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Pourquoi les USA qui disent vouloir un accord avec l'Iran vient de décréter de nouvelles sanctions?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les ministres iranien et russe des A.E (Archives)

Lors de la visite d’Alireza Peyman Pak, vice-ministre iranien de l’Industrie, des Mines et du Commerce, à Saint-Pétersbourg, où se tient le forum économique international russe, les deux parties sont parvenues à un accord sur la production conjointe du navire entre l’Iran et une société russe. L’accord a été signé afin d’entamer les coopérations conjointes pour établir un corridor nord-sud ainsi que la production et le transport de navires dans la mer Caspienne. La partie russe s’engage à fournir les navires nécessaires à la République islamique d’Iran, mais aussi à lui porter une assistance dans la construction de navires et la fabrication de ses principales pièces qui seront expédiées vers la Russie dans le cadre de l’accord. En fournissant la logistique nécessaire et en lançant le corridor nord-sud, l’Iran deviendra un pays central dans le domaine du transit. Déjà, le Groupe des lignes maritimes de la République islamique d’Iran (IRISL) a accueilli un transit pilote de fret entre la Russie et l’Inde via un corridor international majeur qui traverse l’Iran. Un responsable iranien basé à Astrakhan en Russie a déclaré lundi que la cargaison contenant deux conteneurs de 40 pieds de produits en bois avait commencé son voyage depuis Saint-Saint-Pétersbourg en Russie et serait déchargée au port indien de Nhava Sheva moins de 25 jours plus tard. Dariush Jamali, qui dirige le port irano-russe à Astrakhan, a déclaré que la cargaison russe traversera le corridor de transport international nord-sud (INSTC) en arrivant dans le port iranien d’Anzali en mer Caspienne et en passant par le port sud de Bandar Abbas pour se diriger vers Nhava Sheva.

Jamali a déclaré que c’était la première fois qu’une cargaison voyageait entre la Russie et l’Inde via l’Iran et l’INSTC avec un seul document de connaissement direct (TBL) qui permet le transport de marchandises à la fois à l’intérieur des frontières nationales et par expédition internationale. Il a déclaré que le bureau régional d’IRISL en Russie et ses filiales en Inde ont accueilli le transit pilote de marchandises. L’Iran espère pouvoir bénéficier d’un commerce croissant entre la Russie et l’Inde engendré par la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales contre Moscou. Les responsables iraniens affirment que le transport intégré de marchandises de la Russie et de la Biélorussie vers l’Inde stimulera les expéditions via l’INSTC et augmentera les revenus de transit de l’Iran. Les experts affirment que l’achèvement de deux liaisons ferroviaires le long de l’itinéraire INSTC sur le territoire iranien stimulera considérablement le transit à travers le corridor au cours des prochaines années.

De quo s'agit-il au juste? Pour plus d'un analyste, il s'agit tout bonnement d'un mécanisme destiné à accélérer la fin du régime des sanctions US. d'ailleurs peu après l'annonce de l'ouverture de ce corridor, les Américains ont décidé de nouvelles sanctions contre l'Iran frappant la pétrochimie iranienne et pénalisant les entreprises chinoises et émiraties mais aussi et pour la première fois les ressortissants indiens. Mais les sanctions ont-elles réellement la capacité de contrer ce mécanisme? 

Bien sûr que non. Depuis qu'elle est sous sanctions US/UE et qu'elle n'a plus aucun espoir d'un retour, la Russie soutient sans appel l'extension de l'accord de libre-échange eurasien avec l'Iran. Avec une réduction de 10% des droits de douane sur les produits iraniens par rapport aux produits turcs et chinois, la Russie a pratiquement ouvert la voie qui, à court terme, pourrait conduire à des exportations de 10 milliards de dollars de l'Iran vers le pays. Ce qui favorisera, avec le départ des compagnies occidentales, les échanges entre pays amis et alliés. Le président russe a annoncé lors d'une réunion du Conseil économique suprême eurasien qu'il soutenait la prolongation de l'accord temporaire de libre-échange eurasien avec l'Iran, et que des négociations étaient en cours pour conclure un accord de libre-échange « à part entière ». La mise en œuvre de l'accord de libre-échange aura un impact significatif sur le chiffre d'affaires commercial de l'Eurasie, et d'ici la fin de 2021, les échanges commerciaux augmenteraient de 73,5 % pour atteindre 5 milliards de dollars.

Les exportations de l'Eurasie se sont ainsi multipliées pour atteindre 3,4 milliards de dollars. Afin de maintenir le système commercial préférentiel actuel avec l'Iran, Moscou a affiché son soutien à la décision de prolonger l'accord intérimaire jusqu'à la conclusion d'un nouvel accord de libre-échange. Le ministère russe des Affaires étrangères a récemment déclaré dans un communiqué que malgré les sanctions occidentales visant la Russie et l'Iran, Moscou et Téhéran renforceraient leur coopération bilatérale dans tous les domaines. Malgré les mesures restrictives illégales prises contre la Russie et l'Iran par un certain nombre de pays hostiles, l'intention mutuelle de renforcer une coopération tous azimuts a été soulignée dans le texte. Dans le cadre de cette déclaration, les ministres russe et iranien des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Hossein Amir-Abdollahian se sont rencontrés en marge de la troisième réunion des Chefs de la diplomatie des voisins de l’Afghanistan tenue en Chine.

La Russie et l'Iran ont commencé ainsi à travailler ensemble pour connecter leurs systèmes interbancaires afin de contourner le réseau de transactions financières de Swift. Les deux pays sont confrontés à de sévères sanctions occidentales, ce qui rend pratiquement difficile, voire impossible, le règlement de leurs comptes commerciaux via Swift. Récemment, sept banques russes ont été exclues de Swift et leur accès aux marchés internationaux devient pratiquement impossible, dans le cadre des dernières sanctions occidentales visant la Russie pour ses opérations militaires contre l'Ukraine.

La Russie possède son propre mécanisme de paiement appelé « le Système de transfert de messages financiers » ou SPFS, qui a une fonction similaire à Swift et qui permet le transfert de messages sous forme de Swift. Ce réseau de transactions financières lancé par la Banque centrale russe est en développement depuis 2014 après que les États-Unis aient menacé de déconnecter la Russie du système Swift. Bien que les messagers financiers russes soient encore faibles, environ 40 à 50 pays travaillent avec Moscou et en sont membres. Bien sûr, la Russie est toujours dépendante du Swift, mais ses autorités avaient déjà des prévisions pour s'en sortir. Alors que feront les sanctions US? booster ce mécanisme désormais irréversible d'aller de l'avant dans l'extension d'un ordre économique sans dollar. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV