Le président de la radiodiffusion de la République islamique d’Iran (IRIB), Peyman Jebelli, a réagi aux dernières sanctions américaines contre trois médias iraniens, dont PressTV, affirmant que Washington ne pouvait pas tolérer la voix des médias indépendants.
Jebelli a fait ces remarques dans une interview accordée mardi à l’agence de presse Tasnim, après que le département du Trésor américain a imposé une nouvelle série de sanctions à plus de deux douzaines d’individus et d’entités iraniens suite à une accusation sans fondement de « violations des droits de l’homme » à la veille de l’anniversaire des émeutes soutenues par l’Occident dans le pays.
Le fait de sanctionner les médias indépendants par l’Occident n’est pas une question nouvelle, a-t-il indiqué ajoutant qu’il existe depuis quelques années une sorte de « dictature médiatique internationale » qui ne tolère pas les médias dont la voix est différente de celle des médias traditionnels essayant de toutes les manières possibles de les restreindre.
Jebelli a également noté que ce qui est enseigné sur la liberté d’expression et la liberté de la presse dans les universités occidentales n’est rien d’autre qu’une allégation.
« Même si les médias indépendants et ceux qui ont une voix différente dans le monde sont faibles en termes de possibilités d’atteindre le public, ils finissent par laisser leur propre impact sur l’opinion publique », a-t-il déclaré.
Jebelli a en outre salué ces médias pour leur capacité à ouvrir une voie sur la scène internationale où ils peuvent faire entendre leur voix et exercer leur influence.
Vendredi, les États-Unis ont ciblé 29 individus et entités dans le cadre de ce qu’ils ont qualifié de « répression violente des manifestations à l’échelle nationale » suite à la mort de Mahsa Amini, une jeune Iranienne décédée à l’hôpital trois jours après avoir été arrêtée par la police en septembre dernier.
Les sanctions ont été imposées contre 18 hauts membres des forces de sécurité iraniennes, du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et de la police, ainsi que contre le président de l’Organisation des prisons iraniennes. Les interdictions ont également été imposées à trois personnes et à une entreprise liées au ministère iranien des Télécommunications.
La chaîne d’information PressTV, basée à Téhéran, ainsi que les deux médias Fars News et Tasnim ainsi que trois de leurs hauts responsables ont également été visés par des sanctions.
Les dernières sanctions constituent la 13e série de sanctions du Trésor américain en lien avec les émeutes soutenues par l’étranger qui ont commencé en septembre dernier.
Les nouvelles sanctions américaines interviennent deux jours après que le gouvernement australien a imposé des interdictions à un certain nombre de personnes et d’entités iraniennes, dont PressTV, dans le cadre d’une nouvelle attaque menée par l’Occident contre la liberté d’expression en Iran.
Vendredi également, l’Union européenne a ajouté quatre responsables iraniens et six entités à sa liste de sanctions pour marquer l’anniversaire des émeutes.
Le bloc de 27 pays a déjà imposé des interdictions de visa et des gels d’avoirs à environ 170 personnes, entreprises et agences iraniennes, accusées de « violation des droits de l’homme ».
Le gouvernement britannique a également ajouté vendredi cinq éléments à sa liste de sanctions contre l’Iran, ciblant quatre individus et une entité commerciale pour ce qu’il considère comme des violations des « droits de l’homme ».