Sur fond de montée des tensions entre Ankara et Washington, un homme politique russe estime qu'Incirlik, la base aérienne de l’OTAN en Turquie, a toutes les chances de devenir prochainement une base russe.
"Le président turc Recep Tayyip Erdogan préfère que la base aérienne d’Incirlik en Turquie soit contrôlée plutôt par les forces russes qu'américaines", a déclaré Vladimir Jirinovski, le dirigeant du Parti libéral-démocrate de Russie (LDPR) cité par Sputnik.
« La Turquie est prête, j'ai parlé à M. Erdoğan de la même manière que je vous parle. Il veut être avec la Russie plutôt qu’à être le dernier dans la file d’attente de l’adhésion à l’Union européenne », a déclaré Jirinovski.
Jirinovski a également déclaré que la Russie devrait immédiatement demander à l’Iran et à la Turquie de mettre à sa disposition des bases aériennes et navales sur leurs territoires à l'effet de faire face aux provocations US.
S'agissant de l'Iran, les autorités iraniennes ont fait, à maintes reprises, part de leur opposition à la construction de toute base étrangère sur le territoire iranien.
Jirinovski était l'un des hommes politiques étrangers que Recep Tayyip Erdogan avait invités à son investiture, le 9 juillet 2018, après sa victoire à l'élection présidentielle du 24 juin.
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Ce n’est pas la première fois que Jirinovsky a spéculé sur la future orientation de la politique étrangère de la Turquie. Il avait déclaré en 2016 que M. Erdogan lui avait personnellement dit que la Turquie se retirerait de l’OTAN.
Les propos de Jirinovsky interviennent alors qu’un groupe d’avocats pro-Erdogan avait intenté une action en justice contre des responsables américains liés à la base aérienne stratégique d’Incirlik en Turquie pour des liens présumés avec des terroristes.
Suite à l’opposition d’Ankara à la libération de l'espion américain Andrew Burson, les relations déjà tendues entre Ankara et Washington se sont considérablement détériorées durant les dernières semaines. Les sanctions américaines ont provoqué la chute libre de la livre turque face au billet vert.
En représailles, le président turc a appelé au boycott des produits électroniques américains. De même, il exhorté ses compatriotes à changer leurs biens en monnaies étrangères contre des livres turques dont 6.4 fait maintenant 1 dollar. Fait notable, la Turquie semble avoir déjà cédé au plan syro-russe à Idlib.
