Le ministre iranien du Pétrole, Javad Owji, a imputé les sanctions occidentales sur les plus importants propriétaires de réserves de gaz naturel, affirmant que leur impact est « irréparable ».
Lors de son allocution du mardi 25 octobre à la 24e réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) au Caire en Égypte, Javad Owji a également annoncé la volonté de l’Iran de « jouer un rôle de premier plan » pour assurer la sécurité énergétique dans le monde.
« Le développement de l’industrie mondiale du gaz et la réalisation de la sécurité de l’offre et de la demande de gaz naturel sur les marchés mondiaux nécessitent la paix mondiale et la dépolitisation du commerce de l’énergie », a-t-il déclaré.
« Dans ce contexte, l’imposition de sanctions unilatérales ou multilatérales à chaque membre du Forum est considérée à notre avis comme une action politique, en contradiction avec les principes et normes du droit international et contre la rationalité économique », a ajouté Javad Owji.
« Il convient de mentionner que les victimes de la mise en péril de la sécurité énergétique sont des gens ordinaires, en particulier dans les pays en développement. Le fait est que malgré les sanctions unilatérales et cruelles des États-Unis tout en s’appuyant sur le potentiel national et le développement des marchés étrangers, l’Iran a réussi réaliser des progrès significatifs », a-t-il indiqué.
À noter que la crise mondiale du gaz a touché des pays du monde entier et a martelé les économies européennes au milieu des turbulences sur le marché de l’énergie causées par les sanctions occidentales contre la Russie.
Avant le conflit en Ukraine, d’autres grands pays producteurs de pétrole et de gaz comme l’Iran et le Venezuela étaient déjà soumis aux sanctions américaines les plus draconiennes.
Owji a évoqué « un rôle important et décisif » que le gaz naturel joue dans la période de transition énergétique, affirmant qu’en raison de ses avantages environnementaux, le gaz a un potentiel important pour remplacer d’autres combustibles fossiles, dont le charbon.
« Le gaz naturel peut contribuer à promouvoir des systèmes énergétiques durables avec moins d’émissions de carbone et à améliorer les conditions qui dominent les changements climatiques de notre planète », a-t-il déclaré.
Le ministre a cité l’initiative spéciale du président Ebrahim Raïssi intitulée « Le gaz naturel à la disposition de l’économie mondiale dans l’ère post-COVID » que l’Iran a proposé lors du sixième sommet du GECF à Doha, au Qatar, réitérant la volonté de Téhéran de jouer un rôle de premier plan dans son cadre.
« En tant que grand détenteur de réserves prouvées de gaz naturel au monde et grand propriétaire de réseaux nationaux de distribution de gaz naturel au monde, la République islamique d’Iran est prête à toute coopération dans divers domaines : l’exploration du gaz naturel, le forage, le développement, l’exploitation et la distribution », a-t-il déclaré.
Owji a évoqué la position stratégique des pays membres du GECF et leur part de près de 50 % dans le portefeuille mondial d’exportation de gaz et de GNL, affirmant qu’il était essentiel de renforcer le potentiel, les capacités et les dispositions requises du forum.
« L’amélioration de la synergie et de la coordination collective garantira les intérêts de tous les membres, ainsi que la sécurité de l’approvisionnement mondial en gaz naturel », a-t-il déclaré.
Il a déclaré que malgré les nombreux défis auxquels le GECF a été confronté sur le marché mondial du gaz ces dernières années, le forum a réussi à renforcer l’alignement, la coordination et la coopération entre ses membres.
Owji a déclaré : « Ces arrangements stratégiques ont permis au forum de jouer son rôle clé dans le maintien et la promotion de la sécurité énergétique mondiale à l’ère COVID et post-COVID. Cependant, nous avons devant nous un long chemin plein d’incertitudes, qui nécessite la promotion de la solidarité et la promotion de la coopération des membres du forum. »
Plus loin dans ses remarques, Owji a évoqué l’importance des questions environnementales dans le cadre de l’Accord de Paris et de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques.
Il a déclaré qu’il était « essentiel que les pays membres du GECF mettent à l’ordre du jour de nouvelles politiques visant à réduire la quantité de carbone émise par le processus de production de gaz naturel ».
« Heureusement, les technologies de réduction du taux de carbone dans le cycle de production de gaz naturel sont à notre disposition, mais à mon avis, la réalisation de l’écosystème mondial à émission nette zéro (NZE), sans volonté politique, sans ressources financières, sans investissement dans les infrastructures et sans sérieux dans la coopération scientifique et technologique de toutes les parties prenantes ne dépassera pas le stade du slogan », a-t-il ajouté.
Affirmant que les victimes de la mise en péril de la sécurité de l’énergie sont des citoyens et les pays en développement, le ministre iranien du Pétrole a fait état du progrès significatif de l’Iran dans le domaine de l’augmentation de production, et ce, malgré les sanctions strictes et unilatérales des États-Unis.
