Des manifestants ont mis le feu à des piles d'ordures dans le centre de Paris lundi après que le gouvernement du président Emmanuel Macron a survécu de justesse à une motion de censure au Parlement lundi à propos d'une réforme des retraites profondément impopulaire.
L'échec de la motion de censure constitue un soulagement pour Macron. Si la motion avait abouti, elle aurait fait sombrer son gouvernement et mis à mal la réforme, visant à repousser de deux ans l'âge de la retraite à 64 ans, a rapporté l'agence Reuters
Mais le soulagement a été de courte durée.
Dans certaines des avenues les plus prestigieuses de Paris, les pompiers se sont empressés d'éteindre les piles de déchets en feu laissées depuis des jours à cause des grèves, tandis que les manifestants jouaient au chat et à la souris avec la police.
Plus tôt dans la journée de jeudi, un journaliste de Reuters a vu la police tirer des gaz lacrymogènes et charger les manifestants après que la motion de censure a manqué de peu d'être adoptée.
Tabasser une jeune femme au sol en réunion, est-ce une réponse proportionnée ?
— Marcel (@realmarcel1) March 21, 2023
Voilà ce qu’a fait la police marseillaise en évacuant le carnaval de la Plaine.
Stop 🛑
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Les syndicats et les partis d'opposition ont déclaré qu'ils intensifieraient les manifestations pour tenter de contraindre le gouvernement à faire volte-face.
Le vote sur la motion de censure tripartite a été plus serré que prévu. Quelque 278 députés l'ont soutenue, soit neuf de moins que les 287 nécessaires pour qu'elle soit adoptée.
Selon les opposants, cela montre que la décision de M. Macron de contourner un vote parlementaire sur le projet de loi sur les retraites - qui a déclenché les motions de censure - a déjà sapé son programme réformiste et affaibli son leadership.
Dès l'annonce de l'échec de la motion de censure, des élus du parti d'extrême gauche La France Insoumise (LFI) ont crié "Démission !" à la Première ministre Elisabeth Borne et brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "On se retrouve dans la rue".
"Rien n'est réglé, nous continuerons à tout faire pour que cette réforme soit retirée", a déclaré à la presse la présidente du groupe parlementaire LFI, Mathilde Panot.
D'autres grèves à venir
À Bordeaux, dans le sud-ouest du pays, entre 200 et 300 personnes, essentiellement des jeunes, se sont rassemblées contre la réforme et ont scandé "Macron, démission !" Deux poubelles ont été incendiées alors que la foule scandait "Ça va exploser".
Au cours des trois dernières nuits, les affrontements autour de la réforme des retraites à Paris et dans tout le pays rappellent les manifestations des Gilets jaunes qui avaient éclaté fin 2018 pour protester contre la hausse des prix des carburants.
Une neuvième journée nationale de grèves et de manifestations est prévue jeudi.
" Rien ni personne ne peut ébranler la mobilisation des travailleurs ", a déclaré le syndicat extrémiste CGT après le vote, appelant les travailleurs à intensifier l'action industrielle et à " participer massivement aux grèves et aux manifestations en cours ".
Les partis d'opposition contesteront également le projet de loi devant le Conseil constitutionnel, qui pourrait décider de l'annuler en tout ou en partie s'il l'estime contraire à la Constitution.
En savoir plus: 7e journée de mobilisation contre la réforme des retraites: le Sénat adopte la réforme
Une deuxième motion de censure, déposée par le Rassemblement national (RN), parti d'extrême droite, a également échoué, n'obtenant que 94 voix. D'autres partis d'opposition ont déclaré qu'ils ne voteraient pas en faveur de cette motion.
La chef de file de l'extrême droite, Marine Le Pen, a déclaré que Madame Borne devait partir. Elle a déclaré que Macron devrait organiser un référendum sur la réforme, mais qu'il était peu probable qu'il le fasse. "Il est sourd à ce que veulent les Français", a-t-elle déclaré aux journalistes.
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