L’ambassadeur d’Iran à l’ONU a rejeté les allégations formulées par plusieurs pays occidentaux qui accusent Téhéran d’être impliqué militairement dans la guerre en Ukraine.
Dans une lettre adressée mardi 30 juillet au Conseil de sécurité de l’ONU, Amir Saeed Iravani a déclaré que l’Iran maintenait sa politique d’impartialité depuis le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine en 2022.
« Je souhaite rejeter catégoriquement les allégations sans fondement formulées contre mon pays dans les déclarations prononcées par les représentants des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France lors de la réunion publique du Conseil de sécurité de l’ONU tenue le 25 juillet 2024 ayant pour ordre du jour "Menaces à la paix et à la sécurité internationales" axée sur la fourniture d’armes occidentales à l’Ukraine », a-t-il écrit.
« La tentative désespérée du représentant de la France lors de cette réunion d’associer faussement ses allégations à la résolution 2231 (2015) du Conseil de sécurité de l’ONU est à la fois trompeuse et totalement infondée », a-t-il déclaré. « Comme nous l’avons répété à maintes reprises, la résolution 2231 n’a rien à voir avec le conflit ukrainien. »
M. Iravani a également dénoncé « une référence injustifiée faite à la République islamique d’Iran par le représentant de la Suisse lors de cette réunion, qui était provocatrice et irresponsable ».
« Je rejette également sans équivoque les allégations identiques formulées par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France lors des séances d’information publiques du Conseil de sécurité de l’ONU tenues les 14 et 18 juin 2024 avec pour ordres du jour « Menaces à la paix et à la sécurité internationales » et « Maintien de la paix et de la sécurité de l’Ukraine », a-t-il ajouté.
« Nous considérons ces allégations comme de simples tentatives de faire avancer les agendas politiques étroits et à courte vue des trois membres permanents du Conseil », a-t-il déclaré.
Iravani a également fustigé les États-Unis, le Royaume-Uni et la France pour avoir envoyé des milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, ce qui a contribué à prolonger la guerre et à infliger davantage de dommages à la population civile.
« Les États-Unis et leurs alliés doivent se regarder dans le miroir pour comprendre comment les armes occidentales et les armements sophistiqués, en particulier ceux des États-Unis, ont prolongé la guerre en Ukraine et infligé des dommages aux civils », a-t-il déclaré.
Iravani a nié toute implication de l’Iran dans la vente, l’exportation ou le transfert d’armes pour la guerre en Ukraine : « Toutes les accusations d'implication de l’Iran dans la vente, l’exportation ou le transfert d’armes en violation de ses engagements internationaux sont totalement infondées et nous les rejetons catégoriquement. L’Iran réaffirme une fois de plus son engagement indéfectible à respecter le droit humanitaire international. »
Téhéran a catégoriquement rejeté les allégations de l'OTAN selon lesquelles il fournirait des missiles balistiques et des technologies connexes à la Russie pour les utiliser contre l’Ukraine.
Plus tôt ce mois-ci, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré que l’OTAN avait formulé des allégations « totalement infondées et politiquement motivées ».
Les dirigeants de l’OTAN avaient prétendu que la Corée du Nord et l’Iran alimentaient l’opération militaire de la Russie contre l’Ukraine en fournissant un soutien militaire direct à Moscou, comme des munitions et des drones, ce qui, selon eux, avait un impact sur la sécurité euro-atlantique et sapait le régime mondial de non-prolifération.
Ils ont déclaré que tout transfert de missiles balistiques et de technologies connexes par l'Iran à la Russie représenterait une escalade substantielle.
L'Iran n'a jamais fourni à la Russie aucun type de drone pendant le conflit militaire en Ukraine et souligne toujours l'importance de régler la crise et d'établir une paix durable par des voies politiques. Il a également rejeté les allégations de fourniture d'armes à des groupes anti-israéliens et anti-américains dans la région.
