Lors d’une interview accordée samedi 31 décembre à la chaîne d’information yéménite, Al-Masirah, le chef de la délégation de négociation d'Ansarallah a réaffirmé que les salaires des employés devraient être payés à partir des revenus pétroliers et gaziers selon le budget 2014.
Mohammed Abdel Salam, chef de la délégation de négociation des Comités populaires yéménites (Ansarallah), a souligné que toute solution à venir doit inclure la réouverture des aéroports, des ports et des routes, en plus de la libération de tous les prisonniers et du traitement complet du dossier humanitaire.
« Nous travaillons pour passer à une étape décisive et nous avons présenté notre point de vue au médiateur omanais », a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « Nos demandes sont légitimes et justes, et ce que nous exigeons, ce sont des revendications humanitaires qui n’ont rien à voir avec les affaires politico-militaires. »
Abdel Salam a fait savoir que l’autre partie, la coalition saoudienne, voulait un cessez-le-feu sans résoudre l’affaire humanitaire.
Plus loin dans son interview, le responsable d’Ansarallah a considéré la trêve comme une réalisation remarquable de l’année 2022 pour permettre de mettre fin à la crise des dérivés du pétrole qui était en grande partie à l’origine des souffrances du peuple yéménite.
« Il y avait eu une tentative de la part des pays agresseurs de prolonger la trêve sans tout nouvel ajout, et c’est ce que nous avons rejeté », a-t-il indiqué avant de souligner : « Nous ne respecterons aucune trêve à moins qu’elle inclue un plus grand nombre de clauses humanitaires. »
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« Nous avons toujours voulu rétablir un cessez-le-feu humanitaire, mais la coalition d’agression saoudienne ne s’y est soumise qu’après des attaques d’envergure des forces armées yéménites », a déploré Abdel Salam.
« Il faut une solution à la crise humanitaire au Yémen séparément des questions politico-militaires », a-t-il souligné avant de noter : « Ce qui empêche la coalition d’agression de cesser d’attaquer le Yémen ou de renoncer à piller les richesses yéménites c’est le fait qu’elle a peur de la réaction des forces armées yéménites. »
Depuis le 2 avril, le cessez-le-feu au Yémen a été reconduit à deux reprises, mais expiré le 2 octobre, faute de parvenir à un nouvel accord. Au cours de la trêve en vigueur pendant deux mois, mais violée à des centaines de reprises par la coalition saoudienne, cette dernière a autorisé le transport du carburant yéménite à bord de 18 navires dans le port de Hudaydah et deux vols commerciaux par semaine depuis la capitale yéménite à destination de la Jordanie.
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Le gouvernement de salut national du Yémen a annoncé la levée du blocus, la réouverture complète de l’aéroport de Sanaa et le paiement des salaires des employés à partir des revenus pétroliers des provinces occupées par les mercenaires de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, comme conditions préalables à une nouvelle prolongation du cessez-le-feu.