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Elle n’est pas afghane ; elle est yéménite !

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le plan américain d'empêcher la reprise de Maarib par Ansarallah a échoué. (Photo à titre d'illustration)

Peu d'analystes seraient enclins à ne pas noter l'une des pires défaites US au Moyen-Orient et elle n'est pas afghane! En tendant dès le mois de mars un énorme piège du nom de dialogue de paix à Ansarallah, l'Amérique de Biden a tenté de "sauver" Maarib, d'en éviter la chute et sa reprise par une Résistance yéménite qui s'en servirait pour changer carrément le jeu en mer Rouge.

Ce pseudo-dialogue n'a été en effet qu'un leurre, un paravent destiné à faire d'al-Bayda, cette autre province limitrophe de Maarib, une arrière base pour Daech et al-Qaïda, un lieu où entraîner les "Houthis" dans des guerres d'usure à l'effet de leur faire oublier Maarib. Mais c'était sans compter avec le fait qu'Ansarallah a la guerre dans le sang et la défaite ne fait pas partie de son vocabulaire.

La guerre de juin à al-Bayda Ansarallah l'a gagnée liquidant en moins d'une semaine des centaines de terroristes venus du Moyen-Orient à bord des bateaux saoudiens. Mais il y a eu encore plus : d'al-Bayda Ansarallah a fait une nette percée à Chebwa, bastion saoudien dans le sud du Yémen et ce fut là que le Pentagone a compris qu'il est en face d'une "armée au flair géostratégique phénoménal. Le plan US/GB fut alors d'envoyer des effectifs à al-Mahra. Puis les Anglo-saxons ont la mémoire courte et qu'il leur arrive très peu de tirer la leçon qui s'impose.

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Moins de dix jours après l'annonce de l'arrivée des Seals de Sa Majesté à Mahra où Riyad occupe depuis trois ans l'aéroport militaire qui "abrite" le contingent est-africain de l'Africom, la situation vient de basculer. Des centaines de manifestants descendent tous les jours dans la rue pour réclamer le départ de Riyad et des British ! Et pourtant les Saoudiens n'ont pas cessé ces derniers temps à soudoyer les tribus de Mahra pour pouvoir y rester. Mais c'est sans compter avec Ansarallah.   

En allusion à la présence des forces britanniques au centre du gouvernorat d'al-Mahra, le coordinateur du front sud du Yémen chargé de faire face à l'invasion saoudienne a révélé que l'agression vise à annexer des secteurs de cette province au territoire saoudien.

la base King Khaled à Khamis Mushait

Lors d’une interview accordée dimanche à la chaîne d'information arabophone iranienne Al-Alam, Ahmad al-Ulaï a souligné que les habitants de Mahra ne resteraient pas les bras croisés face au démembrement de leur patrie et à la rupture du tissu social de cette province.

« Nous confirmons la présence de forces britanniques au centre du gouvernorat d'al-Mahra, notamment à l'aéroport », a-t-il dénoncé avant de préciser que les activités d'espionnage des Émirats arabes unis battaient leur plein sur l'île yéménite de Socotra.

 

 

Et ce n'est pas seulement à al-Mahra que les Anglo-Saxons subissent les coups assassins yéménites. À  Assir et plus précisément à Khamis Mushait, cette base british d'où décollent des dizaines de vols par jour à l’effet de bombarder Maarib, une attaque de drone vient d'avoir lieu.

Le mouvement de résistance yéménite Ansarallah a piloté un drone kamikaze sur la ville saoudienne de Khamis Mushait située dans le sud-ouest du royaume. 

Le porte-parole de la coalition, le brigadier général Turki al- Maliki, a prétendu que les défenses aériennes de la coalition avaient intercepté et détruit un drone (piégé) lancé par Ansarallah vers Khamis Mushait.

L'Arabie saoudite n'a pas cependant évoqué le type de drone ni montré des clichés. Les forces yéménites n'ont pas encore réagi aux allégations d'al-Maliki.

À lire: Yémen : « la cupidité saoudienne sera enterrée dans le sable d’al-Mahra » (officiel)

Lors d’une interview accordée au site Internet al-Khanadeq, le chef de la délégation de négociation du Yémen pour la paix, Mohammed Abdul Salam, a déclaré que la présence britannique sur le sol yéménite n'était pas chose nouvelle et que les Yéménites rejetaient toute forme de présence étrangère sur leur terre et qu'il était de leur droit de lutter contre ceux qui projettent d’envahir leur pays.

 

Concernant les développements à Maarib, Abdul Salam a déclaré que les zones libérées du joug des forces soutenues par la coalition saoudienne à Maarib sont égales à la surface de deux États du golfe Persique. Le négociateur en chef a réitéré que les batailles se poursuivent à Maarib et sur d'autres fronts.

La récente initiative donnée par le mouvement yéménite Ansarallah est la clé pour mettre fin à la guerre que la coalition a déclenchée contre le Yémen en 2015. Mais les Saoudiens ne sont pas prêts d'y mettre fin.

Les experts estiment que l'initiative d'Ansarallah est une excellente occasion pour Riyad de se débarrasser du bourbier dans lequel elle s’est empêtrée. Le problème est que Riyad est un pantin et que l’axe US/GB ne peut arrêter la guerre en position de faiblesse. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV