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Les USA suspendent la livraison d’équipements de F-35 à la Turquie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un avion Lockheed Martin F-35 au salon aéronautique ILA de Berlin, en Allemagne, le 25 avril 2018. ©Reuters

C'est une offensive en règle : les Américains ont attendu le revers de l'AKP à la mairie d'Ankara pour annoncer la suspension de la livraison d'équipements destinés aux avions de chasse américains F-35 à la Turquie. Il est vrai que les États-Unis n'ont pas cessé de mettre en garde la Turquie contre les conséquences négatives de son acquisition annoncée des S-400 sans que leurs menaces impressionnent en quoi que ce soit le président turc qui affirmait il y a encore deux jours vouloir coûte que coûte que les S-400 fassent partie de son arsenal de défense antimissile. Les propos du ministre turc de la Défense sur la décision ferme de son pays de déployer très prochainement le système de défense antimissile russe sur son territoire n'ont pas non plus arranger les choses, surtout que le général Hakar a eu le courage de dénoncer la nouvelle politique US au Golan qui équivaut selon lui à "du vent semé pour récolter la tempête". D'aucuns ne croient pas que la décision US puisse persuader Ankara de jouer le jeu US contre la Russie. Au contraire, elle est même en mesure de pousser la Turquie à revoir sa présence au sein de l'Otan. 

Les États-Unis ont annoncé le 1er avril la suspension de toutes les livraisons d'équipements liées aux avions de chasse américains F-35 à la Turquie pour dissuader Ankara d'acquérir le système antimissile russe S-400.

Une source proche du Pentagone a confirmé l'information, précisant que la suspension du contrat de livraisons d'équipement destinées au F-35 à ce membre de l’Otan était une nouvelle tentative des États-Unis de dissuader Ankara de s'équiper du S-400 russe.

La décision américaine vient donner un coup de froid sur la visite du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu à Washington prévue cette semaine à l’occasion du sommet de l’Otan.

Des sources proches du Pentagone ont révélé que Washington examinait la possibilité de retirer la Turquie du projet de fabrication des F-35 et de la remplacer par un autre pays. La Turquie fabrique des éléments du fuselage, du train d’atterrissage et du cockpit. 

Pour le moment, les partenaires de Washington au sein de l’Otan s’inquiètent du fait que la contribution d’Ankara dans le projet de production des F-35, parallèlement à l'installation imminente des systèmes de défense antimissiles russes en Turquie  permettrait aux Russes de mettre la main sur la technologie du chasseur furtif américain et de l’intercepter sans complication.

Pour en savoir plus: Le sabotage russo-turc de F-35 ?

Le site Business Insider rapporte que de nombreux généraux de l’armée américaine sont aussi inquiets de la mise en place du système S-400 en Turquie. Au cas où la Russie arriverait à accéder à la technologie de fabrication des F-35, elle renoncerait à produire des chasseurs de 5e génération capable de faire face aux F-35 de l’Otan, explique le site. 

Fin 2017, Ankara a signé avec Moscou un contrat estimé à 2,5 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros) pour acheter le dispositif de défense antimissile et antiaérienne S-400 dont la livraison devrait commencer cet été. 

Mais récemment, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a annoncé que la Turquie commencerait à déployer les S-400 sur son territoire en octobre 2019.

La suspension du contrat précité pourrait entraîner des répercussions négatives dans les relations Washington/Ankara dont l’avenir reste toujours ambigu.

Pour rappel, le délai donné par les États-Unis à la Turquie pour l’achat avec forfait des missiles US Patriot a expiré la fin du mois de mars.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV