Peut-on croire le président Erdogan quand il dit vouloir rencontrer Assad à Samarkand en marge du sommet de l'OCS ? Sans doute, car à l'approche des élections, l'économie turque est en berne et le Sultan n'est pas trop sûr de sa victoire. Mais Erdogan renoncera-t-il à sa mission au service des intérêts de l'OTAN ? Jamais. Parallèlement aux rumeurs sur un supposé ordre d'expulser l'opposition anti-Assad de Turquie, Ankara dépêche des troupes et des armes en Azerbaïdjan pour occuper l'Arménie, couper la frontière iranienne avec l'Eurasie, compliquer les choses pour Poutine et établir un corridor terroriste entre Idlib et le Xinjiang, une province musulmane de l'ouest de la Chine.
Ce rapport a été publié après que des sources aient déclaré que le chef des services de renseignement turcs a organisé plusieurs réunions avec son homologue syrien à Damas ces dernières semaines, un signe des efforts russes pour encourager un dégel entre les deux parties.
Erdogan avait fait ces commentaires sur Assad lors d'une réunion à huis clos de son parti au pouvoir, l'AKP, lundi.
Aujourd'hui et après des années de guerre menée contre son voisin syrien, Ankara, qui est obligé de mettre fin à son occupation en Syrie suite à la détermination de Damas et de ses alliés à expulser les troupes de l'axe USA/OTAN du pays, tente de se montrer ouvert à renouer des liens avec le gouvernement syrien et le président Assad, mais l'opportuniste Erdogan continue et continuera à suivre l'OTAN, cette fois en débarquant dans le Caucase afin de servir les intérêts de l'OTAN pour enflammer la région.
C'est dans ce contexte que le ministre turc de la Défense, Halusi Akar, a rencontré ce jeudi 15 septembre, son homologue azéri Zakir Hasanov pour discuter des derniers développements régionaux dans le Caucase du Sud, en particulier du nouveau cycle de conflits entre Bakou et Erevan.
Akar a déclaré que la Turquie continuerait à se tenir fermement aux côtés de ses "frères azerbaïdjanais", selon un communiqué du ministère turc de la Défense nationale.
Soulignant que l'Azerbaïdjan et la Turquie sont "une nation, deux États" - une phrase standard sur les liens étroits entre les pays - il a souhaité la grâce de Dieu aux soldats tombés au combat et un prompt rétablissement aux blessés.
Le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, s'est inquiété sur Twitter des tensions à la frontière azerbaïdjano-arménienne.
"Les affrontements à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie sont inquiétants. L'Arménie doit rester à l'écart des attitudes provocatrices alors que les négociations se poursuivent", a déclaré Kalin.
Affirmant la solidarité de la Turquie avec l'Azerbaïdjan, Kalin a déclaré que "la paix et la stabilité ne peuvent être atteintes que sur la base de l'intégrité territoriale et des droits légitimes de l'Azerbaïdjan".
Le ministère de la défense de la République d'Azerbaïdjan a annoncé que lors de la nouvelle série d'affrontements avec l'Arménie, 71 soldats azerbaïdjanais ont perdu la vie.
Les relations entre les anciennes républiques soviétiques d'Arménie et d'Azerbaïdjan sont tendues depuis 1991.