Est-ce la contre-attaque "iranienne" contre le Middle East Stratégic Alliance sur quoi les Yankee travaillent depuis plus d'un, soit depuis qu'ils ont crée une Task Force 59 à la Ve flotte US à Bahreïn? Ce projet qu'a proné le gourou Biden lors de sa récente tournée à Tel-Aviv et à Riyad où il s'est fait même prendre en photo au bas d'un "Iron dôme" et un "Iron beam", on sait en gros qu'il consiste à créer une DCA intégrée à vocation essentiellement navale c'est a dire embarqué entre Israël d'une part et les acolytes golfiens de Washington de l'autre ( l'Arabie saoudite, les Emirats Bahreïn Qatar), DCA dont les radars d'alerte interagissent en réseaux à l'effet de contrer dès son origine toute menace "balistique ou dronesque" de la Résistance. Or ce projet d'une DCA intégrée a un versant naval avec au centre un concept qui se veut un mélange entre drone et vedette rapide à l'iranienne. A défaut d'une technologie qui puisse mener droit à des drones essaimable à même de monter sur des vedettes rapides et ce dans le cadre des opérations à essaim, l'Amérique a mis au point le saildrone à guidage satellitaire GPS dont la vitesse est de 5.5 km par heure et l'endurance de plus d'un an, ce qui lui permet de collecter de renseignement de haute qualité à travers mers et océans et dans n'importe quelle condition météorologiques avant de les transmettre au centre de traitement des données. Les revues militaires US dont The Drive ne font d'ailleurs aucun secret sur la mission de ce drone marin :
Le site Web de Saildrone indique que les caméras électro-optiques avec un certain degré de détection automatique de cible activée par l'apprentissage automatique, ainsi que divers capteurs océanographiques, sont disponibles pour cette conception, avec des radars et d'autres capacités trouvées sur ses offres plus larges . Un groupe de Saildrones avec diverses caméras vidéo à mouvement complet, y compris des types capables de vision nocturne ou d'imagerie thermique, mis en réseau et avec des liens vers d'autres navires et centres de commandement à terre, pourrait être utile à la Marine pour détecter et suivre les menaces ou les menaces potentielles, comme ainsi que simplement améliorer la connaissance globale de la situation persistante dans une zone spécifique. La reconnaissance automatisée des cibles et d'autres capacités qui utilisent l'IA ou des algorithmes d'apprentissage automatique pourraient ajouter à leur utilité.
Et d'ajouter : " Ces voiliers drones seraient également en mesure de fournir ce type de capacités sans qu'il soit nécessaire de déployer un nombre important d'actifs ou de personnel plus traditionnels ou les coûts associés à cela. À l'heure actuelle, la marine a une capacité limitée pour mener des opérations de petits bateaux plus persistantes, y compris des missions de surveillance et de présence, dans des zones plus vastes. Le service prévoit également d'éliminer entièrement ses flottes de patrouilleurs de classe Mk VI et Cyclone , en les remplaçant, au moins en partie, par des exemples de ses deux sous-classes de navires de combat littoral (LCS). Cependant, les LCS coûtent des dizaines de millions de dollars à exploiter et à entretenir chaque année. En 2018, Bloomberg a rapporté que les produits de Saildrone pourraient être exploités pour aussi peu que 2 500 $ par jour, ou 30 000 $ par an, à des fins scientifiques."
Mais ce magicien qu'est Salidrone dont quelques 100 exemplaires auraient dû être lâchés d'ici un an, et qui semble avoir matérialisé le gros des efforts de Task 59 depuis plus d'un an est-ce un premier maillon d'une longue chaîne qui a bien fonctionné? Cette semaine a été marqué" par deux événements qui nous permettent d'en douter. Un peu comme cette histoire des drones made in Résistance dont la furtivité et la précision continuent à donner du vertige aux concepteurs de Patriot et de THAAD.
Mercredi dernier, les unités du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) ont saisi un Saildrone au large de Bahreïn alors qu'il perturbait la navigation dans le golfe Persique avant de le lâcher, ce que l'US Navy a tenté de décrire en une victoire franche face à l'Iran qui " a eu peur de notre USS Thunderbolut et qui a fini par lâcher notre engin". Mais Apeine 48 heures plus tard, deux autres Saildrone ont été saisis par le CGRI, cette fois en mer Rouge.
The SNSC-linked Nour News rejects Centcom's version of events and says the IRGC towed the Saildrone Explorer to "ensure the safety of shipping lanes".
— Kian Sharifi (@KianSharifi) August 30, 2022
It says the Guards "released" it after "explaining [the principles] of security and safe navigation" to US forces. https://t.co/zfRA8LkaD0
Mais les Iraniens ont-ils eu tort ? Pas vraiment dans la mesure où ces drones marins que le Commandement central des forces navales américaines (NAVCENT) a commencé a testé en décembre 2021 dans le golfe d'Aqaba,pour en étendre le test un peu plus tard à la mer Rouge et dans l'océan Indien font partie d'un vaste réseau de collecte d'information sur "l'ennemi et ses agissements maritimes et océaniques"
Au fait l'axe US/Israel/golfiens qui s'attend d'ici l'été prochain à avoir 100 petits drones de surveillance - fournis par divers pays de la région - est sur le point de placer une très large zone maritime étendus entre le golfe Persique jusqu'à la mer Rouge et le Canal de Suez en passant par l'océan Indien sous sa surveillance satellitaire rien que pour faire face aux capacités économico-militaires de la RII.
📸 of three Saildrone Explorer unmanned surface vessels operating in the Gulf of Aqaba, Jan 27.
— U.S. Naval Forces Central Command/U.S. 5th Fleet (@US5thFleet) January 29, 2022
In November, U.S. 5th Fleet and 🇯🇴 established a joint hub in Aqaba for unmanned system operations in the Red Sea. pic.twitter.com/9xuozJjyof
En savoir plus: La base de drone flottante iranienne arrive en mer Rouge
Les informations recueillies doivent être adressées par la suite au centre de commandement de la Ve flotte américaine situé à Bahreïn (baptisé le centre « d'opérations robotiques ») et au centre d'opérations spéciales de ce pays en Jordanie, qui est considéré comme une menace directe contre la sécurité et les intérêts de la République islamique d'Iran. Le plan du réseau intégré de navires sans pilote, mis en avant après la signature des accords d’Abraham, intégré évidemment la logique "coalitionniste" US qui veut créer partout d'espace de conglomérat contre ses ennemis. L'affaire Saildrone fait écho donc à ce réseau régional de défense aérienne anti Résistance.
Or au cours des dernières années, la surveillance des activités ISR de l'armée américaine montre qu'en général, les systèmes qui sont d'abord testés à des fin de reconnaissance ne tardent pas à s'armer, une perspective qui cadre à merveille avec l'objectif de la marine américaine à concentrer de plus en plus ses opérations navales dans le golfe Persique sur le renforcement de nouveaux systèmes sans pilote, qui englobent de nouveaux types d'avions, de sous-marins et de navires. Le commandant du commandement central des forces navales américaines, de la 5e flotte et des forces maritimes combinées, le vice-amiral Brad Cooper a très vertement confirmé que ce genre de nouvelles technologies n'est pas fait pour s'amuser mais bien pour être utilisé dans des confrontations a venir. Alors une armée de Saildrone US/Cie pour contrer l'armée de drone aéronaval iranien dont un modèle le fameux Shahed 136 a montré en juillet 2021 sa capacité à attaquer un navire en mouvement (Mercer Strteet) et à paralyser toute une flotte?
The Iranian Navy Jamaran's frigate yesterday seized two Saildrone USVs (unmanned vessels) in the Red Sea yesterday for allegedly endangering safe navigation. The USVs were released after US forces were cautioned, per Iranian state TV. Footage about 20 seconds in. pic.twitter.com/Su4PqKewCJ
— Kian Sharifi (@KianSharifi) September 2, 2022
En fait, ces voiliers sans pilote , qui semblent rapidement augmenter en nombre et en systèmes s'ils ne sont pas contrés, joueront le rôle de "nouveaux yeux" de l'armée américaine pour faire face aux capacités iraniennes et naturellement, on ne peut être indifférent face à cette menace directe.
Ces navires permettront aussi à l'US Navy de collecter des données maritimes de la zone cible 24 heures sur 24 et d'améliorer sérieusement sa base de données. De plus, si ce plan américain voit le jour, des dizaines de ces Saildrone seront déployés dans différentes parties de la région, dont la gestion et la surveillance seront plus difficiles. Autant enrayer le mal à sa racine comme vient de le faire le CGRI en mer Rouge et dans le golfe Persique. Au fait mine de rien, ce qui affole les Américains dans cette affaire de saisi de voiler sans pilotes est moins le fait de mettre là main sur eux et de les remorquer comme le montre des vidéos publiés par la Ve flotte que d'agir sur leur lien de GPS de les déconnecter de leur base d'attache et de leurs opérateurs puis de s'en emparer.
Cela s'est produit à deux reprises voire trois ces derniers jours. une première fois au large de Bahreïn et deux autres fois et à une intervalle d'une heure en mer Rouge. Signe que ce procédé de spoofing ( décryptage) qui a permis à l'Iran de capturer en 2011 un RQ-170 de l'armée US alias ' l'imbattable bête de Kandhar" marche à merveille sur les Saildrone et que ces engins et partant le réseau intégré auquel ils font partie sont déjà tombés à l'eau. C'est intéressant pour beaucoup y compris pour la Russie qui en Ukraine cherche à décrypter ces liens pour couper les ponts entre les missiles Himars ou les Switchblades qui s'abattent sur Kherson et Nikolaytef à l'aide de lien GPS.