Les Émirats arabes unis qui ont une présence militaire aux installations de Balhaf destinées à l’exportation de gaz naturel liquéfié ont refusé de les évacuer et les avertissements sur l’escalade des tensions se sont enchaînés.
Les experts yéménites se sont penchés sur l’objectif des Émirats arabes unis de faire main basse sur les installations de Balhaf dans l’est du Yémen destinées à exporter du gaz.
Les tensions entre les autorités locales de la province de Chabwa dans l’est du Yémen et les Émirats arabes unis sont montées d’un cran.
Le gouverneur de Balhaf a demandé il y a quelques jours au gouvernement de tenter d’expulser les forces émiraties des installations gazières de Balhaf.
L’étau se resserre autour des Yéménites
« Le pouvoir local à Chabwa jouit d’un soutien populaire et politique dans sa revendication d’expulsion des forces émiraties de ces installations », a déclaré à Arabie 21 une autorité locale de cette province.
« Nous croyions que les Émiratis étaient venus pour faire face aux Houthis et pour soutenir le gouvernement légal (gouvernement démissionnaire). Nous croyions à tort que la présence des forces émiraties à Balhaf s’inscrivait dans le cadre de l’initiative de la coalition arabe destinée à briser le Coup d’État des Houthis (selon elle). »
« L’objectif de cette présence militaire est de suspendre les activités de ces installations, une stratégie menée dans plusieurs ports et centres qui ont été transformés en bases militaires. »
« Ces actions ne visent qu’à resserrer l’étau autour du peuple yéménite et à faire pression sur le gouvernement démissionnaire dans le but de démembrer le Yémen et de faire main basse sur ses richesses. »
Les tensions vont-elles s’intensifier ?
« Les tensions à Chabwa vont monter d’un cran. La reprise de Balhaf est une question qui relève des directives du gouvernement et du point de vue politique et économique elle revêt une importance pour le gouvernement démissionnaire », a déclaré Ahmed al-Zaraqa, analyste politique.
« L’emprise d’Abou Dhabi sur les le port de Balhaf doit prendre fin. Ce port est devenu une prison où on torture les Yéménites et un refuge pour ses mercenaires. Les Émiratis l’utilisent pour voler du pétrole et du gaz. »
« En cas d’une attaque, les Émirats arabes unis pourraient avoir recours aux frappes aériennes. »
« Les EAU ont également un partenaire international, la société française Total, dans le port de Balhaf, qui est susceptible d’être géré comme un projet économique conjoint entre le Yémen et la France. Au lieu de protéger ce port, les Français ont permis qu’il soit transformé en prison et camps militaires des Émiratis en échange de contrats d’armes. »
« Les Émirats arabes unis ont fermé les installations vitales et ont rivé les yeux sur les gisements de pétrole dans la province de Chabwa », a affirmé Yassin al-Tamimi, un autre analyste yéménite.
« En outre, les EAU ont transformé l’installation de Balhaf en un centre d’opérations dangereuses contre les forces du gouvernement démissionnaire, un centre de secours pour les saboteurs et un centre de détention et de torture », a-t-il ajouté.
Al-Tamimi a en outre souligné la nécessité de poursuivre les manifestations contre la présence émiratie dans cet endroit et le renforcement de moyens de résistance.
Les EAU font main basse depuis des années sur la région côtière de Balhaf, où est située les plus grandes installations d’exportation de gaz naturel liquéfié via le gazoduc allant de la province de Marrib aux rives du golfe d'Oman. Les exportations sont suspendues depuis 2015.