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La Résistance palestinienne emporte la victoire à Gaza alors qu’Israël et les USA sont à court d’options

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Wesam Bahrani

Il n’est pas réaliste d’observer la guerre génocidaire israélienne contre Gaza sans comprendre sa dimension stratégique, en particulier la phase actuelle de la lutte palestinienne pour se libérer du joug de l’occupation.

Les crimes de guerre quotidiens commis par l'armée du régime israélien à Gaza permettent au public à travers le monde d'observer avec horreur la brutalité du régime occupant et les souffrances des Palestiniens.

Le régime israélien a un antécédent dans le massacre de Palestiniens et d’Arabes. Mais aujourd’hui, avec l’apparition des médias sociaux, le monde prend conscience de la réalité amère de ce régime infanticide.

Il est essentiel de revenir sur l'opération Tempête d'Al-Aqsa lancée le 7 octobre 2023. Les faits sur le terrain demeurent : la victoire de la Résistance palestinienne dans le plus grand camp de concentration du monde restera avant tout dans l'histoire de la guerre génocidaire israélienne en cours contre Gaza.

Tout ce qui concerne cette victoire historique dans le territoire assiégé en octobre dernier est lié aux développements régionaux après que le Hamas ait ébranlé de manière dramatique l'appareil de renseignement et de sécurité du régime israélien.

La Résistance palestinienne ne combat pas pour le moment parce qu’elle a une mission. La mission a été dans une certaine mesure achevée le 7 octobre. Actuellement, elle se bat pour défendre les civils palestiniens.

Ces massacres et crimes de guerre israéliens au grand jour sont en effet barbares et rejoignent la longue et sombre histoire de l’occupation israélienne.

Pourtant, la victoire historique palestinienne sera toujours l’objectif déterminant de toute négociation et l’opération qui a changé l’équation militaire entre la Résistance de Gaza et l’armée israélienne ne devrait pas détourner les observateurs de la mission de la Résistance.

Le 7 octobre 2023 a largement accompli cette mission. Cette mission a détruit la supériorité militaire autoproclamée de l’armée israélienne sur la Résistance palestinienne.

Tous les efforts déployés par les militaires et les services de renseignement du régime israélien pour inverser cette équation et reprendre des services normaux auprès de leurs maîtres américains ont échoué.

La mission qui a rétabli la Palestine sur la carte a également permis à la lutte palestinienne de retrouver la place qui lui revient, aux côtés de tous les droits des Palestiniens qui avaient longtemps été ignorés par la communauté internationale bien qu’ils soient inscrits dans le droit international.

C’est la Tempête d'Al-Aqsa qui a permis d’y parvenir. Après des décennies de silence, l’État de Palestine figure en tête de l’agenda, à sa place. Les gouvernements du monde entier, ainsi que les réunions entre dirigeants mondiaux qui se précipitent en Asie de l’Ouest et au-delà, discutent de la Palestine avec le sérieux qu’elle mérite.

Un État palestinien avec la noble Qods (actuellement occupée) pour capitale est de retour sur la table parmi les hauts responsables qui avaient oublié qu’il existait en premier lieu un État palestinien.

Toutes les tentatives militaires israéliennes, américaines et britanniques visant à ramener l’Asie de l’Ouest à ce qu’elle était avant l’Opération Tempête d'Al-Aqsa se sont révélées vaines. Ils n’ont pas réussi et ne réussiront pas. 

Si les Américains cherchaient à entrer en guerre au nom de leur mandataire, une entité illégitime en Asie de l’Ouest, cela mettrait effectivement fin à l’occupation israélienne des terres palestiniennes.

Le régime israélien a été vaincu, son image mondiale a été déshonorée, son économie est en ruine et son armée à Gaza subit ce que les États-Unis ont enduré en Afghanistan : une raclée honteuse.

Militairement, l’armée israélienne est partout contre la Résistance à Gaza.

Pour avancer dans la guerre urbaine, les forces spéciales israéliennes ont besoin de leurs unités de secours pour sécuriser et conserver les zones que les forces d’élite se sont emparées afin que ces dernières puissent avancer vers la zone suivante.

Après plus de quatre mois d’agression effrénée, l’armée israélienne n’a pas réussi à mettre en œuvre cette stratégie militaire simple dans un seul endroit de toute la bande de Gaza. Ses « forces spéciales » ne peuvent pas conserver une zone, sans parler des unités de secours en plein désarroi.

Il y a deux mois, le régime israélien annonçait régulièrement avoir pris le contrôle du nord de Gaza. Aujourd’hui, le Hamas combat toujours dans les quartiers du nord de Gaza, ainsi que dans le centre et le sud de Gaza.

Où cela laisse-t-il l’Amérique ? Le pays qui a promis un soutien sans faille au régime israélien le 7 octobre, le pays qui a fourni des armes à Tel-Aviv pour des milliards de dollars ?

Au lendemain de l’opération Tempête d'Al-Aqsa, les États-Unis ont envoyé leurs porte-avions et leurs munitions militaires en Asie de l’Ouest, ordonnant à Tel-Aviv de se concentrer sur Gaza.

Jamais dans l’histoire de l’occupation israélienne et de toutes les guerres qu’elle a menées, les États-Unis n’ont apporté autant de soutien au régime de Tel-Aviv. Ils ont fourni plus de 260 milliards de dollars à Israël depuis la Seconde Guerre mondiale, mais le type de soutien qu’ils ont apporté au régime de Benjamin Netanyahu depuis le 7 octobre est sans précédent.

