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Pompeo "cuit" : Khartoum a dit non aux "bombes" israéliennes!

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo. ©AFP/Archives

Le Soudan a écarté toute normalisation avec le régime sioniste en disant que cette question ne serait traitée qu’après la fin de transition à Khartoum prévue en 2022. Mardi 25 août, le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a douché les espoirs d’une normalisation rapide des relations entre le Soudan et le régime sioniste, en déclarant que cette affaire ne serait tranchée qu’après la période de transition à Khartoum, qui doit s’achever d’ici deux ans.

« La phase de transition au Soudan est dirigée par une large coalition avec un agenda spécifique visant à achever le processus de transition et à instaurer la paix et la stabilité dans le pays, jusqu'aux élections libres en 2022. Le gouvernement de transition n'a pas de mandat au-delà de ces missions pour décider de la normalisation avec Israël », a déclaré Abdallah Hamdok, cité par le porte-parole du gouvernement.

La déclaration a tout pour décevoir le secrétaire d’État américain Mike Pompeo qui avait publié peu avant sur Twitter une photo de son plan de vol avec la phrase : « Heureux d’annoncer que nous sommes le PREMIER vol NON-STOP d’Israël vers le Soudan. »

Pompeo qui s’était vainement rendu au Soudan dans le but de convaincre les autorités du pays de normaliser avec Israël dans le sillage des Émirats arabes unis, en est parti les mains vides, et l'échec n'en est plus retentissant quand on sait le soutien tous azimuts que reçoit la junte au pouvoir de la part des Émirats et de l'Arabie. Mais pourquoi cet échec? Outre l'antisionisme très prononcé des Soudanais, fervents défenseurs de la cause palestinienne, ces derniers n'ont pas oublié les frappes sionistes contre leurs pays qui amène l'État hébreu à mener plusieurs frappes aériennes au Soudan en 2009 et 2012 pour détruire des convois destinés à la bande de Gaza ou encore l'amputation du Sud et la création par crise de Darfour parfaitement inventée et la création dans la foulée du Soudan-sud. De toute évidence, le « non » soudanais à l’axe israélo-américain signifie que la cause palestinienne est tellement importante aux yeux des pays musulmans qu’elle ne peut être négociée, sous les recommandations golfo-occidentales.

L'importance du « non » du Soudan à Pompeo se fait sentir avec plus d'acuité quand on se souvient de la concession que Pompeo était prêt à faire : le retrait de Khartoum de la liste noire en échange de la normalisation. La réponse de Hamdok a été catégorique: « M. Pompeo, ne liez pas la question du retrait du Soudan de la liste noire US à celle de la normalisation avec Israël ! »

Ce « non historique » intervient alors que le secrétaire d’État US était heureux et sûr qu’il obtiendrait l’avis favorable de Khartoum en raison de l’influence de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis au Soudan. Abou Dhabi risque de rester bien seul dans les semaines à venir surtout que l'entité sioniste commence à revenir une à une sur des clauses incluses dans l'accord de normalisation, Israël ayant très clairement réclamé son attachement à ce qu'aucun Arabe, aussi sioniste qu'il soit, ne dépasse jamais en rien l'entité sioniste... Alors Ben Zayed, le dindon de la farce?

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV