L’Iran se réserve le droit à une « réponse réciproque » face à Washington, a déclaré samedi 28 août un haut responsable à Téhéran au lendemain de menaces agitées par le président américain, Joe Biden, en présence du Premier ministre israélien.
En recevant Naftali Bennett à la Maison Blanche, M. Biden a affirmé que les Etats-Unis s’engageaient à s’assurer que « l’Iran ne développerait jamais une arme nucléaire ».
« Nous privilégions la diplomatie (…). Mais si la diplomatie échoue, nous sommes prêts à nous tourner vers d’autres options », a mis en garde M. Biden.
Bennett, qui comme son prédécesseur Benjamin Netanyahu accuse l’Iran de chercher à se doter de la bombe atomique en secret (ce que la République islamique a toujours démenti), est opposé à l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne entre Téhéran et la communauté internationale.
Ce pacte offre à l’Iran la levée des sanctions occidentales et onusiennes en échange d’une réduction de son programme nucléaire.
Cela intervient alors qu’un quotidien américain fait part de l’échec d’une mission de la CIA en raison des « opérations de contre-espionnage très efficaces de Téhéran ».
Selon la publication américaine, « les services de renseignement des États-Unis et d’Israël ont une longue histoire commune et leur coopération a connu une hausse considérable sous l'administration Trump ».
Cependant, le New York Times prétend que cela a changé après l'élection du président Biden qui a promis de rétablir l'accord nucléaire avec l'Iran auquel projet rappelons-le, Israël s'est si vigoureusement opposé.
« Au printemps, Benjamin Netanyahu, alors Premier ministre israélien, a même réduit le partage de renseignements avec les États-Unis parce qu'il ne faisait pas confiance à l'administration Biden », ajoute le quotidien.
« Le défi pour les deux parties sera de savoir s'ils peuvent rétablir cette confiance même s'ils poursuivent des programmes contradictoires sur l'Iran. »
De hauts responsables israéliens ont confié au New York Times qu’un objectif clé pour Bennett sera de déterminer si l'administration Biden continuera à soutenir les opérations secrètes d'Israël contre le programme nucléaire iranien.
« Les responsables israéliens espèrent que tout nouvel accord avec l'Iran ne limitera pas de telles opérations qui ont entraîné, dans le passé, le sabotage des installations atomiques et l'assassinat de scientifiques nucléaires iraniens. »
Le New York Times rappelle que la réunion de la Maison-Blanche intervient quelques semaines seulement après que William J. Burns, le chef de la CIA, s'est rendu en Palestine occupée pour rencontrer son homologue, David Barnea ainsi que M. Bennett.