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L’ONU brandit le chapitre 7, la Résistance riposte

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base turque de Zlikan, dans le nord de l'Irak, a été attaquée aux missiles. ©Avia-pro

La représentante spéciale de l’Organisation des Nations unie en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert a présenté, le lundi 3 octobre, son rapport au Conseil de sécurité de l’ONU.

Considérant que près d’un an s’est écoulé depuis les élections législatives irakiennes de 2021 et que les politiciens irakiens n’ont toujours pas été en mesure de former un gouvernement, le rapport de Plasschaert a attiré l’attention de nombreux observateurs et politologues irakiens ainsi que des médias de ce pays.

Le récent rapport a vivement critiqué les politiciens irakiens de toutes les factions, en particulier tous les politiciens chiites et kurdes, car « ils n’ont pas la capacité de définir leurs positions vis-à-vis du futur Premier ministre et président ».

« Malgré tous les efforts internationaux, tant que les groupes politiques chiites et kurdes eux-mêmes n’auront pas la volonté de s’entendre, les efforts n’aboutiront pas », a-t-elle déclaré en mettant en garde les groupes politiques irakiens sur l’avenir de ce pays.

Beaucoup d’analystes sont d’avis que le rapport de la représentante onusienne transmet un message clair, en ce sens qu’il s’agirait d’un prélude à l’application du fameux chapitre VII des Nations unies sur l’Irak, pour placer le pays sous tutelle de l’ONU.

Et si certains en Irak parlent d’une éventuelle application du chapitre VII, il faut dire que leur vision est plutôt imaginative que réaliste. En effet, une partie de l’élite politique et du peuple irakien est déçue de voir se réaliser de véritables réformes dans le pays ; c’est pourquoi avec tout petit développement, comme la publication de ce nouveau rapport onusien, ils sont enclins à mettre de l’espoir dans les parties étrangères pour leur apporter des changements, en espérant que le scénario de l’année 2003 se reproduise contre l’ordre politique actuel.

Cependant, il paraît que le message d’avertissement du rapport onusien à l’adresse des groupes politiques irakiens, loin d’évoquer une véritable application du chapitre VII et une tutelle onusienne, constitue une menace dans le sens de bloquer leurs avoirs et/ou les revenus liés à la vente du pétrole irakien. (À noter que depuis 2003, les revenus de la vente du pétrole irakien sont d’abord versés dans un compte chez la Réserve fédérale soit la banque centrale des États-Unis, avant que le gouvernement irakien ne puisse toucher à cet argent). L’application de nouvelles sanctions contre les figures politiques irakiennes laisse évaluer le niveau de sériosité de cet avertissement. Tout cela dépendra certes de la façon dont se poursuivra le processus de la formation du nouveau gouvernement.

Paradoxalement, toujours est-il que l’envoyée onusienne tient à apprécier dans son rapport la tolérance des forces gouvernementales envers le mouvement de protestation d’octobre, connu en Irak sous le nom de mouvement Tishreen, au cours des récentes manifestations. Or, les partisans dudit mouvement, qui avaient envahi les rues de certaines villes à population majoritairement chiite pour exprimer leur revendication, à savoir, la chute de l’ordre politique actuel, prétendent avoir été réprimés par les forces de sécurité irakiennes.

Quoi qu'il en soit et quel qu'en soit l'objectif caché de cette rhétorique, la Résistance irakienne se montre nettement loin de céder aux plans américano-otaniens pour déstabiliser le pays. C'est dans un tel contexte que le reporteur de la chaîne Al-Mayadeen a annoncé, samedi 8 octobre, que la base militaire turque de Zlikan située au nord-est de Mossoul a été la cible d’une attaque de missile.

Selon Al-Mayadeen, il y avait quatre frappes de missiles, cependant, il n’y a actuellement aucune information sur les destructions et les pertes parmi les membres des forces armées turques.

En publiant un communiqué, la brigade de la Résistance islamique d’Harar al-Iraq a revendiqué cette attaque et a indiqué que la base d’occupation turque à Mossoul a été la cible de quatre missiles.

Il est à noter que l’intensité des attaques des groupes irakiens contre les camps des forces turques a augmenté depuis le bombardement turc d’une station touristique dans la province de Dahuk en juillet de l’année dernière, qui a tué et blessé une quarantaine de personnes, dont des enfants.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV