La réunion entre les ministres des Transports des pays voisins d’Irak et les représentants des pays membres du Conseil de coopération du golfe Persique a débuté à Bagdad, dans le but de discuter de la « Route du développement », un projet de construction d'un corridor stratégique de 1200 km reliant les États riverains du golfe Persique à la Méditerranée.
La capitale irakienne a accueilli ce samedi 27 mai, les représentants de Bahreïn, du Qatar, des Emirats arabes unis, du Koweït, de la Syrie, d'Oman, de la Jordanie, de la Turquie de l'Iran et de l'Arabie saoudite pour discuter de son projet routier et ferroviaire. Cet immense projet d'infrastructure reliera le sud de l'Irak à la frontière turque, d'où il sera connecté aux réseaux ferroviaires et routiers européens.
Cette Route du développement relie Oman, sur l'océan Indien, à la Syrie, sur la mer Méditerranée, en traversant les États riverains du golfe Persique. Réduisant sérieusement la distance entre les pays du Moyen-Orient et l'Europe, la Route du développement a le potentiel de devenir l'un des principaux corridors de la région pour l'expédition de marchandises et le transport de passagers.
Cette conférence était une réunion consultative pour annoncer officiellement le lancement du projet et pour écouter les points de vue des délégations y participant.
Le conseiller du Premier ministre irakien, Nasser al-Assadi, a ainsi expliqué les différents aspects du projet avant de préciser qu'il sera relié à tous les pays voisins, précisant que son point de départ sera le port de Faw, dans le sud de l’Irak. Le corridor inclut à la fois des routes terrestres, aériennes et maritimes, ainsi que des voies ferrées et des aéroports, a expliqué le responsable irakien.
En marge de cette réunion, le ministre irakien des Transports, Razzaq Al-Saadawi, s’est entretenu avec son homologue syrien sur le renforcement des coopérations bilatérales dans le domaine du transport, rapporte l’agence de presse officielle syrienne, SANA.
Lors de la réunion, le ministre syrien Zuhair Khuzaym a souligné l'importance de toute mesure visant à renforcer l'action arabe commune, remerciant l'aide humanitaire irakienne et les efforts visant à atténuer l'impact du tremblement de terre dévastateur qui a frappé la Syrie en février 2023.
De son côté, le ministre irakien des Transports a souligné l’importance des efforts et des coopérations des deux pays pour intégrer les modes de transport, tirer avantage de leur situation géographique et optimiser les flux de transport en Irak et en Syrie.
Le développement de la société de transport terrestre de la Syrie et de l'Irak, ainsi que les questions liées à la liaison ferroviaire entre les deux pays ont été également abordés lors de la rencontre.
En marge d’une réunion irano-syrienne en avril 2023, le ministre syrien des Transports a déclaré au quotidien algérien, El Watan, que tous les aspects visant à renforcer des coopérations entre les deux pays seraient examinés, notamment la liaison ferroviaire Iran-Syrie-Irak.
Selon lui, la Syrie est prête à créer une société de transport conjointe, qui apportera des avantages économiques aux deux pays, à savoir l'Iran et la Syrie.
Se référant à la volonté de Damas d’augmenter le volume des échanges commerciaux avec Téhéran, Khuzaym a déclaré que les relations entre l'Iran et la Syrie dans le domaine du transport étaient profondément enracinées, avant d’ajouter que les relations des deux pays se renforceraient de jour en jour, en raison de leur volonté conjointe.
Ailleurs dans ses remarques, Zuhair Khuzaym a fait part des coopérations conjointes dans le domaine du transport, y compris, le transport aérien, l’échange d'expériences entre les équipes techniques ainsi que la liaison entre le chemin de fer Shalamcheh-Bassora et celui de la Syrie.
Dans la foulée, Mehrdad Bazrpash, le ministre iranien des Transports et du Développement urbain, a déclaré que lors des réunions et de la commission économique mixte irano-syrienne, un accord a été conclu concernant la création de zones spéciales de libre-échange avec une réduction des tarifs douaniers et de transit.
Selon le ministre iranien, chaque année quelque 50 000 touristes et/ou pèlerins iraniens voyageraient donc en Syrie, ce qui contribuera grandement au développement des infrastructures du transport aérien de part et d’autre.
En outre, Bazrpash a mis l’accent sur la coopération bilatérale dans le domaine du transport maritime pour transporter les marchandises iraniennes vers les ports syriens en Méditerranée à bord des porte-conteneurs pour augmenter le volume des exportations iraniennes vers la Syrie.
Dans ce sens, l’Iran propose que des installations portuaires en Syrie soient fournies à la partie iranienne pour faciliter le transport, d’autant plus que les acteurs économiques iraniens pourront investir dans le développement des infrastructures maritimes et portuaires de la Syrie.