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Cette erreur fatale qui fait de l'Allemagne la cible de Falaq-1

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Missile sol-mer Falaq-1 d'Ansarallah du Yémen, présenté lors du défilé militaire du 1er septembre 2022 à Hudaydah. ©Al Masirah

Le chancelier allemand vient de rentrer d'une tournée "petrogaziere" dans le golfe Persique qui l'a mené en Arabie saoudite et surtout aux Emirats. La presse affirme qu'il n'a pas eu tout ce qu'il voulait ou en d'autres termes les promesses pétrogazières golfiennes ne l'ont pas amplement rassuré sur l'avenir énergétique d'une Allemagne à qui la Russie refuse son gaz et dont le pipeline conjoint avec la Russie vient ce mardi même d'être la cible d'actes de sabotage. Mais si le manque de gaz n'était pas le seul risque qu'encourt l'Allemagne, le chancelier allemand Olaf Scholz, en visite à Abou Dhabi, a signé un accord prévoyant la fourniture en 2022 et 2023 de gaz liquéfié et de diesel de ce pays du Golfe à Berlin : du gaz volé yéménite. Or ce pillage Ansarallah ne le permet pas. 

Sur fond d'informations révélant l’exportation illégale de gaz extrait dans la province yéménite de Chabwa vers l’Allemagne, Ansarallah vient d'avertir la coalition saoudo-émiratie contre toute tentative de détournement des ressources d'hydrocarbure du Yémen vers l'Europe. 

À l'occasion du huitième anniversaire de la révolution du 21 septembre, Ansarallah à sévèrement mis en garde ce lundi les entreprises euro-américano-golfiennes contre le pillage des richesses de la nation yéménite, le porte-parole des forces armées yéménites appelant, lundi 26 septembre, les entreprises étrangères qui y sont impliquées et collaborent avec les agresseurs de la coalition saoudienne à prendre au sérieux l'avertissement du leader du mouvement Ansarallah, Abdel Malek al-Houthi.

La société française Total en est une. Total bien craintif à l'idée de s'exposer aux foudres d'Ansarallah a refusé d'accepter les propositions du gouvernement mercenaire et d'Abou Dhabi de réexporter du gaz yéménite via l'usine gazière Balhaf, à Chabwa au sud-est du Yémen.

Comment la France détourne le gaz yéménite

Mais l'Allemagne parle de préparatifs pour importer du gaz naturel liquéfié des Émirats arabes unis, gaz pompé depuis les puits et gisements yéménites. Les médias yéménites ont évoqué en effet la vente du gaz yéménite à Berlin par l'entremise des Emirats dont les mercenaires ont pris le contrôle de la ville de Chabwa, ville qui abrite les installations d’exportations de gaz yéménite. 

Lire aussi : Les Américains prêts à ériger leur première base permanente au Yémen

L'Allemagne, à l’instar de tous les membres de l’UE, est confrontée à une crise de forte hausse des prix de l'électricité et de l’énergie, le russe Gazprom ayant suspendu indéfiniment le transit de gaz via le gazoduc Nord Stream 1.

Les informations publiées par les médias yéménites indiquent que la Française, Total, qui gère l'installation de Balhaf, a confié la tâche de commercialiser le gaz de Belhaf à une société émiratie pour éviter les représailles d'Ansarallah. Mais l'Allemagne ne semble pas se soucier des mise en gardes qui arrivent de Sanaa alors même que la Résistance yéménite va de parade militaire en parade militaire et que le mois de septembre a été dès son premier jour l'occasion de dévoiler plusieurs types de missiles de croisière voir le missile Falaq-1, un balistique anti-navire qu'Ansarallah est la troisième armée du monde à posséder après l'Iran et la Chine. 

Des agents pro-Émirats chassés à Shabwa

Le site Web Al-Khaleej Online a d'ailleurs confirmé que les Émirats arabes unis avaient conclu un accord avec le Conseil présidentiel yéménite proche des Américains et installé au sud du Yémen pour vendre à Berlin du gaz naturel liquéfié de Balhaf à bas prix. 

Tawakkol Karman, une activiste yéménite et lauréate du prix Nobel de la paix, a d’ailleurs condamné la collusion de l'Allemagne avec les Émirats arabes unis dans l’exportation du gaz yéménite vers l'Europe. Dans un post sur Facebook, elle a écrit : « L'Allemagne devrait agir comme un pays respectable, d'autant plus que le siège de l’ONG Transparency International (Organisation pour la lutte contre la corruption des gouvernements) s'y trouve. L'Allemagne a toujours plaidé pour la lutte contre la corruption mondiale, mais elle se comporte comme État bandit. 

Le récent voyage de Rashed Mohammad al-Alimi en Allemagne en est la preuve, et les cargaisons de gaz yéménite seront probablement livrées aux Allemands au prix le moins cher en échange concessions qui seront faites aux Émirats arabes unis par l’Allemagne et la France.

Ce qui renforce cette hypothèse, c'est que les Émirats importent principalement leur gaz du Qatar ; il est donc impossible pour Abu Dhabi d'exporter du gaz alors qu’il en importe d'autres pays », a affirmé Al-Samaoui.

Le projet de gaz naturel liquéfié est considéré comme l'un des plus grands projets économiques au Yémen, qui devait apporter 30 à 50 milliards de dollars aux recettes publiques du pays au cours des trente prochaines années, mais l'agression de l'alliance saoudo-émiratie au Yémen a empêché la réalisation de ce projet lucratif.

Alors que le Yémen traverse une série de graves crises économiques et humanitaires, les Émirats arabes unis avaient fait l’objet de critiques pour refuser d'exporter du gaz yéménite à l'étranger. Or, après la prise du contrôle de la province de Chabwa en pleine guerre en Ukraine, les EAU ont commencé à détourner le gaz yéménite vers l’Europe.

Les réserves de pétrole du Yémen sont estimées à environ 11,950 milliards de barils, tandis que les réserves totales de gaz sont d'environ 18,283 billions de pieds cubes, le pays dépendant principalement des revenus du pétrole brut, qui couvrent environ 70 % des ressources budgétaires publiques, 63 % des exportations totales du pays et 30 % du PIB.

Mais l'Allemagne peut-elle détourner impunément ces réserves ? C'est aux missiles yéménites auxquels revient le dernier mot. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV