La dédollarisation doit être effective sur le continent africain. Pour l'ancien conseiller économique du président sénégalais, l'Afrique doit battre sa monnaie, le franc africain, gage de son indépendance face au dollar.
« L'Afrique devrait adopter sa propre monnaie, le franc africain, et abandonner sa dépendance au dollar », a déclaré ce 27 juillet Cherif Salif Sy, ancien conseiller économique du président sénégalais Macky Sall, lors du Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, repris par Sputnik.
« Nous devons renforcer la dynamique [de dédollarisation, ndlr] dans tous les domaines parce qu'il est impossible que tous les échanges internationaux se fassent avec le dollar. L'Afrique ayant son franc peut en faire une nouvelle monnaie commune, ce qui permettra alors le développement du secteur privé africain », a-t-il expliqué.
Couper les liens avec le néocolonialisme
Selon M.Sy, l'Afrique doit « rompre les relations traditionnelles » avec certains de ses partenaires et laisser derrière elle son passé de continent colonisé.
« L'Afrique est la seule région du monde dont le développement a été déterminé de l'extérieur au cours des quatre derniers siècles. Les Africains se rendent compte aujourd'hui qu'il n'est plus possible de tolérer cela, ce n'est plus possible dans le reste du monde », a-t-il souligné.
La Russie à la rescousse?
Plus tôt le 27 juillet, lors de son intervention au premier jour du Sommet Russie-Afrique, le président russe, Vladimir Poutine a fait savoir que la Russie était prête à développer les infrastructures financières de l'Afrique.
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Il a appelé à passer aux monnaies nationales pour les règlements commerciaux avec le continent, y compris en roubles.
« Le deuxième Sommet Russie-Afrique pour la paix, la sécurité et le développement » a ouvert ses portes ce 27 juillet à Saint-Pétersbourg et il durera deux jours.
Transactions russo-africaines: vers la création d'un système de règlements directs?
La création d'un moyen pour faciliter les transactions bancaires entre les banques russes et africaines est imminente et sera primordiale pour les deux parties, selon le vice-président VEB.
« Il est nécessaire de créer un système de relations directes entre les institutions financières russes et celles des pays africains », a estimé devant la presse Danila Algoulian, vice-président de la Société d'État russe de développement (VEB.RF), à la veille du deuxième Sommet Russie-Afrique, à Saint-Pétersbourg.
« Dans la situation actuelle, il est nécessaire de créer un nouveau système de relations de correspondance directes entre les institutions financières russes et les institutions financières des pays africains », a-t-il indiqué.
Selon lui, les banques russes ont été exclues du système actuel de relations de correspondance basé sur SWIFT en raison de sanctions illégitimes.
Selon lui, la création de ce nouveau système contribuera à diminuer les conséquences négatives.
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« Avec son PIB supérieur à 3.000 milliards de dollars, sa population de plus d’un milliard d'habitants, l'Afrique est un continent au potentiel énorme qui est aujourd'hui un vaste champ d'opportunités pour les entreprises russes. L'Afrique est la région de l'avenir et nous sommes convaincus que nous pouvons construire cet avenir ensemble », a-t-il conclu.