La Russie a déclaré, lundi 17 juin, que les propos du secrétaire général de l’OTAN dirigé par les États-Unis, Jens Stoltenberg, concernant les négociations sur le déploiement de davantage d’armes nucléaires ne feraient qu’exacerber la menace d’une guerre atomique.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré ce lundi que les propos de Stoltenberg n’étaient « rien d’autre qu’une escalade des tensions », avant d’ajouter que le président russe Vladimir Poutine ne ferait jamais de commentaires concernant les armes nucléaires « de sa propre initiative, car il prend la question au sérieux ».
Il a souligné que les propos de Stoltenberg semblaient contredire le communiqué de la Conférence sur la paix en Ukraine selon lequel toute menace ou utilisation d’armes nucléaires dans le contexte de la guerre actuelle en Ukraine était inadmissible.
Selon Moscou, les États-Unis et leurs alliés en Europe ont amené le monde au bord de la guerre nucléaire en fournissant à l’Ukraine, une ancienne république soviétique, un approvisionnement inépuisable d’armes et de munitions pour combattre son pays voisin, la Russie.
À noter que le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg a révélé que des discussions étaient en cours entre les membres de l’alliance sur le retrait des missiles du stockage et leur mise en attente en tant que force de dissuasion.
Il a fait ses propos lors d’une interview exclusive accordée au journal britannique The Telegraph au siège de l’OTAN à Bruxelles, où le bloc dirigé par les États-Unis était en pourparlers pour déployer davantage d’armes nucléaires face à la menace croissante de la Russie, de la Corée du Nord et de la Chine.
« Un monde dans lequel la Russie, la Chine et la Corée du Nord possèdent des armes nucléaires, mais pas l’OTAN, est un monde plus dangereux », a déclaré le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord.
« Je n’entrerai pas dans les détails opérationnels sur le nombre d’ogives nucléaires qui devraient être opérationnelles et celles qui devraient être stockées, mais nous devons nous consulter sur ces questions. C’est exactement ce que nous faisons », a lancé Stoltenberg.
En outre, Stoltenberg a tiré la sonnette d’alarme sur les programmes de développement nucléaire de la Chine, affirmant que bientôt « l’OTAN pourrait être confrontée à un problème auquel elle n’a jamais été confrontée auparavant, à savoir deux adversaires potentiels dotés de l’énergie nucléaire : la Chine et la Russie ».
Pour l’heure, la Russie et les États-Unis sont de loin les plus grandes puissances nucléaires du monde. Ils détiennent environ 88 % des armes nucléaires mondiales, selon la Fédération des scientifiques américains.
Les États-Unis disposent d’environ 100 armes nucléaires non stratégiques B61 déployées dans cinq pays européens, à savoir l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas et la Turquie, selon le Bulletin of the Atomic Scientists, qui a indiqué que les États-Unis possédaient 100 autres armes de ce type sur leur territoire.
La Russie possède environ 1 558 ogives nucléaires non stratégiques, mais les experts en contrôle des armements affirment qu’il est très difficile d’en déterminer le nombre exact en raison du secret qui les entoure.