Après cinq mois de projections diverses dans l’affaire de l'explosion des pipelines Nord Stream 1 et 2, les preuves parlent d’elles-mêmes désormais. Et elles disent clairement qu’il y a eu derrière les incidents des opérations de sabotage de l’Amérique et de l'OTAN. Un jeu frauduleux qui a empêché l'entrée du gaz russe en Europe et la crise énergétique sur le continent vert, le tout faisant de l'Amérique le désormais plus grand exportateur d'énergie en Europe.
C'était il y a environ cinq mois que les autorités danoises ont confirmé que le gaz du Nord Stream 2 fuyait dans la mer Baltique (eaux danoises). La Suède a également confirmé que Nord Stream 1 fuyait dans les eaux suédoises. De cette manière, l'Europe et le monde ont été informés que les gazoducs Nord Stream 1 et 2 qui acheminent le gaz russe vers l'Europe ont explosé et que la transmission a été complètement interrompue.
Depuis les premières heures de la révélation de cette nouvelle, il y a eu des spéculations pour savoir si cet incident était un accident ou un sabotage. La plupart des médias européens, en particulier les médias allemands, ont rejeté la thèse de l’accident et ont estimé que cet acte était un acte de sabotage évident et que les gouvernements des pays européens concernés avaient le devoir d’identifier aussi tôt que possible l’origine de l’incident ainsi que ses auteurs.
La fuite en avant de l'Europe
Le journal allemand Der Tagesspiegel citant des sources proches de l'enquête sur l'incident, a rapporté que les gazoducs russes Nord Stream 1 et Nord Stream 2 pourraient avoir été attaqués à l'aide de sous-marins ou de plongeurs spécialement formés.
Ce journal a écrit dans son rapport que cette action n'est pas normale et étant donné que les tuyaux sont situés dans les profondeurs du fond marin, la technologie, l'équipement et des personnes parfaitement formées sont nécessaires pour mener à bien les opérations de sabotage.
Certains médias et responsables politiques européens pensaient que l'Ukraine ou des groupes pro-ukrainiens étaient derrière cet incident. Très vite, Mykhailo Podoliak, le conseiller du chef de cabinet du président ukrainien, avait écrit dans un tweet : la fuite de gaz de Nord Stream n'est rien d'autre qu'un attentat terroriste planifié par la Russie et un acte de guerre contre l’Union européenne.
Les médias européens dont le Spiegel allemand, avaient sérieusement évoqué la possibilité que la Russie elle-même soit à l'origine de ce sabotage et qu’elle tente de rejeter la faute sur l'Ukraine.
L'Union européenne a précédemment accusé la Russie de faire chanter l'Europe en recourant à la réduction de ses exportations de gaz, mais Moscou a nié cette accusation et a souligné que les sanctions occidentales contre la Russie avaient empêché la réparation des infrastructures de transport du gaz.
Certains analystes et responsables occidentaux disant que la Russie qui essaie depuis fort longtemps de créer une crise énergétique en Europe et de les faire chanter de cette manière, pensaient fort que Moscou avait saboté les gazoducs Nord Stream en coupant le flux de gaz vers l'Europe. Ils affirmaient alors qu’il fallait s’attendre à une nouvelle crise énergétique en Europe avec une forte hausse des prix de l'énergie et une accélération de l'inflation qui atteindrait son plus haut niveau depuis plusieurs années et que le tout profiterait au final aux Russes.
Mais après 5 mois de déni, c’est au final l’Amérique et l’OTAN qui ont été révélées comme responsables des explosions de Nord Stream 1 et 2.
Le scandale américano-otanien après cinq mois de déni
Parmi ceux qui ont pointé du doigt les États-Unis on notera Radek Sikorski, un représentant de la Pologne au Parlement européen, ancien ministre des Affaires étrangères de ce pays, qui a écrit dans un tweet décoré d'une photo de gaz provenant des pipelines Nord Stream : « Merci aux États-Unis d'Amérique ».
C’est ensuite Seymour Hersh, le journaliste lauréat du prix Pulitzer, qui a révélé aussi que c’est le président américain Joe Biden qui après plus de 9 mois de discussions et de délibérations hautement confidentielles au sein du Conseil de sécurité nationale américaine, avait ordonné le sabotage des pipelines Nord Stream 1 et 2.
Dans la révélation faite par ce journaliste, il est précisé qu'à l'été 2022, sous couvert d'exercices de l'OTAN, des plongeurs américains avaient déposé des explosifs dans les pipelines Nord Stream 1 et 2 et que par la suite, ces explosifs avaient été déclenchés par des Norvégiens lors d'une opération de sabotage délibérée.
De plus, Sputnik, en examinant et en analysant les données du site Web Flytradar 24, a découvert que lors de l'exercice Baltops 22 de l'OTAN, l'été dernier, des avions des marines américaine et allemande avaient survolé en continu des parties des pipelines Nord Stream, qui avaient justement explosé quelques mois plus tard.
Ce qui est encore plus intéressant c’est qu’il semblerait que l'Allemagne était au courant de toute l’histoire depuis le début. L’Allemagne ou le principal pays destinataire du gaz russe via Nord Stream ! Et il convient de rappeler que les gazoducs sous-marins Nord Stream 1 et 2 ont été construits pour transporter chaque année 110 milliards de mètres cubes de gaz russe en Europe.
Maximilian Krah, un législateur allemand au Parlement européen, a récemment déclaré à Sputnik : « Sans aucun doute, le gouvernement allemand a été informé au préalable du sabotage américain. Et, c’est la seule raison qui a poussé le chancelier allemand Olaf Schultz à garder le silence ».
Suite à la publication de ces rapports médiatiques démontrant le rôle direct des Américains dans les incidents Nord Stream, Vyacheslav Volodine, le président de la Douma russe, a annoncé que le président des États-Unis, Joe Biden, était un terroriste en raison de son rôle dans l'explosion des gazoducs russes et que son pays devrait indemniser les autres pays lésés par cet acte terroriste.
Par cette opération de sabotage, les États-Unis ont prouvé à quel point les autres États ont bien raison de faire preuve de méfiance à leur égard et à l'égard de leur politique belliciste. Et chacun comprend mieux pourquoi le monde entier reste sceptique à l'égard de l'Amérique et met en doute l'honnêteté de la Maison Blanche.
Il faut cependant garder à l'esprit que ce sont bien les États-Unis qui sont finalement les grands gagnants de ce scandale. Car d'une part, ce pays a empêché l'entrée du gaz russe en Europe et provoqué une crise énergétique sur le continent vert, et d'autre part, en l'absence de gaz russe, l'Amérique est devenue le premier exportateur d'énergie vers l'Europe.
