Global Times du 27 juin se demande avec ardeur si oui ou non l'élection d'un président révolutionnaire en Iran contribuerait à un renforcement des liens Téhéran-Chine voire un élargissement du pacte stratégique de 25 ans que les deux parties ont signé. "En termes de relations avec l'Occident, Raïssi devrait adopter une ligne intransigeante dans la défense des intérêts économiques et de sécurité de l'Iran. En effet en janvier 2020, Raïssi a déclaré que l'Iran prévoyait de poursuivre le président américain de l'époque, Donald Trump, pour l'assassinat du général Qassem Soleimani. Il a averti que les assassins de Soleimani « ne seront pas en sécurité nullepart », et tout porte à croire qu'il agira en ce sens.
En ce qui concerne la politique étrangère du gouvernement de Raïssi, deux aspects doivent être considérés. Premièrement, en termes de relations avec l'Occident, Raïssi devrait adopter une ligne dure dans la défense des intérêts économiques et de sécurité de l'Iran.
En janvier 2020, Raïssi a déclaré que l'Iran prévoyait de poursuivre le président américain de l'époque, Donald Trump, pour l'assassinat du général Qassem Soleimani. En janvier 2021, Raïssi a averti que les tueurs de Soleimani « ne seront pas en sécurité sur Terre », lors d'une cérémonie à Téhéran pour marquer le premier anniversaire de l'assassinat de ce général.
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« Ne présumez pas que quelqu'un comme le président américain, qui a comparu comme un meurtrier ou qui a ordonné un meurtre, puisse être à l'abri de l'application de la justice. Jamais », a déclaré Raïssi, ajoutant, « ceux qui ont joué un rôle dans cet assassinat et crime ne seront pas en sécurité sur Terre. »
Deuxièmement, Raïssi accordera une grande importance au renforcement de la coopération en matière de sécurité et des liens religieux avec les pays islamiques, et portera une attention particulière à la question israélo-palestinienne.
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Indépendamment de sa ligne dure, la priorité absolue de Raïssi est de résoudre les problèmes de subsistance causés par les sanctions américaines. Bien que Raïssi parle dur, rejetant la possibilité de rencontrer le président américain Joe Biden, cela ne signifie pas que le gouvernement de Raïssi adoptera une politique radicale de confrontation avec les États-Unis.
Après l'entrée en fonction officielle du nouveau gouvernement de Raïssi, les partisans de la ligne dure en Iran sont susceptibles de promouvoir un nouvel accord nucléaire, capable d'améliorer l'économie iranienne.
Raïssi sera officiellement inauguré en tant que président iranien le 3 août et c'est à partir de cette date que les relations américano-iraniennes pourront éventuellement connaître des évolutions et pas des moindres. Dans l'ensemble, que le gouvernement Raïssi l'admette ou non, Washington restera un facteur important et même le principal facteur affectant les intérêts nationaux et diplomatiques de l'Iran.
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Et la Chine et la Russie dans tout cela? Le president Poutine a été le premier président étranger a féliciter son élection avant même que sa victoire soit annoncée, signe que l'essor des liens ne tardera pas. Raïssi centrera sa politique étrangère sur la stratégie « Regard vers l'Est », ce qui signifie une coopération plus étroite avec la Chine et la Russie. Le développement des relations Iran-Chine et des relations Iran-Russie a toujours été soutenu par l’État iranien, cela est sûr.
Certains analystes soutiennent que Raïssi centrera sa politique étrangère sur la stratégie « Regard vers l'Est », ce qui signifie une coopération plus étroite avec la Chine et la Russie. Le développement des relations Iran-Chine et des relations Iran-Russie a toujours été soutenu par l’État iranien, cela est sûr.
L'administration Raïssi, elle aussi, poursuivra le cadre et les mécanismes de coopération existants avec la Chine et la Russie. Les relations de l'Iran avec la Chine et la Russie pourraient connaître un élan.
La Chine et la Russie sont en effet susceptibles de prendre de nouvelles mesures actives sur l'accord nucléaire iranien, notamment en organisant des événements pour traiter des problèmes le concernant. Raïssi continuera de mettre l'accent sur le rôle de la Chine et de la Russie dans le rétablissement de l'accord nucléaire.
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Le 13 juin, le premier représentant de la Chine auprès de l'OCI a soumis sa lettre de nomination au secrétaire général de l'Organisation, ce qui a marqué l'établissement des liens institutionnels entre la Chine et l'Organisation.
En outre, la Russie est un pays observateur de l'OCI. Cela offre une nouvelle opportunité à la Chine et à la Russie de renforcer les échanges et la coordination avec l'Iran sur les questions liées à l'Iran dans le cadre de l'OCI.
Néanmoins, il est peu probable que l'Iran sous l'ère Raïssi forme une alliance avec la Chine et la Russie. En d'autres termes, Raïssi ne prendra pas part e pour une partie ou une autre dans les conflits existants ou à venir entre les 3 pays que sont l'Amérique, la Chine et la Russie. Dans une large mesure, la politique étrangère de Raïssi a deux dimensions : adopter une attitude dure envers Washington et approfondir les liens politiques et religieux avec le monde musulman. Après tout, la Chine et la Russie ne sont pas des pays "islamiques".
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Après son entrée en fonction, le gouvernement Raïssi poursuivra les pratiques du gouvernement Rohani et il maintiendra une interaction relativement étroite avec la Chine et la Russie. Il pourrait développer davantage l'accord de coopération de 25 ans avec la Chine.