Avec la flambée des prix de l'énergie, la Commission européenne va travailler sur des mesures pour soutenir l'industrie européenne.
Le sommet des Vingt-Sept, qui s'est tenu jeudi à Bruxelles, a demandé à la Commission européenne de préparer d'ici à la fin janvier des mesures pour soutenir l'industrie européenne menacée par la crise énergétique et la course aux subventions américaines, écrit le journal français Capital.
Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE ont "donné mandat à la Commission de présenter des propositions (...) pour soutenir la compétitivité des entreprises européennes d'ici la fin janvier", a annoncé Charles Michel, le président du Conseil, l'institution qui représente les États membres.
Les 27 États membres tentent de trouver une réponse commune aux vives inquiétudes des milieux industriels, préoccupés par le risque de perdre du terrain au profit de l'Asie et des États-Unis alors que le modèle économique européen reposait sur une énergie bon marché fournie par la Russie.
La guerre et les sanctions ont définitivement détruit cet avantage compétitif. Moscou a réduit de 80 % ses livraisons de gaz par gazoduc à l'UE depuis le début de son opération militaire en Ukraine en février.
Bien que l'approvisionnement européen soit assuré pour cet hiver, notamment grâce aux importations de gaz naturel liquéfié acheté à d'autres fournisseurs, le coût du gaz a explosé, tout comme celui du pétrole et de l'électricité, au point de menacer la survie de secteurs entiers de la chimie et de la sidérurgie.
La pression est accrue par le plan américain adopté cet été par Washington, qui prévoit 370 milliards de dollars d'investissement dans la lutte contre le changement climatique.
Derrière l'objectif environnemental louable, il revêt un caractère protectionniste, avec des aides exceptionnelles réservées aux entreprises établies outre-Atlantique, susceptibles d'entamer davantage la compétitivité européenne.
Des discussions techniques sur cette question sont en cours entre Bruxelles et Washington, deux semaines après que le président français Emmanuel Macron a exigé des concessions de la part du président américain Joe Biden lors d'un voyage aux États-Unis. "Nous voulons dialoguer pour plaider en faveur d'exemptions pour les entreprises européennes", a déclaré jeudi Charles Michel.
Sans attendre un éventuel revirement de Washington, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a détaillé jeudi son plan de travail pour mettre en place son propre plan européen. "Nous devons adapter nos règles en matière d'aides d'État pour les rendre plus simples et plus rapides", a-t-elle déclaré.
L'Union européenne cherche des moyens de tenir tête aux États-Unis au sujet du nouveau plan de Washington sur les technologies vertes, qui, selon Bruxelles, discrimine injustement les États membres de l'UE, estime à son tour La Tribune.
À son arrivée au sommet de l'UE à Bruxelles jeudi, le président français Emmanuel Macron a déclaré que les dirigeants européens discuteraient d'une réponse à la loi sur la réduction de l'inflation (IRA) du président Joe Biden, qui pourrait nuire aux entreprises européennes.
Le président français a déclaré que l'UE devrait agir plus rapidement pour éliminer la menace que font peser sur son industrie les subventions américaines prévues. "Nous devons réagir avec force maintenant".
Macron a déclaré qu'une réponse européenne était nécessaire "pour maintenir une concurrence loyale", une réponse qui correspondrait à ce que font les Américains."