La nouvelle du déploiement de l'armée qatarie en Turquie a été largement couverte par les médias du pays.
D’après le Journal officiel de la Turquie, il a été révélé qu'un accord avait été signé entre la Turquie et le Qatar concernant le déploiement d'avions militaires qataris et de personnel de soutien en Turquie. La décision a été publiée avec la signature du président Recep Tayyip Erdogan.
La décision concernant l'accord militaire entre le Qatar et la Turquie a été publiée au Journal officiel du 15 septembre. En conséquence, il s'est avéré qu'un accord avait été conclu en mars 2021 concernant le déploiement de soldats qataris en Turquie.
La décision en question a été publiée avec la signature du président Recep Tayyip Erdogan.
Dans la décision, « Le règlement technique sur le déploiement temporaire d'aéronefs militaires et de personnel de soutien du Qatar sur le territoire de la République de Turquie entre le gouvernement turc et le gouvernement de l'État du Qatar, qui a été signé à Doha le 2 mars 2021 et approuvé par la loi n° 7386, a été approuvé, et conformément aux articles 2 et 3 du décret présidentiel n° 9, il a été décidé de fournir la coopération nécessaire concernant le déploiement et l'utilisation temporaires d'aéronefs, de personnel et d'équipements militaires qataris dans les zones autorisées. »
L'accord préliminaire entre le Qatar et la Turquie a été signé par Yashar Güler, chef d'état-major général de Turquie et chef d'état-major général du Qatar, et deux conditions importantes sont envisagées pour l'envoi de soldats et d'officiers qataris en Turquie :
Premièrement, les soldats qataris qui viennent en Turquie n'ont pas de casier judiciaire et n'ont été reconnus coupables d'aucun crime, et deuxièmement, ils doivent s'engager à ne pas divulguer d'informations militaires confidentielles.
Le rapport du journal Hürriyet sur les détails de l'accord militaire entre la Turquie et le Qatar montre que selon ledit accord, le Qatar peut garder 250 militaires des unités spéciales de commando et 36 avions de combat pour s'entraîner en Turquie.
Bien sûr, en plus de l'unité spéciale, des pilotes de chasse qataris seront formés en Turquie. Cet accord est basé sur l'ancien accord de coopération militaire avec le Qatar qui a été signé le 23 mai 2007. Son objectif est de développer des relations militaires bilatérales conformément aux lois nationales et aux règles internationales fondées sur la souveraineté, l'égalité et le respect mutuel. Il est également prévu que les pilotes militaires qataris puissent temporairement utiliser l'espace aérien et les aéroports turcs.
Sur la base de cette coordination, le nombre de personnel et d'avions qataris sera déterminé par la Turquie. Un pilote observateur turc sera dans le cockpit pour enregistrer le respect des règles dans les vols des avions de transport qataris.
Le pilote observateur sera autorisé à modifier l’itinéraire de l’avion.
L'équipement et les capteurs électroniques pour la photographie, l'identification et l'information resteront fermés à bord des avions qataris, sauf si la Turquie leur en donne l’autorisation. Toutes les activités d’avions militaires sont soumises à l'approbation préalable des autorités compétentes en Turquie.
Tout comme nous l’avons déjà dit l'accord initial entre la Turquie et le Qatar a été conclu il y a longtemps. Mais Erdogan a annoncé sa mise en œuvre juste au moment où les relations Ankara-Athènes se sont détériorées. Jusqu'à présent, la Grèce a tiré deux fois sur deux navires turcs et verrouillé le radar de son système de missiles S-300 sur l'espace aérien turc.
Tout porte à croire que la question des menaces des autorités grecques contre la Turquie est extrêmement importante pour le gouvernement Erdogan. Le président, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Défense de la Turquie ont déjà tenu des propos menaçants à l’adresse du gouvernement grec, mais non seulement cela n'a pas affecté le comportement et la rhétorique des autorités d'Athènes, pire encore, il les a rendues encore plus agressives.
Autre aspect important de la coopération militaire entre Ankara et Doha est que les pilotes turcs auront une occasion exceptionnelle de se familiariser avec le chasseur français Rafale. Pourquoi ? Parce que la Grèce a acheté 18 Rafale à la France et maintenant que les Qataris en disposent aussi, les pilotes turcs pourront se familiariser avec ce chasseur et se préparer à faire face à d'éventuelles attaques grecques.
Cela fait longtemps qu’une partie importante des avions de chasse de l'armée de l'air turque a été dépréciée et le pays a besoin d'acheter de nouveaux chasseurs. Les experts du Pentagone ont annoncé que la Turquie n'avait pas le droit d'avoir le F-35 en raison de l'achat du système de missile russe S-400 !
Aussi bien l’administration Trump que celle de Joe Biden ont insisté sur cette position et ont retiré la Turquie de la liste des producteurs de pièces d’avion.
« Maintenant que vous ne donnez plus de F-35, vendez-nous des F-16 et modernisez nos anciens avions de chasse !», a dit le gouvernement turc.
Mais les Etats-Unis hésitent encore, et il n'est pas du tout clair si le F-16 sera vendu à la Turquie avant la fin du mandat d'Erdogan.
Face à cette situation difficile, Erdogan a été contraint de tendre la main aux Qataris pour assurer la sécurité de l'espace aérien turc.
La Turquie possède une importante base militaire au Qatar, ce qui a réalisé le souhait de longue date des commandants de l'armée turque d'être présents dans la région du golfe Persique. Mais ce qui pose problème est que les partis opposés à Erdogan n’ont pas une vision positive envers la présence qatarie en Turquie et l’on prévoit qu’en cas d’échec de l’AKP (Parti d’Erdogan), une grande partie des relations politiques et défensives Ankara-Doha sera largement affectée.