Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
« Les autorités américaines et françaises sont à la base du financement du terrorisme »
Pendant que la Russie et la Chine optent pour un monde équitable, au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, d’autres veulent imposer leur hégémonie en finançant des guerres et le terrorisme, a assuré un analyste malien. De plus, l’organe onusien doit subir une réforme pour permettre une représentation du continent africain.
Soutenant le terrorisme international, les États-Unis et la France sapent le travail du Conseil de sécurité de l’ONU, a estimé Adboul Diallo, analyste et chroniqueur malien, chef de la Radio Couleurs Média.
« Les autorités américaines et les autorités françaises sont à la base du financement du terrorisme parce que le terrorisme est devenu aujourd’hui pour eux un business, donc le Conseil de sécurité n’a pas joué son rôle dans le cadre de la lutte contre ce fléau », a-t-il déclaré, revenant sur les propos du président algérien selon lequel cette instance onusienne manque d’efficacité.
Sinon, « nous n’en serions pas là aujourd’hui », poursuit l’expert malien. « Au lieu de cette lutte contre le terrorisme, les autres membres du Conseil de sécurité ne font que de la concurrence au sein même du Conseil de sécurité contre la Chine et la Russie ».
Selon Diallo, tandis que les uns souhaitent le meilleur, d’autres voudraient imposer leur suprématie au monde entier :
« On voit que la Chine et la Russie sont des pays qui voudraient donner un autre modèle enviable au monde entier vis-à-vis du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais les autres, les trois autres membres permanents, ne veulent pas cela, ils veulent imposer leur suprématie ».
De l’autre côté, l’instance souffre du manque de représentation de la communauté internationale dans son entièreté, c’est pourquoi elle nécessite d’être réformée. Par exemple, « l’Afrique même n’a pas sa place là-dedans », alors qu’elle « a son mot à dire ».
Adboul Diallo attire l’attention sur le fait que les pays touchés par le terrorisme sont ceux qui souhaitent être souverains, tels le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
« Aujourd’hui, il faut le reconnaître, le Burkina Faso vit le même problème, les mêmes maux que le Mali. Le Mali vit les mêmes maux que le Niger. Le Burkina Faso, le Niger et le Mali s’étaient engagés ensemble jusqu’à présent dans la lutte contre le terrorisme ».
À part ces pays du Sahel, c’est aussi l’Algérie qui s’oppose à une intervention militaire au Niger, comme beaucoup d’autres nations qui aspirent à une démocratie qui « n’a jamais existé », note l’analyste.
« Donc, si la CEDEAO veut intervenir militairement au Niger, la CEDEAO trouvera devant elle les forces armées du Mali et également du Burkina Faso. Donc cela n’est pas possible. Selon lui, il n’y aura que des déclarations, des communiqués médiatisés. Mais je doute fort qu’il y ait une confrontation entre également la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (AES) », a-t-il indiqué.
Dans ce contexte, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a bien fait également de rappeler en marge de l’Assemblée générale de l’ONU ce jeu hypocrite de certaines nations qui voudraient financer des guerres au lieu de financer la paix, les programmes de lutte contre la pauvreté ou des actions positives humanitaires, fait remarquer Adboul Diallo.
L’expert prend pour exemple l’Ukraine, qui n’a aucun moyen logistique d’affronter la Russie, mais qui est appuyée par les États-Unis, la France et d’autres pays d’Europe.
Pourtant, si réellement l’Occident voulait que cette guerre finisse, il devrait ne plus financer l’Ukraine, c’est-à-dire ne plus doter Kiev d’armes de guerre.
« Donc les Occidentaux sont intéressés à financer le conflit parce que ça les arrange, parce que les grandes industries de fabrication d’armes sont aux États-Unis. Et la France sert de télégraphiste pour les États-Unis pour pouvoir créer des guerres et des conflits partout à travers le monde ».
Commentant les propos du président du Nigéria Bola Ahmed Tinubu, selon lequel « l’Afrique n’est rien de moins que la clé de l’avenir du monde », l’analyste a mis en valeur les richesses dont le continent dispose.
« D’autant plus que beaucoup de matières premières viennent d’Afrique pour l’émergence de beaucoup de pays à travers le monde, de beaucoup de grandes puissances à travers le monde ».
Pourtant, c’est pour voler l’Afrique que les conflits et les guerres sont créés et sponsorisés par l’Occident, estime M.Diallo.
« Au Niger, imaginez-vous qu’il y a de l’uranium qui est exploité là-bas et que le Niger même n’arrive pas à en bénéficier […]. Mais imaginez que cet uranium est utilisé en France dans les centrales alors que le Niger même n’a même pas d’électricité ».
Pour le géopoliticien, les conflits sont créés en Afrique afin que les Africains fassent appel aux Occidentaux comme à des sapeurs-pompiers. « Et ensuite, par hypocrisie, ils vont faire semblant de nous aider. Mais leur propre but c’est de nous appauvrir », a-t-il conclu.
Niger : Niamey réagit au retrait des troupes françaises, ces « forces impérialistes » et « néo-colonialistes »
Alors que Paris a finalement été contraint de décider le départ définitif de ses forces du Niger, Niamey publie un communiqué pour se féliciter de cette décision. Pour les nouvelles autorités, il s’agit d’un « moment historique » et d’une « nouvelle étape vers la souveraineté ».
« Les forces impérialistes et néo-colonialistes ne sont plus les bienvenues sur notre territoire national », ont déclaré les nouvelles autorités nigériennes à la suite de l’annonce par la France du retrait de son ambassadeur et de ses militaires du Niger d’ici la fin de l’année.
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a publié un communiqué sur les réseaux sociaux, a accueilli comme une victoire cette décision du Président Emmanuel Macron.
« C’est un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien. Toute personne, toute institution ou structure dont la présence menace les intérêts et les projections de notre pays devront quitter la terre de nos ancêtres, qu’ils le veuillent ou non », indique le communiqué. « Nous célébrons la nouvelle étape vers la souveraineté du Niger », indique-t-il.
« Le peuple souverain nigérien rappelle le principe ferme et non négociable du départ des forces étrangères de la junte française », ajoute le Conseil. À l’heure actuelle, 1500 soldats français sont déployés au Niger et 1000 au Tchad. Après des coups d’État, les forces françaises avaient été précédemment forcées de quitter le Burkina Faso et le Mali.
Les relations entre Paris et Niamey sont au plus bas depuis la prise de pouvoir par les militaires au Niger.
La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) menaçait d’intervenir militairement pour rétablir le Président élu Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet. « Face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins », le Niger avait annoncé sa fermeture le 6 août. La France a plusieurs fois réaffirmé son soutien à la CEDEAO.
L’expulsion de l’ambassadeur de France a commencé fin août. Les militaires ayant renversé le Président Bazoum l’avaient ordonnée après le refus de Paris de se conformer à un ultimatum exigeant son départ. La France a cependant continué de s’y opposer depuis, arguant que ce gouvernement n’avait pas d’autorité pour l’exiger. Emmanuel Macron a même déclaré que l’ambassadeur était pris en « otage » par les militaires au pouvoir et ne se nourrissait plus que de « rations militaires ».