Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a déclaré qu’il n’y avait pas d’alternative à l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, qui a été unilatéralement abandonné par les États-Unis trois ans après sa conclusion.
« Je crois toujours qu’en matière de non-prolifération nucléaire, il n’y a pas d’alternative au Plan global d’action conjoint (PGAC), ceux qui pensent le contraire se trompent tout simplement », a affirmé Josep Borrell vendredi 23 décembre.
Le chef de la diplomatie européenne a déclaré avoir eu de longs entretiens avec le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran, Hossein Amir-Abdollahian, en marge de la conférence de Bagdad II dans la capitale jordanienne, Amman, mardi 20 décembre. « J’ai également souligné que ramener le PGAC à la vie ne se produit pas dans un vide stratégique. Cela fait partie, un élément clé, d’un tableau plus large », a-t-il affirmé.
Mardi, lors de la conférence Bagdad II, Borrell a déclaré au ministre iranien des Affaires étrangères que le PGAC et les négociations pertinentes étaient distincts des autres questions à l’ordre du jour des deux parties, soulignant que le bloc était déterminé à faire avancer les pourparlers de Vienne afin d’aboutir à la conclusion.
En avril 2021, les pourparlers pour relancer le PGAC ont débuté dans la capitale autrichienne Vienne avec l’intention de faire la lumière sur le sérieux de Washington concernant sa volonté de rejoindre l’accord et de lever les sanctions anti-iraniennes.
Les pourparlers sont enlisés depuis le mois d’août en raison de l’insistance de Washington sur sa position brutale pour ne pas lever toutes les sanctions imposées à la République islamique par la précédente administration américaine, Donald Trump. Du fait, la RII insiste sur les garanties impératives de la part des autres parties afin qu’aucune d’entre elles ne puisse se retirer du nouvel accord.
Plus loin dans ses propos, Borrell a prétendu que la RII soutenait la « guerre russe contre l’Ukraine » en « livrant des drones et en renforçant la coopération militaire avec la Russie ». Le haut diplomate européen a ajouté avoir exhorté à ce sujet le ministre des Affaires étrangères iranien à poursuivre la conversation directe avec son homologue ukrainien sur ce qu'il a appelé le transfert d’équipements militaires à la Russie.
Pour rappel, le ministre iranien des Affaires étrangères a fermement rejeté des accusations sans fondement des Occidentaux selon lesquelles Téhéran aurait fourni des drones à la Russie pour utiliser dans la guerre en Ukraine. « Par le passé, nous avons reçu certaines armes de la Russie ; et nous avons également mis à sa disposition certains armements, mais non au cours de la guerre en Ukraine », a expliqué le ministre des Affaires étrangères de la RII.
L’Iran et la Russie ont démenti à plusieurs reprises les allégations sur l’utilisation de drones iraniens par la Russie dans la guerre avec l’Ukraine. Ces allégations anti-iraniennes sont apparues pour la première fois en juillet 2022, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan ayant prétendu que Washington avait reçu des « informations », selon lesquelles la République islamique se préparait, sur un calendrier accéléré, à fournir à la Russie jusqu’à plusieurs centaines de drones, y compris des drones capables de porter des armes.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a de nouveau rejeté ces allégations sans fondement, déclarant que la propagande concernant l’utilisation de drones iraniens dans la guerre n’avait d’autre objectif que de dissimuler les tentatives de l’Occident d’attiser les flammes de la guerre et de la violence en Ukraine.
De telles allégations sont faites contre l’Iran dans les circonstances où des milliards de dollars de différents types d’armes occidentaux ont été envoyés en Ukraine pour prolonger la guerre, a dénoncé le haut diplomate iranien.