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« Israël est conscient des conséquences d'une attaque contre les sites nucléaires iraniens » (ministre des AE)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi (D). ©MFA

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a mis en garde le régime israélien contre les conséquences de toute nouvelle agression contre l’Iran, y compris contre les installations nucléaires du pays.

Dans une interview à la télévision nationale samedi, le chef de la diplomatie iranienne a confirmé qu’à chaque intervention du régime sioniste contre la République islamique, des mesures comparables et proportionnées seraient prises.

« Ils savent parfaitement ce qui les attend s’ils tentent une attaque contre nos installations nucléaires », a-t-il averti.

Le haut responsable a rappelé que le régime avait proféré un certain nombre de menaces visant les sites nucléaires de la République islamique. Menaces que Téhéran a dûment signalées à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organe de surveillance nucléaire des Nations Unies.

Périples régionaux

Araghchi a évoqué par la suite les déplacements régionaux effectués plus tôt dans l’année, notant que ces visites s’inscrivaient dans un contexte d’intensification des agressions meurtrières du régime contre divers pays et groupes de résistance dans la région.

Dans ce contexte, ces voyages, a-t-il déclaré, ont servi à la fois à transmettre le soutien continu de l’Iran à la Résistance, en plus d’indiquer la force continue de la République islamique et l’opposition du pays à renoncer à ses objectifs et à ses idéaux.

« Ces visites ont également permis de neutraliser les campagnes de propagande entreprises par le régime sioniste et ses alliés pour ternir l’image de la Résistance et ses capacités », s’est-il félicité.

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Il a déclaré qu’en réponse à cette campagne, il s’est rendu dans divers pays de la région, dont l’Irak et le Liban, pour constater en personne la situation sur le terrain et réaffirmer que l’Axe de la Résistance se trouvait dans des conditions favorables et avait conservé son statut social.

« Ces voyages ont également contribué à la formation d’une compréhension commune entre les nations de la région concernant les menaces que représente pour la région le régime sioniste, dont les ambitions guerrières dépassent la bande de Gaza et le Liban, qui sont soumis à une agression israélienne d’envergure depuis plus d’un an », a précisé le patron de la diplomatie iranienne.

Il a expliqué avoir averti les nations lors de ses voyages que le régime « nourrit de plus grandes ambitions et cherche à entraîner toute la région dans la guerre et le conflit ».

Plus loin dans ses propos, Araghchi a évoqué la probabilité que le Conseil des gouverneurs de l’AIEA adopte une résolution contre l’Iran visant le programme d’énergie nucléaire du pays.

Il a prévenu qu’une telle résolution serait accueillie par de « nouvelles actions » de la part de la République islamique, « qui ne leur plairaient certainement pas ».

Araghchi a rappelé que l’AIEA était une organisation technique liée par ses devoirs pertinents, qu’elle devait respecter en s’abstenant de politiser ses décisions.

« Il semble qu’il y ait une approche politique dans ce domaine, [dans le cadre de laquelle] les Occidentaux tentent de forcer le directeur général de l’agence [Rafaël Grossi] à compliquer la situation », a-t-il poursuivi.

Il a toutefois affirmé que « notre attitude envers l’AIEA est une attitude tout à fait professionnelle », ajoutant : « Tant que l’agence agit dans le cadre de ses devoirs professionnels, l’Iran coopérera également avec elle ».

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Araghchi a déclaré que le recours par l’AIEA à une approche technique pour résoudre ses différends avec l’Iran aiderait à les dénouer.

« Étant donné que nous sommes certains de la nature pacifique de notre programme nucléaire, nous n’avons aucun problème à coopérer avec l’agence pour prouver cette question », a-t-il entériné.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a assuré que le pays restait membre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et qu’il était fidèle à toutes les obligations qu’exigeait une telle adhésion.

« Le PGAC ne peut pas retrouver sa gloire d’antan »

Araghchi a toutefois indiqué que l’Iran avait cessé de respecter ses obligations en vertu du Plan global d’action commun (PGAC), un accord nucléaire de 2015 entre la République islamique et les pays du monde, en réponse au retrait unilatéral et illégal des États-Unis de l’accord en 2018 et à l’échec des parties européennes à compenser l’erreur de Washington.

« Les négociations pourraient toutefois reprendre bientôt entre l’Iran et les pays européens en vue de permettre la relance du PGAC », a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « L’accord serait néanmoins en deçà de sa qualité antérieure en cas d’une éventuelle relance et ne pourrait pas être rétabli à son statut d’antan ».

Il a affirmé que l’accord ne pourrait être utilisé que comme référence pour un accord potentiel qui pourrait être conclu à l’avenir.

« Si de nouvelles négociations démarrent, l’opportunité sera limitée, car en octobre 2025, la résolution n° 2231 du Conseil de sécurité qui a approuvé le PGAC, lors de sa conclusion, expirera en octobre prochain », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Par conséquent, si nous ne parvenons pas à un accord avant cette date, nous nous retrouverons face à des situations critiques ».  

« L’Iran est prêt à tous les scénarios »

Selon Araghchi, l’Iran est toutefois « tout à fait prêt » à s’engager dans de nouvelles négociations qui produiraient des résultats si les parties opposées étaient « vraiment disposées » à mener les pourparlers à leur terme.

« Nous sommes prêts à faire face à différents scénarios, que nous arrivions à un point de confrontation ou d’interaction », a-t-il déclaré, rappelant que la République islamique avait également annoncé qu’elle était prête à faire face à n’importe quel scénario face au régime israélien.

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Sur le même volet, Araghchi a souligné la position de la République islamique qui se réserve le droit de se défendre face au régime sioniste et de répondre aux actes d’agression qu’il a perpétrés contre le pays le mois dernier.

« Nous déciderons nous-mêmes du moment et de la qualité [de la réponse] », a-t-il réitéré, affirmant : « Nous prendrons cette mesure et avons déclaré [notre intention de le faire] depuis le jour même qui a suivi l’agression.

Come-back de Trump

Le ministre iranien des Affaires étrangères s’est attardé sur la formation du nouveau gouvernement américain, affirmant qu’il n’avait considéré aucune différence dans les positions adoptées jusqu’à présent par Washington.

L’Iran attend cependant toujours l’achèvement du processus politique et adaptera sa politique en fonction de la politique et de l’attitude de Washington.

“Nous adaptons nos objectifs et nos idéaux à la lumière de nos intérêts. Notre comportement sera proportionnel à leurs politiques”, a-t-il renchéri, avant de conclure : “Ce qui compte, c’est ce qu’ils appliqueront sur le terrain.”

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV