A la veille de la visite du président turc à Téhéran au cours de laquelle il discutera avec des autorités iraniennes, syriennes et russes de la solution à la crise en Syrie, l’armée turque a lancé une attaque au drone contre les positions de l’armée syrienne et des FDS dans le nord de la Syrie.
Une carte des actions défensives et offensives de l'armée syrienne présentée à la télévision syrienne montre les actions à entreprendre par l'armée syrienne en cas d'attaque de l’armée turque qui procède actuellement au déploiement massif de soldats à la fois sur le territoire turc et syrien, laissant croire que le lancement d’une attaque est imminent, a rapporté Avia.pro ce lundi 18 juillet.
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La carte comparée à un dessin d'enfant a immédiatement été critiquée. Cependant la carte à la disposition de l’armée syrienne montre à quel point la Syrie ne prend pas au sérieux les plans hostiles mais farfelus d’Ankara.
Selon les sources proches des rebelles syriens, un drone de l'armée turque a frappé aujourd’hui, lundi 18 juillet, le quartier général conjoint de l'armée syrienne et des milices kurdes et d’autres positions à Tal Rifat et al-Shahba dans le nord de ce pays. L’attaque n’a pas fait de victimes humaines et n’a causé que des dégâts matériels.
La frappe turque s'est produite alors que les coopérations militaires entre l'armée syrienne et les milices kurdes se sont intensifiées la semaine dernière notamment par l’envoi de 300 soldats de l'armée syrienne ainsi que six chars et un hélicoptère vers la ville de Manbij.
D’ailleurs, l'agence de presse SANA a rapporté aujourd'hui que les unités de l'armée syrienne avaient renforcé leurs positions dans les deux villes d’Ain Issa au nord de la province de Raqqa et d’Ain al-Arab (Kobani ) au nord de la province d'Alep, les deux villes surplombant la frontière avec la Turquie.
Plus tôt, le 16 juillet, des sources officielles syriennes ont rapporté que Damas et la milice kurde connue sous le nom de Forces démocratiques syriennes (FDS) sont sur le point de former une salle d'opération conjointe contre d'éventuelles attaques turques, et ce, avec la médiation de la Russie.
Cité par l’AFP, Mazloum Abdi, commandant en chef des FDS, a demandé à l'Iran et à la Russie d'empêcher la nouvelle attaque de la Turquie contre le nord et le nord-est de la Syrie, affirmant que la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis a pris une position faible qui est insuffisante pour mettre fin aux menaces de la Turquie de mener de nouvelles attaques.
Abdi a également indiqué qu'à la suite de négociations avec la Russie, les FDS ont autorisé les forces de l'armée syrienne à amener davantage de soldats vers des zones telles que Kobani et Manbij dans le nord de la Syrie. Mazloum Abdi avait précédemment déclaré avoir discuté avec les gouvernements syrien, russe et la coalition américaine de lancer une nouvelle opération dans le nord et le nord-est de la Syrie.
Sur fond de l'escalade des tensions dans le nord de la Syrie et la possibilité croissante du lancement d'une nouvelle opération militaire par Ankara, Téhéran accueillera demain, mardi 18 juillet, le président turc, son homologue russe et le ministre syrien des Affaires étrangères. Lors d’une réunion tripartite sous l'égide de l'Iran, les parties discuteront de la solution à la crise syrienne. A cet égard, Dimitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré aujourd'hui que le processus de résolution de la crise syrienne constitue la base de la visite du président russe, Vladimir Poutine à Téhéran.