Le ministre du Pétrole et des Minéraux du gouvernement de Salut national du Yémen a mis en garde les entreprises étrangères contre le pillage des ressources énergétiques du pays ravagé par la guerre, soulignant que Sanaa n’épargnera aucun effort pour défendre sa souveraineté nationale et sauvegarder les richesses et les intérêts publics.
Ahmed Dares a appelé les sociétés pétrolières et gazières multinationales à entamer des négociations avec le gouvernement de Sanaa (proche d'Ansarallah) avant de prendre des mesures pour explorer et extraire du pétrole brut et du gaz naturel au Yémen. Il a mis en garde contre les conséquences indésirables au cas où l’avertissement ne serait pas sérieusement pris en considération.
« Sanaa ne restera pas les bras croisés face à toute escalade des tensions par la coalition d’agression dirigée par l’Arabie saoudite dans le domaine économique », a noté le ministre yéménite du Pétrole.
Fin octobre, le gouvernement de Salut national du Yémen a émis un avertissement après avoir attaqué un cargo près d’un terminal pétrolier dans le sud du pays pour empêcher les forces soutenues par l’Arabie saoudite de l’utiliser pour piller le pétrole yéménite.
Dans un communiqué, le ministère yéménite des Affaires étrangères a dénoncé la réaction du Conseil de sécurité de l’ONU à la « frappe d’avertissement » au terminal d’al-Dubba, où un pétrolier grec était amarré pour charger du pétrole volé du Yémen. La déclaration est intervenue après que le conseil a dénoncé la frappe comme une menace sérieuse pour le processus de paix et la stabilité du Yémen.
Le ministère a également souligné que le Yémen n’hésiterait pas à défendre sa souveraineté nationale et à protéger les richesses et les intérêts publics contre tout acte de pillage ou d’abus.
Reportage : Ghada Houbballah, géopoliticienne à l’Université islamique du Liban, s'exprime à ce sujet.
En novembre, les troupes de l’armée yéménite et les combattants alliés ont réussi à arrêter un pétrolier étranger au large de la province méridionale de Chabwa, riche en hydrocarbures, alors qu’il tentait de charger clandestinement des centaines de milliers de barils de carburant.
Le porte-parole des forces armées yéménites, le général de brigade Yahya Saree, a déclaré dans un communiqué que les forces yéménites avaient envoyé plusieurs messages d’avertissement au navire-citerne, qui avait jeté l’ancre au port de Qena situé dans la province orientale de Chabwa, et n’avait pas permis au navire de piller les ressources naturelles de la nation yéménite.
Dans la foulée, un haut responsable du bureau politique du mouvement Ansarallah a vivement critiqué l’accord de coopération militaire et de sécurité de décembre entre le Conseil présidentiel du Yémen soutenu par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, le dénonçant comme une tentative ratée visant à justifier l’agression d’Abou Dhabi contre le Yémen.
« Le récent accord de coopération militaire et de sécurité entre les Émirats arabes unis et les mercenaires saoudiens pourrait être considéré comme un effort conforme à l’atroce agression menée par l’Arabie saoudite et destiné à mettre en œuvre ses complots diaboliques », a déclaré Ali al-Qahhoum.
« Nous disons aux États membres de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite que leurs complots sont tous voués à l’échec, et que les troupes de l’armée yéménite et les forces de sécurité vont déjouer leurs complots des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis », a-t-il ajouté.
L’Arabie saoudite a lancé une guerre dévastatrice contre le Yémen en mars 2015 en collaboration avec ses alliés arabes et avec le soutien militaire et logistique des États-Unis et d’autres États occidentaux.
L’objectif de cette guerre était de remettre au pouvoir le régime d’Abd Rabbo Mansour Hadi et d’écraser le mouvement Ansarallah. La coalition dirigée par l’Arabie saoudite n’a atteint aucun de ses objectifs et la guerre a tué des milliers de Yéménites et créé la pire crise humanitaire au monde.