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Russie : marathon diplomatique de MBS en pleine Coupe du monde

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (G), le président de la FIFA Gianni Infantino (C) et le président russe Vladimir Poutine (D), lors de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde 2018 qui a précédé le match entre la Russie et l’Arabie saoudite au stade Luzhniki de Moscou le 14 juin 2018. ©AFP

L’aspect politique et stratégique de la visite du prince héritier saoudien à Moscou est plus important que la présence au stade lors du match d’ouverture entre la Russie et l’Arabie saoudite.

Le rédacteur en chef du journal Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, s’est penché dans son dernier article sur la visite de Mohammad ben Salmane en Russie à l’occasion de la cérémonie d’ouverture et du premier match de la Coupe du monde 2018, au cours desquels les hauts responsables de différents pays du monde et de la région, notamment le président russe, Vladimir Poutine, et l’ancien émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, étaient présents.

« Sans aucun doute, l’emploi du temps du voyage du prince héritier saoudien à Moscou est chargé et ne se limite pas à la participation au match d’ouverture entre l’équipe nationale de son pays et celle de la Russie. Il est peu probable que le prince saoudien et le père de l’actuel émir du Qatar se serrent la main. Cependant, le Qatar est impliqué directement ou indirectement dans au moins deux des trois dossiers discutés à huis clos entre Riyad et Moscou », a indiqué le journaliste arabe.

Les pourparlers porteront sur la prolongation de l’accord pétrolier conclu en 2017 entre les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP), qui prendra fin en décembre et qui a causé une baisse de 1,8 million de barils par jour de la production pétrolière de l’OPEP et de la Russie. L’accord a mis fin à la baisse du prix du pétrole et son retour à la hausse, mais certains disent que la Russie ne prolongera pas l’accord sans rien recevoir en contrepartie.

Les discussions sur la vente de systèmes de défense antimissile S-400 à l’Arabie saoudite et au Qatar est une autre pomme de discorde entre l’Arabie saoudite et le Qatar qui ne se résoudra que par Moscou. Auparavant, Washington avait menacé de sanctions l’Arabie saoudite et le Qatar au cas où ils acquéraient des systèmes de défense antimissiles S-400.

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L’Arabie saoudite aurait renoncé sous la pression des États-Unis à l’achat du système de défense antimissile russe S-400, a affirmé Konstantin Sivkov, expert militaire et membre correspondant de l’Académie russe des sciences des missiles et de l’artillerie.

« Les Saoudiens s’étaient dits intéressés par ce système, mais étaient réticents à poursuivre les pourparlers en raison des pressions constantes des États-Unis », a-t-il déclaré.

L’expert militaire russe a ajouté que la Turquie, qui est également intéressée par l’achat du système de défense antimissile russe, subit des pressions de Washington pour renoncer au contrat avec Moscou, mais qu’Ankara souhaite malgré tout acquérir ce système.

Mais concernant la demande du Qatar de les acheter, le colonel Konstantin Sivkov a souligné que la Russie avait accepté de vendre seulement une batterie de ces missiles en raison de la faible superficie du Qatar. « Étant donné la faible superficie du Qatar, il est seulement possible d’installer une seule batterie dans ce pays, ce qui signifie qu’une grande partie du territoire saoudien, en particulier ses bases militaires, serait couvert par ce système », a souligné l’expert militaire russe.

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Par ailleurs, selon ce qu’a révélé Le Monde, l’Arabie saoudite avait menacé de lancer une « action militaire » contre le Qatar, si ce dernier acquiert, comme il en a exprimé l’intention, le système de défense antiaérienne russe S-400.

D’après ce qu’a dit le responsable militaire russe, le président Poutine jouera cette « carte qatarie » lors de ses négociations avec son invité saoudien.

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Riyad s’est montré intéressé par l’achat des S-400 russes après que les rapports militaires ont fait état de l’échec des systèmes de défense antimissiles américains Patriot face aux missiles yéménites, d’autant plus que la DCA saoudienne doit tirer sept missiles Patriot pour détruire un missile balistique yéménite alors que chaque missile Patriot coûte entre cinq et sept millions de dollars.

Le S-400 russe est l’un des systèmes de défense antimissile les plus performants au monde et sa vente potentielle à l’Arabie saoudite, au Qatar, à la Turquie et, éventuellement, à l’Iran dans l’avenir constitue une carte majeure de la Russie dans les équations au Moyen-Orient.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV