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Zoom Afrique du 16 décembre 2019

Niger: le cadeau de Noël à Macron ?

L’actualité en Afrique :

- 1er Congrès burkinabé de santé publique : plus de 800 participants et 244 communications attendus ;

- Le Soudan ferme les bureaux du Hezbollah et du Hamas ;

- Zambie : le président zambien exige l’ambassadeur des USA de quitter ce pays.

 

Les analyses de la rédaction :

Niger/Sommet du G5 : la France cherche à redorer son blason ; réussira-t-elle ?

Après l’échec du Sommet de Pau, la France cherche un sommet avatar et le Niger le lui offre : Niamey, la capitale nigérienne, accueillait le 15 décembre un sommet extraordinaire des dirigeants du G5 Sahel, après l'offensive meurtrière lancée par des terroristes interposés contre une base de l'armée nigérienne à Inates dans l'ouest du pays qui a coûté la vie à plus de 70 soldats nigériens.

Autour du président-hôte, Mahamadou Issouffou, sont réunis ses homologues malien, tchadien, burkinabé et mauritanien.

Le peuple africain, que ce soit celui du Mali, du Burkina Faso ou encore du Niger, se révolte de plus en plus contre une présence illégitime et déstabilisatrice des forces étrangères dans leur pays respectives et exige le retrait de ces forces. En même temps, par crainte de faire face à une montée de haine contre son organisation totalement désavouée et enlisée au Sahel appelée « Barkhane », Emmanuel Macron avait alors reporté le Sommet de Pau sous prétexte de solidarité pour le Niger qui a perdu 71 soldats dans la mascarade de la semaine dernière.

Empêtrés dans un engagement qui n’a ni queue ni tête, la France et ses alliés se trouvent dans une impasse totale : ces six derniers mois ont été les plus meurtriers pour le Sahel depuis 2012. L'attaque d'Inates a profondément choqué l’opinion nationale nigérienne. C’est la plus meurtrière qu’a connue le pays depuis 2015. Le Sahel vit depuis six mois, une véritable intensification du conflit. Le Mali a perdu plus de 140 soldats sur cette période, et le Burkina, plus d’une quarantaine. Le peuple africain en a ras-le-bol d’une puissance colonisatrice qui déstabilise non seulement leur pays, mais pille également leurs ressources naturelles. Les false flag, les opérations de kidnappage et autres, n’ont plus de crédibilité aux yeux d’une population intelligente et consciente.

Dans le communiqué conjoint des chefs d’État, il n’a pas été question de Barkhane, de la France ou bien du Sommet de Pau. « Ceux-ci ont rappelé à la communauté internationale qu’elle a pris des engagements envers les pays du G5 Sahel qui ne sont pas encore concrétisés aujourd’hui », précise RFI.

C’est vrai que la force Barkhane n’a rien fait d’autre que des attaques meurtrières contre les forces armées locales et les civils. Mais le temps des colonies-colonisateur est terminé. Le peuple africain n’est pas dupe et saura comment faire face à toutes sources de danger et n’a guère besoin d’une quelconque force interventionniste sur son sol.

Mali/dialogue national : ce qui dérange la puissance occidentale

Le gouvernement malien entend son peuple et décide de prendre lui-même les choses en main : samedi 14 décembre, se sont ouverts au CICB, les travaux du Dialogue Nationale Inclusif. En communion avec l’ensemble des forces vives de la nation, le président de la République, Ibrahim Boubcar Keïta, a pris part à cet événement historique pour le Mali.

Le président IBK a expliqué aux participants la nécessité de cet exercice afin de faciliter la sortie de la crise multidimensionnelle, dans laquelle, le Mali est plongé depuis quelques années. Par rapport à son engagement de mettre en œuvre les recommandations de ce dialogue, il déclara : « Je ne m’y déroberai point… je ne suis qu’un serviteur du peuple ».

« Il s’agira pour vous, d’ausculter le pays pour voir quel est son mal, d’où nous vient-il et comment le soigner. Vous êtes une force de propositions. Et le peuple attendra de vous que votre congrès ne soit pas un congrès de plus, mais le congrès qu’il fallait pour mieux asseoir notre processus démocratique ». C’est en ces termes que le président IBK s’est adressé aux participants.

Lors de ce dialogue national, les crises maliennes seront, pendant une semaine au centre des débats, qui vont se dérouler en atelier avec des acteurs issus des forces vives de la nation tels que des religieux et des hommes politiques maliens.

La voix du peuple malien semble avoir été entendue par le gouvernement malien. Après tout, des années de présence militaire étrangère au Sahel, avec pour résultat des massacres, des attaques terroristes et de la terreur, ne peuvent pas passer inaperçues.

Après l’accord d’Alger, accord rejeté et mis en cause par le peuple malien, les yeux sont désormais rivés sur ce nouveau dialogue national malien, même si les médias occidentaux tels que RFI parlent de ce dialogue sur un ton dubitatif et mettent en question la fiabilité de ce dialogue à travers ce qu’ils appellent « le boycott de l’opposition ».

« Cependant, une écrasante majorité de l’opposition boycotte la rencontre. Les conditions ne sont pas réunies pour la réussite du dialogue national », affirme RFI.

Tout comme au Cameroun, où l’initiative du dialogue national a été mise en cause par la force colonisatrice, cette initiative malienne ne plaît évidemment pas à cette force qui a pour habitude de se mêler des affaires internes d’autres pays notamment le Mali, où elle a tout fait afin de démanteler le pays.

Ce n’est guère une surprise : un débat initié par un gouvernement africain sans qu’il y ait d’éléments étrangers présents ne servirait pas les intérêts de la puissance colonisatrice.

Reste à savoir si ce dialogue satisfera les exigences du peuple malien qui ne demande qu’une chose : le retrait des forces étrangères et l’indépendance dans toutes démarches politiques et non politiques.

RDC : qui veut la tête des proches de Kabila ?

En RDC, toutes les conditions sont réunies afin d’éliminer un par un, les proches de l’ex-président Joseph Kabila de la scène politique. Alors que le 9 décembre dernier, l’Union européenne a annoncé avoir l'intention de renouveler les sanctions contre des personnalités de la RDC proche de Kabila, AFP a annoncé le 13 décembre que trois ambassadeurs de la République démocratique du Congo (RDC) au Japon et aux Nations unies ont été « rappelés définitivement au pays » pour des « manquements graves ». Ce n’est pas au hasard que ces personnes ont été choisies : les trois hommes sont des proches de Joseph Kabila et l’un d’eux : le représentant permanent de la RDC auprès de l’ONU à New York, Ignace Gata Mavita, un proche de Kabila qui aurait voté il y a quelque peu à l’ONU en faveur de la Chine.

Le géopoliticien Luc Michel revient sur ce sujet.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV