« La Corée du Nord a tiré, mercredi, trois missiles, dont un missile balistique intercontinental présumé », a rapporté l'état-major de l'armée sud-coréenne.
Selon Séoul, au moins trois missiles ont été tirés depuis Sunan, dans la banlieue de Pyongyang, en direction de la mer du Japon, à 6 h (21 h GMT), 6 h 37 et 6 h 42.
« Le premier missile balistique (l'ICBM présumé) a une portée d'environ 360 km et une altitude d'environ 540 km », a précisé l'état-major sud-coréen dans un communiqué.
Le deuxième missile balistique « a disparu à une altitude de 20 km » tandis que le troisième projectile – un missile balistique à courte portée présumé - a parcouru environ 760 km à une altitude d'environ 60 km.
Les garde-côtes japonais affirment qu'au moins deux missiles ont atterri dans la mer du Japon et en dehors de la zone économique exclusive du Japon.
Selon le journal arabophone, l'insistance des représentants de la Chine et de la Russie à opposer leur veto à un projet de résolution américain visant à renforcer les sanctions contre la Corée du Nord après avoir testé des missiles balistiques intercontinentaux, confirment la force de l'alliance russo-chinoise, et le soutien des deux pays à la Corée du Nord et à son dirigeant Kim Jong Un comme troisième jambe du triangle de cette alliance.
« L'utilisation du «veto» par l'un ou l'autre pays a suffi à faire tomber le projet de résolution américain au Conseil de sécurité de l'ONU hier, mais leur insistance à l'utiliser ensemble est un message fort à Washington et aux pays occidentaux, qu'ils se tiennent dans une même tranchée, soutiennent les essais de missiles et nucléaires de la Corée du Nord et assurent sa protection dans les forums internationaux », indique Rai Al-Youm.
« Le dirigeant nord-coréen est un homme fort, habile à défier les États-Unis d'Amérique et leur arrogance, ce qui explique son timing pour effectuer ces essais de missiles avec le début de la tournée asiatique du président américain Joe Biden, qui comprenait des pays comme le Japon et la Corée du Sud. Les missiles balistiques à longue portée nord-coréens sont désormais capables de bombarder les villes de la côte est des États-Unis. Nous n'excluons pas que Pyongyang possède la technologie de fabrication du type hypersonique de ces missiles et qu’il est capable de les doter d'ogives nucléaires, d'autant plus que la Russie et la Chine en sont désormais propriétaires », précise le journal.
Au vu des menaces américaines de soutenir militairement Taïwan en cas d'annexion forcée par la Chine, comme l'a souligné le président Joe Biden lors de sa conférence de presse avec le Premier ministre japonais à l'issue de sa visite à Tokyo il y a deux jours, la Corée du Nord a le droit de se fortifier et de renforcer son arsenal militaire, nucléaire et de missiles, en prévision de toute menace américaine d'ingérence pour renverser son régime, l'unifier ou l'annexer à la Corée du Sud, d'autant plus que cette dernière héberge des bases américaines équipées d'armes nucléaires et abrite plus de 20 000 soldats américains, selon certaines estimations non officielles.
Rai Al-Youm ajoute ensuite que « la Corée du Nord a vaincu l'Amérique diplomatiquement à deux reprises lorsque son chef Kim a réussi à insulter l'ancien président américain lors de leur rencontre à Singapour et à Hanoï ». Ce dernier, c'est-à-dire Donald Trump, n'a pas pu obtenir de lui une seule concession, notamment dans le domaine de l'arrêt des essais balistiques et nucléaires, et Trump est rentré bredouille à Washington.
« En un mot, l'Amérique perd rapidement sa grandeur et son leadership sur le monde tandis que l'étoile de la nouvelle alliance russo-chinoise monte à tous les niveaux, militairement, économiquement et politiquement », conclut le journal.