Avec la fin de Daech en Syrie et Irak, la situation dans la région sensible de l’Asie de l’Ouest revient à la normale. Les pays arabes du littoral du golfe Persique opposés au gouvernement syrien commencent un par un à normaliser leurs relations avec Damas. Le Qatar et la Turquie qui s’occupaient de financer les terroristes en Syrie et Irak et de leur fournir des renseignements pour la guerre, ont rejoint actuellement le Front Iran-Russie-Syrie et se sont éloignés des États-Unis et de l’Arabie saoudite.
La situation de cette grande partie de l’Asie de l’Ouest a une importance particulière sur le plan géopolitique.
1 – Un vaste territoire composé de l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Liban est sous le contrôle de l’axe de la Résistance en Asie de l’Ouest et qui se manifeste pour la première fois dans l’histoire contemporaine.
2 – Un corridor qui s’étend des frontières de l’Iran aux eaux libres de la Méditerranée, est à la disposition du front de la Résistance, un corridor qui abrite les frontières délimitées de l’Iran-Irak-Syrie-Liban dont le passage à l’intérieur est aussi facile que la circulation dans les états américains.
3 – Une force militaire puissante, grande et unie, composée de combattants iraniens d’al-Quds, de combattants des Hachd al-Chaabi, de militaires de l’armée syrienne et de combattants du Hezbollah libanais, protège la sécurité des frontières de ce vaste territoire.
4 – Malgré leur divergence au sujet de la méthode et de la structure de leur gouvernance, les dirigeants de ce vaste territoire sont convergents dans leurs stratégies de principe. Les gouvernements iranien, irakien, syrien ainsi qu’une importante partie du gouvernement libanais font partie d’une « union stratégique » qui peut rendre opérationnelle ses décisions immédiatement.
Tous les points évoqués ci-dessus témoignent du fait que la région de l’Asie de l’Ouest est témoin de l’émergence d’une « union forte » qui est en train de devenir une « union politique, sécuritaire et économique ».
À présent, il est temps de prendre des mesures importantes au sein de cette « union de la Résistance islamique » afin d’assurer la garantie économique et sécuritaire pour ses membres et de compenser les coûts qui leur sont imposés par des ennemis riches et puissants étrangers.
L’une de ces mesures consiste à construire le gazoduc iranien qui s’étendra de la côte du golfe Persique en Iran à celle de la Méditerranée au Liban. Le gazoduc Iran-Irak-Syrie-Liban peut être baptisé le « gazoduc de la Résistance » ou le « gazoduc de paix II » (en remplacement du gazoduc de paix Iran-Pakistan-Inde, NDLR). Ledit gazoduc, si nécessaire, sera capable d’exporter quotidiennement de 150 à 200 millions de m3 de gaz naturel iranien vers l’Irak, la Syrie et le Liban. En outre, par la construction d’un terminal de conversion de GNL sur la côte méditerranéenne, le « gazoduc de la Résistance » se créera un marché d’exportation international parmi les pays du sud de l’Union européenne.
La réalisation de ce super projet coûtera 10 milliards d’euros et peut être créée par la formation d’une entreprise internationale avec le partenariat des pays membres et même non membres, comme la Russie. Outre l’investissement dans la construction de ce gazoduc, la Russie peut s’associer aux exportations du gaz iranien. De même, le Qatar peut exporter une partie de son gaz sur le champ de Pars Sud qu’il partage avec l’Iran, vers l’est de la Méditerranée et le sud de l’Europe.
La mise en application du « gazoduc de la Résistance » dont un tiers sera sur le territoire iranien, un tiers en Irak et un tiers sur les territoires syrien et libanais, aura d’importants avantages économiques pour les pays membres et contribuera également au rétablissement de la sécurité dans le « corridor Iran-Méditerranée ». La Russie, le Qatar et l’Iran, en tant que trois pays abritant les principales réserves de gaz dans le monde joueront un rôle efficace et privilégié au sein de cette OPEP gazière et dicteront leurs points de vue aux pays occidentaux dans les équations énergétiques mondiales.
La coopération des forces militaires de l’axe de la Résistance sur le trajet terrestre du « gazoduc de paix II » et les marins iraniens et russes en Méditerranée pourra garantir la sécurité de ce nouveau carrefour énergétique face à toute agression israélienne ou étrangère.