Les capacités croissantes de l'Iran à fabriquer et à exploiter des véhicules aériens sans pilote ont inquiété les responsables américains, un groupe bipartisan de 60 législateurs exhortant le gouvernement de Joe Biden à cibler le programme iranien de drones, prétendant qu'il a des "implications profondes" pour les intérêts américains dans la région et au-delà.
Les législateurs ont exhorté Washington à cibler le programme iranien de drones dans une lettre adressée au président Joe Biden, au secrétaire d'État Antony Blinken, à la secrétaire au Trésor, Janet Yellen et à la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo.
Ils ont cité des informations selon lesquelles les drones iraniens prétendument utilisés par la Russie en Ukraine contenaient des pièces fabriquées par des sociétés basées aux États-Unis.
« Nous sommes profondément préoccupés par les informations selon lesquelles des drones de fabrication iranienne récupérés en Ukraine contiennent des pièces fabriquées aux États-Unis. Nous vous demandons de développer une approche coordonnée et pangouvernementale pour interrompre les chaînes d'approvisionnement de l'Iran, fermer les sociétés écrans utilisées par les adversaires pour échapper aux sanctions et faire pression sur les alliés pour qu'ils sévissent contre les distributeurs sans scrupules en Europe et en Asie », ont-ils écrit.
« La flotte de drones iraniens a des implications de grande envergure au-delà de la guerre contre l'Ukraine », ont-ils ajouté.
Cela est intervenu au milieu d'allégations répétées pendant des mois selon lesquelles l'Iran fournit à la Russie des drones à utiliser dans la guerre en Ukraine. Téhéran et Moscou ont toujours démenti les accusations. Les responsables iraniens ont souligné que Kiev n'a jusqu'à présent fourni aucune preuve concrète à l’appui de ses allégations.
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Et en dépit de ses allégations, l'Iran tient à faire état de ses capacités défensives en matière de drones.
Mercredi 8 février, le commandant de l'armée de l'air iranienne, le général de brigade Hamid Vahedi, a signalé une augmentation de 33 % de la capacité des drones par rapport à l'année précédente.
Un conseiller du ministre iranien du Renseignement a également déclaré le même jour que quatre-vingt-dix pays cherchaient à acheter des drones « Made in Iran ». « Les Occidentaux et les pays arrogants ne peuvent pas tolérer cela ».
Force est de constater que l’Iran fait partie des cinq premières puissances mondiales sur le plan de l'industrie des véhicules aériens sans pilote.
L’Iran s'est également engagé dans une coopération en matière de défense avec la Russie, mais il a récemment démenti les informations des médias occidentaux qui prétendent que l'Iran participe à un projet de production conjointe de drones avec la Russie.
Dimanche dernier, The Wall Street Journal a cité des "responsables d'un pays allié des États-Unis" dont les noms n’ont pas été révélés pour dire qu’il y avait des plans avancés de construction d’une usine de conception iranienne en Russie ; une usine qui produirait au moins 6 000 drones de combat.
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« Les reportages des médias occidentaux à cet égard sont de purs mensonges », a déclaré lundi l’agence de presse Nour News, affilié au Conseil suprême de la sécurité nationale iranien.
Le Kremlin a également démenti les allégations publiées par le Wall Street Journal. Le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a affirmé que "la Russie se concentrait sur son propre programme de développement de véhicules aériens sans pilote".
« Nous avons nos propres programmes de développement et je ne sais pas sur quelles sources le journal s'est appuyé dans ses reportages », a-t-il dit.