Militairement, diplomatiquement, politiquement, mais aussi médiatiquement, et bien plus encore parce que le régime israélien a été vaincu.

Les récents rapports faisant état de tensions et de désaccords entre les dirigeants israéliens et américains ou britanniques font partie de la guerre psychologique menée par les médias occidentaux pour détourner les téléspectateurs de la réalité, à savoir que Tel-Aviv et Washington sont littéralement liés.

Washington et Londres appellent publiquement Tel-Aviv à bien réfléchir avant d’étendre sa campagne génocidaire à Rafah. C’est alors que Capitol Hill mène une course contre la montre pour expédier davantage de bombes à l’armée israélienne qui arriveront à Tel-Aviv juste à temps pour les larguer sur les civils de Rafah.

Néanmoins, la dernière chose que souhaite l’Amérique, c’est une guerre d’usure avec l’axe de la Résistance en Asie de l’Ouest. Pourtant, l'armée israélienne s'est révélée incapable de réaliser quoi que ce soit à Gaza, elle ne peut pas rivaliser avec la Résistance palestinienne et cible les femmes et les enfants de Gaza dans le but de faire pression sur le Hamas.

Cela a ouvert trois fronts notables en Asie de l’Ouest : les mouvements de Résistance anti-israéliens au Liban, au Yémen et en Irak.

Certains commentateurs de la région ont fait de leur mieux pour minimiser les mouvements de la Résistance libanaise, Hezbollah, et d’Ansarallah au Yémen contre le régime israélien. Cela ne s’est pas bien passé pour ces experts.

Le Hezbollah a déplacé des dizaines de milliers de colons israéliens dans les territoires occupés du nord, de l'aveu même du régime israélien, et a mené plus de 1 000 opérations militaires depuis le 7 octobre.

Certaines estimations évaluent le nombre de colons déplacés à plus de 250 000.

C'est la contribution du Hezbollah à l'axe de la Résistance. Jamais dans l’histoire du régime israélien les colons n’avaient été déplacés. Alors que les médiateurs se sont rendus à Beyrouth pour demander au Hezbollah de mettre fin à ses opérations, la Résistance libanaise a envoyé un message clair : ses opérations cesseront lorsque la campagne de massacre israélienne à Gaza cessera.

Le gouvernement dirigé par Ansarallah au Yémen a imposé un embargo en mer Rouge sur les navires transitant ou accostant dans les ports de la Palestine occupée. Les navires de guerre américains et britanniques déployés dans les eaux et les attaques américano-britanniques contre le Yémen n’ont pas réussi à dissuader l’armée yéménite ni à mettre fin à son embargo sur la navigation maritime israélienne.

En outre, les messages indirects envoyés par Washington au Yémen pour mettre fin au blocus naval israélien et les incitations de la Maison Blanche pour que l'aéroport de Sanaa et le port de Hudaydah soient pleinement fonctionnels, les paiements de tous les fonctionnaires yéménites et les promesses d’éviter d’ajouter Ansarallah à la liste américaine des organisations terroristes n’ont pas réussi à imposer un changement dans la stratégie de ce pays arabe.

La Résistance yéménite, opérant depuis le pays le plus pauvre d’Asie de l’Ouest, a répondu conformément à son histoire nationale courageuse en rejetant toutes les offres américaines.

Le Yémen affirme que la guerre a commencé à Gaza et se terminera à Gaza. D’ici là, aucun navire israélien n’accostera dans les ports du régime, et toutes les attaques américano-britanniques n’ont fait qu’élargir la portée des tirs yéménites vers les navires et navires de guerre américano-israélo- britanniques.

Le leader de la Résistance yéménite Abdel Malik al-Houthi a salué mardi une « victoire majeure » pour le mouvement de Résistance dans un discours, affirmant que les États-Unis et le Royaume-Uni n'étaient pas parvenus à garantir le passage des navires se dirigeant vers les ports occupés par Israël au cours de la semaine dernière.

« Ils n'ont pas pu protéger ces navires. Ils ne peuvent même plus protéger les navires américano-britanniques, et c'est une victoire réelle et majeure pour nous », s’est-il félicité.

Les bases américaines implantées en Irak et en Syrie ont fait l'objet de quelque 200 attaques de la Résistance islamique en Irak depuis le 7 octobre, toujours en solidarité avec Gaza. Les attaques américaines sur le sol irakien ont non seulement échoué à dissuader la Résistance, mais ont aussi accru leur détermination à mettre fin à l’occupation américaine.

Encore une fois, certains analystes des émissions télévisées aux heures de grande écoute ne peuvent s'empêcher de faire grincer des dents en dramatisant un bombardier américain qui « a parcouru une si grande distance » des États-Unis jusqu'en Irak et a attaqué « des infrastructures militaires vitales » appartenant aux Hachd al-Chaabi à la frontière syrienne (dans le plus pur style hollywoodien).

Et alors ? Quelle est la différence si un avion de guerre américain décollait d’un porte-avions dans la région ? Et qu’est-ce qu’une « infrastructure militaire vitale » ? En quelques minutes, la Résistance irakienne a de nouveau tiré des missiles sur les bases américaines, infligeant de lourds dégâts.

Les États-Unis prétendent qu’ils ne cherchent pas à élargir la guerre dans la région. Mais, dans l’état actuel des choses, l’administration Biden se dirige aveuglément vers une guerre d’usure dans la région dans le but de plaire au Premier ministre du régime israélien qui, en toute connaissance de cause, attise les tensions régionales pour échapper à un procès et à une éventuelle peine de prison.

Wesam Bahrani est un journaliste et commentateur irakien.

Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV