Des centaines de milliers de personnes sont appelées à faire grève et à manifester en France après que le président Emmanuel Macron a déclaré ne pas revenir sur la réforme de l'âge de départ à la retraite.
M. Macron s'est attiré les foudres des syndicats et des partis d'opposition mercredi après avoir rejeté leurs appels à tenir compte de la colère croissante de la population face à la poursuite d'une réforme des retraites profondément impopulaire.
Macron a insisté sur le fait que la nouvelle loi était nécessaire et qu'elle entrerait en vigueur dans le courant de l'année. La législation, qui repousse de deux ans l'âge de la retraite à 64 ans, a attiré des foules immenses lors des manifestations organisées par les syndicats depuis janvier.
La neuvième journée d'action nationale devrait attirer des foules considérables contre ce que les syndicats ont qualifié jeudi de "mépris" et de "mensonges" de Macron.
"La meilleure réponse que nous puissions donner au président est qu'il y a des millions de personnes en grève et dans les rues", a déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT).
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Des grèves sont également prévues jeudi, dans le cadre de mouvements qui verront le trafic ferroviaire gravement perturbé, les aéroports également affectés et les enseignants, parmi d'autres professions, déserter leur poste de travail.
Les grèves des chauffeurs se poursuivent dans les dépôts pétroliers et chez les éboueurs.
Le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, a déclaré que le président Macron "a mis plus d'explosifs sur un enfer déjà bien allumé" en rejetant les appels à limoger son Premier ministre, Elisabeth Borne, qui a été à la tête de la réforme des retraites.
Selon les observateurs, la dernière vague de protestations incarne la remise en cause la plus sérieuse de l'autorité de M. Macron depuis les manifestations des Gilets jaunes de décembre 2018. Les troubles rappellent les manifestations des Gilets jaunes, qui ont éclaté en raison des prix élevés des carburants.
L'utilisation par le gouvernement d'une clause constitutionnelle pour faire passer la réforme des retraites sans vote a fait descendre dans la rue ces derniers jours des manifestants qui se sont affrontés avec la police dans plusieurs villes du pays.
Alors que les manifestants s'indignent contre Emmanuel Macron, de nombreux analystes s'attendent à ce que le président cherche à calmer la situation électrique très tendue, sans revenir sur la législation profondément impopulaire.
Au lieu de cela, M. Macron s'est réengagé dans sa campagne.
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"Est-ce un plaisir de faire cette réforme ? Aurais-je pu la balayer sous le tapis comme d'autres l'ont fait avant moi ? Cette réforme n'est ni un luxe ni un plaisir, elle est nécessaire pour le pays", a-t-il déclaré mercredi.
Macron a également accusé les opposants de ne pas proposer une seule "solution de compromis", si ce n'est l'abandon complet de la réforme.
Les opposants à la réforme des retraites affirment toutefois que les changements auront un impact négatif sur les femmes, les travailleurs du secteur public et les bas salaires. Ils affirment également que le gouvernement donne la priorité aux entreprises et aux personnes disposant d'une bonne rémunération plutôt qu'aux travailleurs moyens.