substituer au non-travail, si je puis dire, de l’État malien » !

L’idéal serait que le Mali coupe entièrement avec tout ce qui le lie à la France, pour voir à ce moment-là qui se substitue réellement au non-travail de qui !

Ces dernières années, la France a largement perdu du terrain en Afrique et surtout au sein de la population. Avec la dégradation accrue de la situation sécuritaire dans le Sahel avec la multiplication des soldats d’occupation occidentale, la population africaine a clairement compris que la France et ses alliés européens américains et l’ONU, protège, multiplie, organise, arme et finance ses terroristes mercenaires en Afrique pour légitimer la présence militaire, mais également pour avoir un moyen de pression sur les dirigeants africains. De plus, grâce aux médias, l’Occident utilise également un autre moyen de pression pour sa propre population en répétant sans cesse, que si la guerre contre le terrorisme est faite en Afrique c’est pour empêcher que le terrorisme ne se propage en Europe. Et c’est quasi le même scénario que l’Occident a essayé de mettre en place au Moyen-Orient, mais ce fut un échec. Et en Afrique, c’est également un échec. Les pays du Sahel, à l’instar du Burkina Faso qui est également une cible pour Macron, car Ouaga n’a pas accepté l’aide occidentale pour sa lutte contre le terrorisme, son en train de se prendre en main. Ils voient qu’en s’occupant eux-mêmes du terrorisme, ils pourront obtenir de bien meilleurs résultats que les Occidentaux, qui pour rappel, n’ont jamais fait quoi que ce soit contre le terrorisme. Sinon, on l’aurait déjà vu au Moyen-Orient ! C’est toujours les populations et les alliances régionales qui ont été la clé de la lutte contre le terrorisme et non pas la venue de l’occupant occidental.

 

2. Cameroun : accord militaire avec la France ; contrainte ou stratégie ?

Le Cameroun signe des accords de coopération militaires avec la France. Yaoundé prend de gros risques, certes, est-ce par stratégie ou par contrainte ?

Le Cameroun et la France ont signé, vendredi, deux conventions qui visent à renforcer leur coopération militaire, a annoncé l’ambassade de France à Yaoundé.

Les accords ont été signés par le ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, et l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou.

La première convention concerne la formation au sein de l’École supérieure internationale de guerre de Yaoundé.

Il s’agit de former les officiers inscrits dans cette école de guerre, à la planification interarmes tout en les initiant à l’environnement politique et sécuritaire régional, a expliqué à l’agence, l’ambassadeur de France au Cameroun.

La deuxième convention permettra de soutenir la marine camerounaise en améliorant ses performances.

Un officier de la marine française sera affecté, à cet effet, auprès du chef d’état-major de la marine nationale camerounaise, avec pour objectif d’appuyer la conception des cadres législatif et réglementaire de l’action menée en mer. Il soutiendra également la formation et l’entraînement, à travers l’élaboration d’un corpus documentaire et le renforcement des capacités des centres de formation et d’entraînement de la marine, a souligné le diplomate français.

« Le partenaire français, à travers des exercices d’entraînement conjoints dans le golfe de Guinée, contribuera à la remise à niveau de nos équipages et au renforcement de l’interopérabilité entre les deux marines et d’autres marines de la sous-région », a expliqué pour sa part, le ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo.

Selon le gouvernement camerounais, les deux nouvelles conventions viennent remplacer les deux précédentes, arrivées à échéance.

« Les deux parties ont librement décidé de procéder à leur renouvellement et à leur mise à jour », a souligné le ministre camerounais de la Défense.

Depuis son indépendance, le Cameroun a signé avec la France des accords militaires de deux types : les accords de défense, qui visaient à la fois la défense intérieure et extérieure, offrant la possibilité au Cameroun de faire appel aux forces françaises pour assurer sa défense, et les accords d’assistance militaire technique pour la mise sur pied de l’armée camerounaise.

Est-ce pour cela que les rebelles séparatistes et les terroristes ont lancé des offensives contre les postes militaires dans l’Extrême Nord du Cameroun ? En voyant la politique de détachement de Yaoundé vis-à-vis de la France, les pressions allaient se multiplier. Avec l’échec des séparatistes de démembrer le Cameroun et de le déstabiliser, maintenant, ce sont les terroristes qui ont repris la main. D’ailleurs, beaucoup d’officiels camerounais ont fait part du changement de stratégie chez les séparatistes, mais surtout, un changement au niveau des armements.

Ces attaques ont amené le ministère de la Défense à reconnaître un « changement de paradigme » né selon lui d’une « jonction avec d’autres entités terroristes opérant hors des frontières » du Cameroun, sans vouloir les citer.

Si le trafic d’armes inter-frontalier dure depuis le début du conflit, les experts s’interrogent sur un possible lien avec l’IPOB, le groupe séparatiste biafrais de Nmandi Kanu, emprisonné au Nigeria. De quoi amener les deux gouvernements à discuter du sujet en août dernier à Abuja.

Cette tactique de harcèlement a pour but d’épuiser l’armée camerounaise et de contraindre les autorités à engager de véritables négociations.

Les deux conventions signées entre le Cameroun et la France visent particulièrement le golfe de Guinée, que les États-Unis tentent de prendre le monopole.

