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L'axe Téhéran-Pékin défie l'ordre pro-US

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le partenariat Iran-Chine défie l'ordre mondial US. (Photo d'illustration)

Les États-Unis s’inquiètent de l’essor des relations sino-iraniennes qui sape l’ordre mondial qu’ils dirigent.

La Commission d'examen de l'économie et de la sécurité entre les États-Unis et la Chine (USCC) a publié, le lundi 28 juin un rapport examinant l'approfondissement des relations sino-iraniennes, source d’inquiète pour les autorités américaines dans la mesure où il a porté préjudice à « l’ordre mondial américain ». Le rapport analyse la coordination économique accrue Iran-Chine qui sape « l'efficacité des politiques américaines dont les sanctions font partie ». Le rapport évalue également la prolifération de la technologie chinoise soutenant le programme de missiles balistiques de l'Iran et la menace que le partage de renseignements et les partenariats militaires des deux pays représentent pour la sécurité des États-Unis.

L’USCC est une agence indépendante du gouvernement des États-Unis qui relève directement du Congrès et du président. Elle est chargée de fournir des recommandations sur la base de leurs conclusions sur le commerce bilatéral avec la République populaire de Chine, d'évaluer les risques de sécurité nationale et de commerce dans toutes les industries, de mener des recherches sur les actions de la Chine ; les conclusions sont toutes discutées lors des audiences et de les soumettre annuellement.

Son rapport daté du lundi qui s’intitule « Relations sino-iraniennes : une relation limitée, mais un partenariat stratégique durable », examine les objectifs diplomatiques et politiques de Pékin pour ses relations avec Téhéran :

« Sur le plan économique, la Chine est le premier partenaire commercial de l'Iran, un importateur d'énergie de premier plan et un investisseur de premier plan. Les deux pays ont également des liens militaires de longue date, consistant en une coopération forte dans les années 1980 et 1990 et une coopération aujourd'hui au niveau des engagements semi-réguliers tels que des échanges militaires de haut niveau, des exercices et des escales. L'accord de coopération de 25 ans entre Pékin et Téhéran en mars 2021 reflète l'approfondissement de leur relation. »

Le rapport souligne que la coordination sino-iranienne a sapé l'efficacité d'importantes politiques américaines telles que les sanctions nucléaires d’autant plus que l’approbation tacite de Pékin des activités balistiques iraniennes a exposé les troupes américaines dans la région à risque continu. 

Et le rapport de l’USCC d’avertir : « La relation sino-iranienne est enracinée dans une coopération pragmatique dans des domaines d'intérêts communs, mais a évolué ces dernières années dans le sens d’un partenariat plus clairement opposé à l'ordre international dirigé par les États-Unis. La Chine s'est présentée de manière plus affirmée comme une alternative au leadership mondial des États-Unis. »

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« En conséquence, les élites chinoises et iraniennes critiquent fréquemment l'ordre international dirigé par les États-Unis, que les deux pays jugés injustement « unipolaires » et menaçants pour leurs intérêts. Pour sa part, l'Iran considère la Chine comme l'une des seules puissances mondiales qui ont la capacité de fournir une protection diplomatique contre la pression américaine d’autant plus que la Chine lui avait accordé un important soutien pendant les premiers jours après la Révolution, à tire d’exemple par des transferts d'armes et d'énergie. Pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988), Pékin a fourni à Téhéran des avions de chasse, des missiles sol-air, des lance-roquettes, des chars et l'artillerie et il lui a fourni une aide importante dans le développement de ses missiles et ses programmes nucléaires dans les années 80 et 90.

Aujourd'hui, Pékin prend régulièrement le parti de Téhéran dans les différends avec Washington. En 2019, à l'heure où les États-Unis exerçaient des pressions sur l'Iran pour ses actions déstabilisatrices dans la région, le secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) Xi Jinping a déclaré : « Peu importe l'évolution de la situation internationale et régionale, la Chine reste déterminée à développer un partenariat stratégique global avec l'Iran. »

Le rapport de la Commission d'examen de l'économie et de la sécurité entre les États-Unis et la Chine poursuit : « La Chine a considérablement renforcé son engagement diplomatique avec l'Iran depuis 2015, date de la signature du Plan global d'action conjointe et l'assouplissement progressif des sanctions contre l'Iran. Le secrétaire général Xi s'est rendu en Iran en 2016, devenant le deuxième dirigeant d'un membre du Conseil de sécurité de l'ONU à effectuer une visite en Iran après la signature de l'accord (le président russe Vladimir Poutine était le premier). La Chine a profité de cette visite, la première d'un haut dirigeant chinois depuis 2002, pour transformer les relations bilatérales en un « partenariat stratégique global », l'un des plus hauts niveaux de la diplomatie de partenariat de la Chine.

Pékin a également accepté de soutenir la candidature de l'Iran à l'Organisation de coopération de Shanghai centrée sur la Chine et s'est engagé à approfondir la coopération bilatérale dans divers domaines, tels que la science et la technologie, la justice, média et investissement.  La Chine a d’ailleurs poursuivi son engagement diplomatique avec l'Iran depuis le retrait des États-Unis en 2018 du PGAC. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV