Après l’adhésion de l’Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), son entrée dans les BRICS en tant que l'un des principaux pôles de la future structure multipolaire du monde peut être considérée comme une autre pièce du puzzle du rôle de Téhéran dans les organisations internationales influentes.
Le sommet des pays émergents des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s'est ouvert mardi à Johannesburg avec, au centre des discussions, l'élargissement du bloc qui veut étendre son influence politique et économique mondiale.
Le président iranien est arrivé jeudi 25 août à Pretoria, capitale sud-africaine, pour assister au 15e sommet des BRICS, un regroupement des économies mondiales.
La visite d'Ebrahim Raïssi intervient à l'invitation de son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. L’adhésion de l’Iran au bloc fait partie de l’un des acquis le plus important de la diplomatie iranienne.
Les membres des BRICS ont soutenu l’adhésion de Téhéran au bloc après l’entrée en fonction du gouvernement iranien d'Ebrahim Raïssi et l’ont invité à plusieurs reprises à assister aux réunions du groupe.
En fait, les BRICS peuvent être considérés comme un club économique avec des tendances politiques, voire culturelles et civilisées, des pays qui font partie des principaux pôles de la future structure multipolaire du monde.
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Les pays membres des BRICS représentent 42% de la population, 30% des territoires, 26% du PIB et 20% du commerce mondial.
L’Iran qui jouit d’une situation géographique extraordinaire et de capacités uniques sur le plan de l'énergie, du commerce et des activités économiques est au centre de l’attention des membres des BRICS.
L'Iran, en tant que voie de transit privilégiée reliant l'Est à l'Ouest, est hautement considéré par la Chine comme l'un des plus grands exportateurs de marchandises vers toutes les régions du monde, y compris l’Asie de l’Ouest et l'Europe.
La Chine crée en effet l’une des routes d’exportation les plus sûres, les moins chères et les plus courtes via l’Iran et fournit également les matières premières dont elle a besoin depuis ce pays et d’autres pays de l’Aise de l’Ouest.
En contrepartie, l'adhésion aux BRICS offre d'importantes opportunités économiques et politiques à l'Iran, qui est soumis aux sanctions les plus sévères en raison de non-engagement de l’Occident qui n’a pas tenu sa promesse dans la mise en application de l’accord nucléaire, surnommé également le Plan global d’action commun (PGAC), et plusieurs tours de négociations sont restées stériles en raison des ambitions des États-Unis et de leurs alliés européens.
Dans le contexte de l’importance de l’Iran en tant que porte d’entrée clé vers la région eurasienne, l’Inde a tenu en 2018 une réunion au niveau ministériel avec Téhéran et Moscou pour mettre en œuvre le très retardé corridor de transport international Nord-Sud, lit-on sur le site web du journal indien The Economic Times. En effet, le corridor Russie-Iran-Inde est la première étape pour que l’Iran rejoigne les BRICS.
Les BRICS peuvent donc aider l’Iran à déjouer les sanctions de l’Occident. En outre, la Russie, en tant que membre de l’OCS et des BRICS, qui fait l’objet des sanctions les plus drastiques des États-Unis et de l'Europe, peut bénéficier de l'expérience de Téhéran pour contourner les sanctions de l’Occident.
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En général, dans cette conjoncture, où l’Occident tente de satisfaire ses exigences exorbitantes en recourant à des sanctions contre des pays indépendants, la coopération de grands pays émergents riches et peuplés peut bouleverser ses calculs.
Dans cette perspective, divers acteurs dans le monde, notamment les membres des BRICS, sont arrivés à cette conclusion qu’en définissant leurs propres mécanismes monétaires et économiques, ils se protégeraient des atteintes du système américano-européen.
