La Syrie rejette la demande de la Turquie d'organiser une rencontre entre les présidents syrien et turc.
Orhan Miroglu, membre du Parti turc de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie et ancien député, a confirmé que Damas avait rejeté la demande d'Ankara d'organiser une rencontre entre les présidents Erdogan et Assad.
Le vendredi 2 décembre, l'agence de presse Reuters a rapporté que malgré la médiation de la Russie, la Syrie résiste aux efforts du Kremlin pour organiser un sommet avec le président turc Tayyip Erdogan.
Selon le rapport basé sur trois sources syriennes différentes, Assad a rejeté la proposition du président russe Vladimir Poutine de rencontrer Erdogan.
Deux des sources ont déclaré que Damas pensait qu'une telle réunion pourrait stimuler Erdogan avant les élections turques de l'année prochaine, surtout si elle répondait à l'objectif d'Ankara de renvoyer certains des 3,6 millions de déplacés syriens de Turquie.
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« Pourquoi donner à Erdogan une victoire gratuitement ? Aucun rapprochement ne se fera avant les élections », a déclaré l'une des deux, ajoutant que la Syrie avait également rejeté l'idée d'une réunion des ministres des Affaires étrangères.
La troisième source, un diplomate syrien au courant de la proposition, a déclaré que la Syrie « considère une telle réunion comme inutile si elle n'apporte rien de concret, et ce qu'elle a demandé jusqu'à présent, c'est le retrait complet des troupes turques ».
Plus tôt, Erdogan a qualifiée de possible la normalisation des relations avec la Syrie.
« Comme les relations entre la Turquie et l'Égypte prennent forme, les liens avec la Syrie peuvent connaître la même évolution au cours de la prochaine période », a déclaré le président turc le 27 novembre.
Il faisait référence à un processus de normalisation en cours entre la Turquie et l'Égypte. En effet, Erdogan a rencontré le 20 novembre son homologue égyptien, Abdel Fattah el-Sissi, à Doha, à l'occasion de la Coupe du monde de football.
Les liens turco-égyptiens sont fragiles depuis la destitution en 2013 du président égyptien Mohammad Morsi.
« Il n'y a pas de place pour la rancune en politique », a déclaré Erdogan.
La Turquie a rompu ses relations avec la Syrie en mars 2012, un an après que ce pays se soit retrouvé en proie à une guerre déclenchée par des terroristes soutenus par les pays étrangers, y compris la Turquie.
Entre 2016 et 2019, la Turquie a mené trois opérations d'envergure dans le nord de la Syrie contre les éléments kurdes, soutenus par les États-Unis. Le président turc, au pouvoir depuis 2002 et candidat à sa réélection en juin 2023, répète vouloir créer une « zone de sécurité » de 30 km de large le long de sa frontière sud.
Le gouvernement turc accuse Les Unités de protection du peuple (YPG) d'avoir des liens avec le groupe terroriste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
La Turquie lance des frappes aériennes sur le nord de la Syrie et de l'Irak depuis le 20 novembre contre des repaires appartenant au PKK.