Après les échecs que la France a essuyés, notamment au Mozambique où elle n’a pas réussi à prendre le monopole des eaux comme elle le voulait, mais également l’échec de la prise de position maritime également dans l’Indopacifique suite à l’affaire des sous-marins avec l’Australie, la seule chose qui reste à Paris c’est de pouvoir prendre position dans le golfe de Guinée. Il est également fort probable que Yaoundé ait également joué là-dessus. Calmer les offensives terroristes dans l’Extrême Nord et donc obtenir une petite place pour Paris dans le golfe de Guinée. C’est de bonne guerre. Surtout qu’actuellement, la France tourne au ridicule dans le monde entier et qu’elle va se faire contourner par ses alliés. Ce qui fait que le Cameroun peut très bien en tirer profit. Ainsi que d’autres pays d’Afrique d’ailleurs. Et visiblement c’est bien ce qui se passe. Paris n’a plus beaucoup de poids, surtout en Afrique. Elle perd du terrain au fur et à mesure que les jours passent, et c’est principalement la population africaine qui ridiculise l’Élysée.

 

3. Zimbabwe-Chine : une coopération inévitable

Les relations entre Pékin et Harare sont révélatrices de la stratégie plus globale de la Chine sur le continent africain. Des relations entre l’État chinois et les pays africains devenues stratégiques sur le plan économique. Mais depuis un temps plus récent, le leadership chinois semble également déterminé à répondre de manière ferme aux adversaires géopolitiques, tout en promouvant l’ordre multipolaire international.

La Chine et le Zimbabwe continueront de collaborer pour faire progresser la coopération bilatérale malgré les critiques des détracteurs occidentaux – c’est la déclaration de l’ambassadeur chinois en poste à Harare, Guo Shaochun, écrit l’agence de presse Xinhua.

Dans un discours prononcé en amont du 72e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine le 1er octobre, le diplomate a affirmé que la dynamique à la hausse de la coopération entre les deux pays était inarrêtable. Il a affirmé que l’amitié durable et la coopération fructueuse ont rendu jaloux certains acteurs politiques. Ces derniers inventant de fausses informations pour s’en prendre aux investissements chinois au Zimbabwe et salir l’image de la Chine et des entreprises chinoises.

En ajoutant que leur diffamation ne fait que légitimer le succès conjoint, consolider la confiance et la force commune. L’ambassadeur chinois a également rappelé que contrairement à d’autres États, la Chine n’interfère pas dans les affaires internes des autres pays et ne formule pas de conditions préalables à son aide politique et économique.

Pour comprendre l’importance du Zimbabwe pour la Chine, et vice-versa, il faut rappeler que si aujourd’hui Pékin est effectivement le principal partenaire économico-commercial du continent africain en qualité d’État – une orientation devenue d’ailleurs stratégique pour les deux parties, et qu’aujourd’hui les entreprises chinoises sont présentes dans pratiquement tous les pays du continent, le Zimbabwe représente néanmoins un cas particulier.

À ce titre, un rappel historique s’impose : la Chine, comme l’URSS, avait largement contribué à la lutte du peuple zimbabwéen contre le néocolonialisme britannique. Depuis cette période, le Zimbabwe était constamment sous pression de l’establishment anglo-saxon – étasunien comme britannique –une pression non seulement politico-diplomatique, mais également à travers l’imposition de sanctions économiques.

Les véritables raisons des attaques de Washington comme de Londres vis-à-vis de Harare n’ont jamais été les prétendues violations des normes démocratiques ou des droits de l’homme, mais bel et bien l’aspect historique déjà cité, et d’autre part – ce qui est tout aussi important – depuis la libération nationale une politique largement souveraine et en opposition avec l’Occident politique.

Néanmoins, et malgré nombre de problèmes auxquels l’État zimbabwéen a dû faire face, ce pays d’Afrique australe a su maintenir un système politique stable, un appareil sécuritaire efficace, une population parmi les plus instruites d’Afrique, ainsi qu’une politique internationale indépendante et souveraine. Et à ce titre, il faut également indiquer que le soutien chinois a été à bien des égards déterminant.

En ce sens, et à l’heure où Pékin s’affirme haut et fort non seulement comme la superpuissance économique internationale, mais également en tant que l’une des principales puissances géopolitiques du monde – ce dernier aspect ayant été pleinement assumé – les alliés stratégiques de la Chine sur le continent africain, parmi lesquels le Zimbabwe, pourront indéniablement jouir du soutien chinois. Y compris au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU, où le duo sino-russe reste fermement solidaire face au trio occidental composé des USA, du Royaume-Uni et de la France.

L’autre aspect à ne pas négliger concerne la promotion active par la Chine, au même titre que ses alliés, du concept multipolaire mondial, devenu une réalité avec laquelle il faut compter. Face au refus d’un certain nombre de régimes de reconnaître officiellement ladite réalité, tout en représentant une minorité planétaire évidente, Pékin active plus que jamais ses alliances à divers endroits du monde. D’autant plus que l’État chinois se retrouve désormais ouvertement et agressivement visé par diverses alliances lui étant largement hostiles, liées aux nostalgiques de l’unipolarité.

L’Afrique représente l’une des principales priorités de la politique étrangère chinoise, au même titre d’ailleurs que russe. Et au moment où plusieurs États africains cherchent à définitivement se libérer des réseaux obscurs propres au néocolonialisme, les vieilles alliances testées avec succès par le temps peuvent jouer un rôle stratégique dans les processus en cours. Aussi bien dans le cadre de la promotion d’une large partie du continent africain en qualité de bloc géopolitique pro-multipolarité, que dans le renforcement de l’ordre multipolaire de façon générale.

par Mikhail Gamandiy-Egorov

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV