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Zoom Afrique du 20 septembre

Zoom Afrique du 20 septembre 2022

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Actualité en Afrique :

  • Cameroun : un fonds de 8,6 milliards pour booster le secteur agricole
  • La Guinée équatoriale abolit « totalement » la peine de mort
  • Transition en Guinée : création d’un cadre dialogue inclusif
  • Plus de 100 économistes appellent les détenteurs d’obligations à annuler la dette de la Zambie

 

Analyses de la rédaction :

1. RCA : Bangui exige la révision de l’exonération douanière accordée à la Minusca  

En Centrafrique, le ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, a fait savoir lors du débat sur le projet de loi des Finances rectificative qui s’est déroulé à l’hémicycle de l’Assemblée nationale jeudi 1er septembre 2022, que certains agents de la MINUSCA violeraient les dispositions de l’exonération douanière. Cette information a poussé l’élu de la nation, Téfal Kolou, de proposer la révision de l’exonération douanière accordée à la mission onusienne. 
Il convient de souligner que la MINUSCA soit exonérée, certains Casques bleus mal intentionnés utilisent la bannière de l’ONU pour exploiter la Centrafrique, ce qui impacte sur la recette de l’État. « Certaines dispositions sont en défaveurs de notre pays. Surtout en termes de fiscalité. Il ne faut pas oublier que cette Convention a été signée à un moment où le pays était dans un état de faiblesse. En lisant le document, c’est une Convention qui a été imposée au pays. Ce n’est pas avantageux pour le pays. Même les contractants, c’est-à-dire les sociétés qui sous-traitent avec la MINUSCA, ne doivent pas payer les impôts, y compris tous les membres de la MINUSCA, tout ce qu’ils importent, tout ce qu’ils font », a déclaré Téfal Kolou. 

Pour Téfal Kolou, la mission onusienne fait des commerces dans leur base et n’a aucun impôt à payer. Mais la République centrafricaine est un pays fiscaliste ! Ainsi, avec cette situation, le pays ne se développe pas. C’est pourquoi selon Téfal Kolou il est nécessaire de revoir certains termes pour permettre également à la Centrafrique d’avoir les moyens pour ses charges régaliennes. 

Par ailleurs, le ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, indique que sur 60 milliards de francs de CFA d’exonération douanière, la mission onusienne dispose 55 milliards. Au moins 4 milliards FCFA sont pour les ONG. La Centrafrique a besoin de la MINUSCA économiquement. 

Les médias ont cité à plusieurs reprises des preuves que la MINUSCA en Centrafrique fait la contrebande. Ainsi, le contingent portugais de la MINUSCA a fait l’objet d’une grave accusation de contrebande de diamant en Centrafrique il y a un an. Il a été révélé que les Casques bleus portugais, disposés en République centrafricaine, sont épinglés dans une affaire de contrebande, notamment de diamants. 

Il faut souligner que cette réaction intervient au moment où la Centrafrique fait face à une sérieuse tension de trésorerie, et rappelons également que le pays vient de sortir d’une guerre civile dans laquelle les groupes armés ont fait souffrir la population pendant de nombreuses années. 

2. Après le Mali, les Africains montrent la sortie à la France !

L’écrivaine Zehira Houfani-Berfas répond, à travers les lignes qui suivent, au président français Emmanuel Macron qui, le 26 août 2022 lors d’une visite en Algérie, a accusé la Chine, la Russie et la Turquie de téléguider des réseaux « en sous-main » pour répandre une propagande anti-française en Afrique. Pour Zehira Houfani-Berfas, l’Afrique n’a pas besoin de la manipulation des Chinois et des Russes « pour ressentir le désarroi et la misère que la Françafrique fait subir à nos pays à l’ombre des indépendances truquées ». 

Une fois de plus, l’Afrique reçoit un président français missionné pour ramener au bercail les Africains séduits par d’autres horizons que la Françafrique. Pour ce faire, Emanuel Macron « s’épargne un douloureux examen de conscience » vis-à-vis de l’Afrique et s’emploie à accuser les puissances rivales que sont la Chine, la Russie et la Turquie d’alimenter le sentiment anti-français chez les Africains. Non, Monsieur Macron, répondent les Africains, la France n’a besoin de personne pour faire ce travail, elle s’en charge très bien depuis des siècles en perpétuant les crimes françafricains sur le continent. En fait, toute l’histoire africaine de la France est ponctuée des plus atroces crimes contre l’humanité, si bien que l’Africain même dans le ventre de sa mère peut ressentir la souffrance subie par les siens. 

Il aurait été de bon augure, voire un minima de correction pour ses hôtes, que Monsieur Macron se livre à une remise en cause de la Françafrique, de ses pratiques criminelles et leurs retombées dévastatrices sur la vie de millions de personnes, au lieu de cela, il la disculpe grossièrement en mettant en avant la thèse de la manipulation des Africains, et du coup ferme la porte à toute version qui n’est pas sienne. Il refuse de voir la réalité choquante et quotidienne de ces Africains qui lui crient « Dégage ! » sans que les Chinois, les Russes, ou encore les Turcs leur soufflent à l’oreille. 

Que l’on soit à Alger, Bamako, Libreville, Abidjan ou Ouagadougou, d’un bout à l’autre de l’Afrique francophone, le bilan des 60 ans de partenariat avec la France est un véritable fiasco pour les populations africaines. Personne n’ignore ce que fait la France en Afrique et ces crimes débordent le continent avec les vagues successives de boat-people fuyant leur pays, comme le montrent les accusations de la France par un grand pays de l’Union européenne. En 2019, l’Italie, à travers les déclarations de son vice-président du Conseil italien et ministre du travail Luigi Di Maio et de son ministre de l’intérieur Matteo Salvini, a accusé ouvertement la France « d’appauvrir l’Afrique en empêchant son développement et en exploitant ses richesses comme au temps de la colonisation ». Ils ont, en outre reproché à la France de bâtir sa puissance sur le dos des Africains. Ces deux hommes politiques étaient outrés par l’hécatombe des milliers d’Africains migrants qui meurent dans les eaux de la méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe. « Si aujourd’hui il y a des gens qui fuient, c’est parce que certains pays européens, la France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser leurs pays. » Malheureusement, c’est encore le cas aujourd’hui, surtout après que la France ait détruit la Libye. 

D’ailleurs, il n’y a pas que les étrangers qui blâment le rôle de la France en Afrique, rappelons au président Macron les déclarations de son prédécesseur Jacques Chirac : « Nous avons saigné l’Afrique pendant des siècles […] Ensuite, nous avons pillé ses matières premières ; après, on a dit : ils (les Africains) ne sont bons à rien. Au nom de la religion, on a détruit leur culture et maintenant, comme il faut faire les choses avec plus d’élégance, on leur pique leurs cerveaux grâce aux bourses. Puis, on constate que la malheureuse Afrique n’est pas dans un état brillant, qu’elle ne génère pas d’élite. Après s’être enrichi à ses dépens, on lui donne des leçons ! » C’est édifiant, n’est-ce pas, de la part d’un homme d’État français, qui plus est président ? Les responsables français auraient dû écouter ses conseils et avoir le bon sens comme il l’a demandé en 2008, dans une autre entrevue ignorée par les médias propagandistes : « On oublie une chose : une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation depuis un siècle de l’Afrique. Alors, il faut avoir un peu de bon sens, je ne dis pas de générosité, de bon sens, de justice, pour rendre aux Africains ce qu’on leur a pris. » Bien sûr, lui non plus n’a pas dérogé aux pratiques de la Françafrique et s’en est servi pour renflouer sa carrière comme les autres, en détournant les yeux du sort tragique des Africains pour empocher les enveloppes de la corruption venants de leurs gouvernants. 
C’est scandaleux qu’après toutes ces années de chaos entretenu par la France et dont les Africains veulent se libérer, Monsieur Macron débarque, porteur comme tous ses prédécesseurs de ce discours rétrograde qui sous-entend que les Africains ont besoin de tutelle pour leur dicter quoi faire et avec qui le faire. Une tutelle dont la France, il faut le dire, avait l’exclusivité et qui maintenant lui est disputée par la Chine, la Russie, la Turquie ou même l’Iran, pour le grand bien des Africains, qui peuvent désormais choisir leurs interlocuteurs selon leurs propres intérêts. Un changement radical dans la perspective africaine, loin de la coopération tronquée avec l’ex. Puissance coloniale et son partenariat dominant-dominé. Parce que c’est cela que ressentent les Africains à travers les relations malsaines de la Françafrique, qu’ils sont encore colonisés, et de façon scandaleuse en Afrique subsaharienne, comparativement à l’Afrique du Nord, ou sa malfaisance est plus discrète, mais tout autant préjudiciable pour les populations. 

Qu’est-ce que l’Afrique a gagné durant ces soixante années de partenariat privilégié avec la France ? Pratiquement tous les pays concernés sont rongés par le sous-développement, le chômage endémique, la misère et le désarroi des populations soumises par des administrations profondément corrompues. De quels droits de l’Homme parlent les Occidentaux quand ils reprochent à la Chine et à la Russie de faire affaire avec les dictateurs ? Ça frise l’indécence, quand on sait que ces mêmes Occidentaux, avec en tête la France, n’ont cessé de grossir les rangs des dictateurs et de bouffer à leurs tables depuis plus de 50 ans ! 

En fait, le partenariat France-Afrique peut se résumer au virus de la corruption qui a gangréné tous les systèmes de gouvernance et enfermé les dirigeants africains dans une logique d’abus de toutes sortes sur leurs peuples et de pillage sans fin, dont l’usufruit est blanchi en Occident, surtout en France. Ce qui au final fait de ces dirigeants les obligés de l’Élysée dans une sorte de deal « on vous tient- on se soutient » qui enrichit les uns et les autres au détriment des intérêts africains. C’est cet alliage malsain élaboré par la France en guise de partenariat, que les jeunes élites africaines remettent en cause, en choisissant d’autres partenaires comme la Chine et la Russie. 

« Non, Monsieur Macron, disent les Africains, nous n’avons pas besoin de la manipulation des Chinois et des Russes pour ressentir le désarroi et la misère que la Françafrique fait subir à nos pays à l’ombre des indépendances truquées ». Effectivement, force est de constater que la jeunesse africaine est ouverte sur le monde, elle est instruite et sait fort bien faire la différence entre un partenariat gagnant-gagnant comme celui que la Chine, la Russie et l'Iran proposent et le partenariat dominant-dominé imposé par la Françafrique et qui a fait du continent un enfer pour ses populations. N’est-ce pas légitime que les Africains veuillent couper les liens avec cette relation françafricaine héritée des temps sombres de la colonisation ? 

Que le président français, maquille cette volonté africaine de rompre avec la Françafrique en objet de manipulation d’autrui n’a rien de surprenant. Ça rappelle aux Africains un autre épisode de leur histoire, quand les oppresseurs coloniaux des années 1950 ont usé des mêmes procédés pour discréditer les contestations anticoloniales et les mouvements des indépendances, en les traitant de complots des ennemis de la France. Mais la roue de l’histoire a tourné en la faveur des peuples opprimés et l’empire colonial français a perdu son combat en Afrique. Certes, on l’a rafistolé et rebaptisé Françafrique avec l’aide de quelques renégats africains, mais aujourd’hui en 2022, il a largement dépassé sa date de péremption et ses codes sont invalides auprès des jeunes élites africaines, résolues à changer le sort de leurs pays. 

3. Mali-ONU : à quand le grand procès contre la France ? 

L’armée malienne a-t-elle fini par prendre enfin le contrôle du ciel malien ? Ses avions et chasseurs et hélico chassent-ils désormais depuis les aires les agents takfiristes qui travaillent pour le compte des services secrets occidentaux et sèment la terreur dans des villages et villes maliens sous la fausse identité de djihadiste ? ce Radar 3D a-t-elle été efficace pour couvrir les agissements US/France/OTAN au sahel et alerter à temps l’armée de l’air malienne ? Oui mille fois oui même si personne n’en parle. Et comment rien qu’à lire cette information de l’AFP où l’Allemagne connue pour ses opérations d’espionnage quittent la MINUSMA puisque le ciel malien devient grâce aux FAMAS impraticables et dont les opérations d’espionnage impossible… L’AFP dit : «  L’armée allemande a dû à nouveau suspendre ses opérations de reconnaissance dans le cadre de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA), faute d’autorisation de survol, a indiqué ce lundi 19 septembre à l’AFP un porte-parole du commandement opérationnel de la Bundeswehr. La Bundeswehr n’avait repris ces opérations de reconnaissance que début septembre. Berlin avait suspendu mi-août l’engagement des soldats allemands au Mali après des tensions avec Bamako qui refusait le survol de son territoire par des appareils allemands. Les vols effectués vers l’Allemagne par l’avion de transport destiné aux rotations des contingents de la Bundeswehr ne sont pas concernés par la suspension actuelle, a-t-on précisé de même source. La ville de Gao (est) abrite le camp principal de l’armée allemande au Mali. Environ 1100 soldats de la Bundeswehr au total participent à la MINUSMA. Les troupes allemandes sont censées en partie compenser le départ des soldats français, après que la junte malienne au pouvoir a poussé vers la sortie l’ancien allié et relancé la coopération avec Moscou. »

C’est évidemment le couronnement d’une politique qui a bloqué la voie à toute ingérence et qui a repoussé il y a un an Barkhane du ciel malien. Son aveu d’impuissance l’Allemand Sholtz le fait ainsi :

Interrogé la semaine dernière sur l’avenir de la présence des soldats allemands au Mali, le chancelier Olaf Scholz a indiqué que son gouvernement "travaillait de façon intensive sur ce sujet en tenant compte de tous les aspects”.

En premier lieu, « la sécurité des soldats doit être garantie - cela vaut pour les questions de droits de survol, pour la question de l’utilisation des drones, pour la question de savoir s’il existe une sécurité suffisante pour remplacer ce que les Français ont fait jusqu’à présent”, a-t-il détaillé.

«Nous ne voulons en aucun cas nous retrouver dans une situation où nous dépendrions de la bonne coopération des forces russes présentes sur place”, a ajouté Olaf Scholz.

Mais où as-tu la tête Scholz ?! C’est fini le Mali a expulsé l’armée d’occupation et tu en fais partie !

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SOURCE: FRENCH PRESS TV