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« Tu vas regretter ton offensive militaire »

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Un convoi militaire turc traverse le village de Binnish, dans la province d'Idlib, en Syrie. ©Getty Images

La Russie a averti que "l'opération turque constituera une menace pour Ankara elle-même".

L'envoyé spécial du président russe en Syrie, Alexandre Lavrentiev, a déclaré que Moscou essayait d'intégrer les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans l'armée syrienne, tout en notant que toute opération militaire dans le nord de la Syrie pourrait pousser les Kurdes à créer un État.

L'agence de presse RIA Novosti a cité Lavrentiev qui a déclaré que l'opération de la Turquie dans le nord de la Syrie pourrait pousser les Kurdes vers la création d'un État et aura des conséquences importantes.

"Nous avons dit à nos collègues turcs que cela pourrait conduire à une augmentation des sentiments séparatistes parmi les Kurdes et les motiver à établir un État, et cela n'est pas dans l'intérêt de la Syrie, de la Turquie ou de l'Irak", a-t-il ajouté dans une interview accordée à l'agence Novosti.

M. Lavrentiev a souligné que "la délégation russe aux pourparlers d'Astana a fait son possible pour tenter de convaincre la partie turque des contre-coups de cette démarche."

Lavrentiev a ajouté que dans le même temps, Moscou essayait de persuader les Kurdes de parvenir à un accord avec Damas, de rétablir l'unité des territoires syriens et d'intégrer les Forces démocratiques syriennes dans les rangs de l'armée syrienne, ce qui empêchera la détérioration de la situation en Syrie.

Lavrentiev a averti que "l'opération turque constituera une menace pour Ankara elle-même, car le PKK et les FDS ne disparaîtront pas dans un tel scénario."

Lavrentiev avait auparavant déclaré que Moscou considérait l'opération militaire turque prévue dans le nord de la Syrie comme "irrationnelle."

"La Turquie est prête à ouvrir son espace aérien national aux avions russes se dirigeant vers la Syrie", a déclaré à Sputnik l'envoyé spécial du président russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev.

"Bien sûr [nous discutons de l'ouverture de l'espace aérien turc]. Ils [les collèges turcs] expriment leur volonté [d'ouvrir l'espace aérien], mais jusqu'à présent, pour certaines raisons, ils ne l'ont pas encore ouvert", a déclaré Lavrentiev.

Moscou espère qu'Ankara ouvrira son espace aérien aux avions russes dans un avenir très proche, a ajouté l'envoyé présidentiel. Selon M. Lavrentiev, la fermeture de l'espace aérien aux avions russes a affecté le travail et les activités de l'armée russe en Syrie.

Le ministère russe des Affaires étrangères avait précédemment exprimé son inquiétude quant à l'opération militaire turque dans le nord de la Syrie, espérant qu'"Ankara s'abstiendra de toute action qui pourrait conduire à une détérioration de la situation en Syrie."

Cette décision intervient après que le président turc a annoncé le 23 mai que "l'armée turque a l'intention de mener des opérations militaires antiterroristes aux frontières de l'État turc", expliquant que son gouvernement "commencera à prendre de nouvelles mesures pour achever la zone de sécurité de 30 kilomètres de profondeur dans le nord de la Syrie."

Depuis 2016, Ankara a mené 4 opérations dans le nord de la Syrie, occupant des centaines de kilomètres de terrain, et ces opérations se sont concentrées sur une bande de 30 kilomètres de large.

Dans ce contexte, le journal turc Hürriyet a rapporté le 8 juin : "Alors que les opérations devraient commencer cette semaine, les activités se sont intensifiées dans la région, où vous assistez au déploiement d'unités de l'armée turque sur les lignes de front aux abords de Tal Rafat et Manbij. Nous attendons la nouvelle du début de l'opération. Cependant, une semaine s'est écoulée et il n'y a aucune nouvelle d'une attaque turque en Syrie.

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Par ailleurs, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a prétendu que toutes les opérations militaires menées par la Turquie sont transparentes et conformes au droit international. Il a déclaré lors d'une conférence de presse la semaine dernière qu'Ankara ne permettrait à aucun couloir ou ceinture terroriste d'opérer près de ses frontières sud avant d'ajouter : "L'objectif de la précédente opération militaire turque dans le nord de la Syrie était d'éliminer les couloirs terroristes."

L'Irak et la Syrie, quant à eux, ont vivement protesté contre les frappes aériennes de l'armée turque, les qualifiant de violation de leurs droits souverains et de leur intégrité territoriale ; le ministère irakien des Affaires étrangères a déclaré avoir transmis sa plainte officielle contre les frappes aériennes turques aux Nations unies.

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Dans sa dernière réaction à l’opération militaire turque, un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères a qualifié les menaces et les opérations militaires de la Turquie sur le sol syrien " de violation du droit international " et " de la souveraineté " et " de l'intégrité territoriale de Damas ".

Le commandant des milices kurdes, connues sous le nom de Forces démocratiques syriennes, a également annoncé qu'elles étaient prêtes à coopérer avec l'armée syrienne contre la Turquie.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV