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L’armée saoudienne a pris pour cible les maisons de Qatif

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces saoudiennes attaquent les Hosseiniyeh à Qatif dans l’est de l’Arabie saoudite, en septembre 2018. ©Al-Ahed

MBS a fêté à sa manière le ramadan en compagnie des chiites saoudiens : l’armée saoudienne a pris d’assaut le samedi 11 mai la région de Qatif. 

Des forces de sécurité saoudiennes, appuyées par des blindés, ont fait irruption, le samedi 11 mai au matin, dans le village de Sanabis sur l’île de Tarout près de Qatif en Arabie saoudite, où elles ont tué 8 jeunes chiites.

Les forces saoudiennes prétendent vouloir repousser les « terroristes » de la région. Elles se sont servies de bulldozers pour démolir des maisons d’habitation du village.

Alors que la minorité chiite, qui constitue 20 % de la population de l’Arabie saoudite, se concentre dans les trois régions de Qatif, d’al-Hassa, et de Dammam, les forces de sécurité saoudiennes effectuent de temps à autre des descentes dans l’une de ces régions sous prétexte de lutter contre les terroristes, mais leur vrai but est de semer la panique au sein de population chiite. Cette nouvelle répression sanglante intervient moins d’un mois après la décapitation de 32 chiites, accusés eux aussi de terrorisme. Or cette exécution en masse, cautionnée par Washington, n’a pas eu l’effet escompté ; les Saoudiens de Qatif n’ont pas peur. Au contraire, le carnage de Ben Salmane semble les avoir galvanisés. 

Lire aussi : Pourquoi MBS a-t-il décapité 32 chiites ?

À Qatif, Riyad s’est comporté comme Israël : il a démoli des maisons saoudiennes alors que les habitants se trouvaient à l’intérieur.

La télévision arabophone a rapporté que les forces saoudiennes, appuyées par des véhicules blindés, étaient entrées dans le village de Sanabis, sur l’île de Tarout près de Qatif, dans la province orientale d’al-Charqiya en Arabie saoudite. 

Selon des témoins oculaires, les forces saoudiennes ont fait irruption dans le village de Sanabis et y ont bouclé les rues et les places. Elles ont procédé à une fouille maison par maison en prétendant rechercher des « membres du Mouvement populaire de Qatif » (al-Hirak al-Chaabi). Le régime n’a pas fait dans la dentelle : les maisons ont été prises pour cible avec des lance-roquettes RPG dans le district d’al-Mosalas (al-Mazif). Selon des sources locales, des postes de contrôle ont été dressés dans toute la région et les voies reliant l’île de Tarout à la ville de Qatif sont toujours bloquées. Le régime crie victoire en affirmant avoir tué 8 des 11 jeunes Saoudiens prétendument membres du Mouvement d’al-Haraka al-Chaabi. Ils auraient été encerclés dans une maison, pilonnée par les forces de sécurité saoudiennes. 

Des analystes ont relevé un excès de folie meurtrière du régime saoudien à chaque fois que le président US critique Riyad. Le meurtre de Khashoggi s’est produit deux semaines après les propos méprisants tenus par Donald Trump à l’endroit de Ben Salmane. Le même scénario se reproduit aujourd’hui encore.

Dans son discours prononcé le mercredi 8 mai, le président américain a réaffirmé que le royaume saoudien ne possédait rien si ce n’est des pétrodollars. Les analystes établissent entre cet acharnement anti-chiite et les crimes de masse commis par Riyad un lien de cause à effet. Mais quelle en sera la conséquence ? Al-Haraka al-Chaabi aura davantage de membres et pourra même s’armer. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV