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Un redéploiement des troupes US en Irak pourrait se faire sans accroc?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les militaires américains quittent la Syrie et se replient en Irak, le 22 octobre 2019. ©AFP

Quelques heures avant que le secrétaire US à la défense ne débarque à l'improviste à Bagdad en provenance de Riyad, le commandant en chef des opérations antiterroristes de la région de Salaheddine, le général Ali al-Lami a été froidement assassiné par les terroristes de Daech qui s'en sont pris à son bateau de patrouille où se trouvaient outre le général, son adjoint et quatre autres militaires. Le communiqué du ministère de l'Intérieur n'en donne pas les détails mais le commandant et tous les passagers ont péri dans l'attaque. Bagdad tolérera-t-il longtemps l’évacuation de troupe US et des terroristes daechistes depuis la Syrie voisine sur le territoire irakien? Un communiqué de l'armée publié mardi 22 octobre donne le ton : 

Les troupes américaines ne pourront s'établir définitivement en Irak. Elles ne devront qu'être de passage sur le territoire irakien avant leur évacuation vers d'autres pays, affirme l'armée irakienne dans son communiqué qui contredit très clairement les messages de ces derniers jours venus de Washington comme quoi les 1 000 soldats US arrivés au Kurdistan irakien via le point de passage de Hassaké, devraient y rester ou alors être dépêchés dans deux bases de l'ouest irakien, non loin des frontières syro-irakiennes. 

Mike Esper arrive donc à Bagdad pour discuter de ce premier hic : face à la mise en garde très claire de Bagdad, le secrétaire à la Défense qui réitérait à Riyad l'engagement de Washington à se battre "contre l'Iran et ses alliés", à savoir entre autres les Hachd al-Chaabi d'Irak, Mike Esper a laissé entendre que "les forces US quitteront in fine l'Irak". Et pourtant, cette annonce est entourée de la plus grande incertitude : les forces US se repliant de l’extrême Nord de la Syrie et de l’Est de l’Euphrate se positionnent en ce moment dans le Kurdistan irakien et selon certains dires, même à al-Anbar. On se rappelle bien que juste avant la réouverture du point de passage stratégique Qaëm-Abou Kamal, Américains et Israéliens se sont lancés dans une série de démarche folle pour bloquer le mécanisme : les explosions suspectes visant les sites militaires des Hachd dans cinq provinces, puis des frappes aériennes frontales contre les positions des Hachd à Abou-Kamal. Or cette réouverture a eu lieu avec la bénédiction de la Russie et de la Chine. Certains observateurs estiment même que le retrait US de Syrie et son rempli en Irak est une réponse à cette réouverture, l'objectif de Washington étant désormais d'empêcher coûte que coûte la réouverture du point de passage al-Walid-al-Tanf. 

Une chose est sure : le déploiement des soldats US et occidentaux sur le territoire irakien ne passera pas si facilement auprès des forces de la Résistance qui y voit un casus belli à leur encontre : selon Karim al Mahdawi, membre de la commission de défense au Parlement irakien, "les GI's comptent s'installer à al-Anbar et à Salaheddine", soit deux principaux points de concentration des forces des Hachd. Ce redéploiement arrangera bien l'Amérique qui est en passe d'évacuer par étape quelques 12 000 terroristes deachistes du camp syrien d'al-Hol vers l'Irak. À ceci s'ajoute le déploiement de 3 000 soldats us en Arabie saoudite, non loin des frontières avec l'Irak pour ce qui ressemble de plus en plus à des préparatifs de la guerre US contre la Résistance", indique ce député irakien avant d'ajouter : "Mais les choses pourraient ne pas se passer comme l'entendent les Américains. La Résistance n'a pas l'habitude d'être pris de court ".

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV