Les États-Unis ont imposé des sanctions à plusieurs entreprises et personnes en Iran et dans trois autres pays qui ont, selon le département du Trésor américain, des liens avec le développement de drones et d’avions militaires en Iran. Ils prétendent que « Téhéran soutient la Russie dans la guerre en Ukraine ».
Le département du Trésor américain a déclaré mercredi 27 septembre dans un communiqué qu'il avait imposé des sanctions à cinq entités et deux personnes basées en Iran, en Turquie, en Chine et aux Émirats arabes unis, estimant qu’elles avaient facilité des livraisons et des transactions financières du CGRI liées au programme militaire iranien.
Le communiqué indique qu'un moteur acheté par les entités en question a été récemment découvert dans les restes d'un drone russe en Ukraine.
Washington et ses alliés accusent depuis longtemps l’Iran de fournir à la Russie des drones utilisés en Ukraine.
Téhéran nie fermement avoir envoyé des drones à la Russie pour qu’ils soient utilisés en Ukraine, et a demandé à l'Occident de fournir des preuves pour étayer cette accusation.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que Téhéran avait livré à la Russie des drones, des mois avant la guerre en Ukraine.
Le programme militaire de l’Iran est depuis plusieurs décennies la cible des sanctions occidentales.
En juillet 2021, le Wall Street Journal a rapporté que les États-Unis prévoyaient une campagne de sanctions contre le programme iranien de drones défensifs et de missiles guidés, six mois après la prestation de serment de l'administration du président Joe Biden.
Dans ce contexte, un groupe bipartite de sénateurs américains a demandé au Royaume-Uni, à la France et à l'Allemagne de prendre des mesures pour empêcher l'expiration des interdictions de l'ONU visant les activités de missiles et de drones de l'Iran, qui devraient prendre fin le mois prochain.
La lettre, signée par 31 députés des partis démocrate et républicain, félicite la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne (E3) qui ont décidé de maintenir unilatéralement les sanctions sur le programme de missiles iranien, mais souligne qu'une action de l'ONU est nécessaire pour maintenir des garanties appropriées contre l'Iran.
« Sans la force d’une résolution contraignante du Conseil de sécurité de l’ONU, il n’existe pas de cadre multilatéral imposant des sanctions internationales contre le programme iranien de missiles et de drones », ont écrit les sénateurs, selon un rapport de la publication pro-israélienne Jewish Insider.
Les sénateurs américains ont affirmé que laisser expirer les interdictions constituait une menace pour « la stabilité et la sécurité au Moyen-Orient et au-delà », dans la mesure où cela permettrait une prolifération accrue d’armes avancées et donnerait du pouvoir aux « acteurs malveillants » au Moyen-Orient et en Europe.
La lettre a été organisée par Bob Menendez, inculpé de corruption, et Bill Hagerty. Elle a été envoyée vendredi aux ambassadeurs des trois pays européens aux États-Unis.
Dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015, les sanctions de l'ONU sur les programmes de missiles et de drones iraniens expireront à la mi-octobre.
L’Iran a mis fin à certains de ses engagements dans le cadre du Plan global d'action commun (PGAC) négocié et signé en 2019, un an après que les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord. La réduction de ses engagements est conforme à l'accord, qui permet aux parties de rompre leurs engagements si d'autres parties font de même.
Le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne qui font toujours partie de l'accord après le retrait américain en 2018, devraient déclencher le mécanisme dit « snapback ». Ce mécanisme, qui peut être activé en cas de « non-exécution significative » des engagements de l'Iran dans le cadre de l'accord, impose au Conseil de sécurité de l'ONU de rétablir les sanctions contre l'Iran.
Les pays européens ont annoncé qu'ils agiraient si l’Iran débutait le processus d'enrichissement de l'uranium à plus de 60%.