Le gouvernement syrien s’est dit prêt à aider Beyrouth pour ses approvisionnements en énergie, a déclaré le secrétaire général du Conseil suprême libano-syrien.
À l’issue d’une réunion de la délégation libanaise qui s’est tenue dans le bâtiment du ministère syrien des Affaires étrangères à Damas, Nasri Khouri a déclaré : « Beyrouth a demandé à Damas de permettre le transit du gaz égyptien et de l’électricité jordanienne à destination du Liban via le territoire syrien et Damas a accepté cette demande en disant qu’il est prêt à délivrer les licences nécessaires. »
Nasri Khouri a ajouté qu’une équipe, composée d’experts libanais et syriens, allait examiner les aspects techniques de cette question.
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Est arrivée samedi 4 septembre au Liban une délégation libanaise, dirigée par la vice-Premier ministre du gouvernement intérimaire libanais Zeina Akkar, le ministre de la Défense et le ministre des Affaires étrangères par intérim, et composée des ministres des Finances et de l’Énergie ainsi que le chef de l’Organisation de la sécurité nationale. Cette délégation a été reçue par le ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, et d’autres responsables syriens. La visite d’une importante délégation libanaise à Damas était la première en dix ans.
Dans ce droit fil, Abdel Bari Atwan a déclaré que la plupart des monarchies du golfe Persique dont les pays étaient riches en ressources de pétrole et de gaz avaient choisi de rester un simple observateur passif vis-à-vis de la souffrance de leurs frères au Liban.
« Pourquoi nous sommes sûrs que le transit de l’électricité jordanienne et du gaz égyptien pour la livraison aux Libanais constitue non seulement un petit échec pour les États-Unis, mais qu’en plus il rend le terrain propice à une défaite encore plus grande pour les Américains et leurs supplétifs dans un proche avenir ? », écrit Abdel Bari Atwan, le rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm et renommé analyste du monde arabe.
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Et d’ajouter : « Le feu vert de Damas à ce transit fait preuve de la générosité des Syriens, car les Libanais sont presque souvent dépourvus de l’électricité, faute de carburant, ce qui entrave largement les activités des hôpitaux et le cours normal de leur vie. »
M. Atwan nous invite ensuite à prendre en compte la décision courageuse de Seyyed Hassan Nasrallah de faire appel à l’Iran pour aider l’approvisionnement du Liban en brut et en gaz. « Il s’agit d’un défi lancé aux États-Unis et à Israël, notamment lorsque Seyyed Hassan Nasrallah a rappelé son ferme soutien aux pétroliers iraniens depuis leur départ de l’Iran. »
Selon Atwan, « cette position ferme du secrétaire général du Hezbollah libanais a poussé l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, à reculer de ses positions et à faire appel, malgré elle, à l’Égypte et à la Jordanie en tant qu’option alternative ».
« L’inefficacité des sanctions américaines imposées à la Syrie dans le cadre de la loi César prouve comment ces sanctions étaient fragiles et comment la patience stratégique de Damas a réussi. »
Le rédacteur en chef de Rai al-Youm a continué : « les supplétifs des États-Unis au sein du gouvernement libanais qui suivent les diktats de l’ambassadrice américaine à Beyrouth, s’opposaient toujours à toute coopération avec la Syrie et ont fait tout, pendant les dix dernières années, pour empêcher la visite d’un ministre libanais à Damas. Maintenant, il faut que ces gens-là s’excusent auprès des peuples syrien et libanais pour leurs positions racistes et hostiles. Ils ont boycotté un pays ami qui n’a jamais cessé de soutenir la nation libanaise, sa souveraineté et son indépendance. »
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« Sans alliance des pays membres de la Résistance et actes de dévouement du Hezbollah, Daech aurait régné le Liban avec aide et assistance des États-Unis », a souligné M. Atwan.
Le célèbre analyste du monde arabe s’est ensuite attardé sur le complot des États-Unis destiné à faire impliquer la Résistance et ses armes stratégiques dans les conflits internes afin d’entraver la principale mission du Hezbollah qu’est la lutte contre le régime israélien.
M. Atwan souligne que cette normalisation entre le Liban et la Syrie a reporté, pour ne pas dire empêcher, une guerre civile, d’autant plus qu’elle a tué dans l’œuf tous les complots fondés sur la division entre les communautés et la dépendance aux étrangers.