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Téhéran-Moscou contournent-ils Swift?

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L'Iran et la Russie envisagent de remplacer Swift par SPFS russe. ©Bloomberg/Illustration

En réponse au durcissement des sanctions illégales de l'Occident, l'Iran et la Russie envisagent de remplacer le réseau de messagerie bancaire américain, Swift, par son équivalent russe, SPFS.

L'agence de presse russe RIA Novosti rapporte que Téhéran et Moscou font des consultations afin de préparer le terrain pour l’adhésion de la RII au système de messagerie bancaire russe.

Hier, jeudi 24 mars, un responsable iranien a déclaré que Téhéran examinait le plan de l’adhésion au réseau bancaire russe pour contourner les sanctions croissantes des États-Unis concernant l’accès au Swift.

« Le système russe de messagerie financière (SPFS) est conçu pour faire fi à tout risque qui mettrait en danger l’accès des banques russes au réseau Swift. L'Iran est actuellement en pourparlers pour rejoindre le SPFS », indique le média russe.  

L’Iran a été banni de la plate-forme Swift en 2012. Les pays occidentaux ont récemment exclu l'accès au système à un certain nombre de banques russes.

L’ambassadeur d’Iran en poste à Moscou, Kazem Jalali, a annoncé que Téhéran avait déployé des efforts pour connecter les banques iraniennes au SPFS dans l'avenir.

Le 24 février, le Kremlin a ordonné une opération militaire sur le territoire ukrainien. La frappe a été lancée juste quelques jours après que Moscou a officiellement reconnu l'indépendance des Républiques  de Donetsk et de Louhansk dans l'est de l'Ukraine. Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que l’opération militaire russe visait à démilitariser et à dénazir l’Ukraine.

Moscou a par ailleurs souligné que l'Ukraine n'avait pas tenu ses engagements  dans le cadre des accords de Minsk conclus en 2014 et 2015, visant à résoudre le différend entre les États séparatistes de l’Ukraine et Kiev.

Quelques heures après le lancement de l’opération russe, l'Ukraine a annoncé qu'elle avait coupé toutes les relations diplomatiques avec la Russie. En réponse à l'action militaire de la Russie, les pays occidentaux ont immédiatement imposé des sanctions au secteur de l’énergie russe ainsi qu’à un nombre d’institutions financières et d’élites politiques russes. Ils ont notamment exclu plusieurs banques russes du réseau interbancaire Swift.

Contre-mesures de Moscou pour contourner les sanctions

Bien que certains politiciens occidentaux aient salué les mesures punitives visant l’économie russe, le blocus économique de la Russie avait soulevé des soucis particuliers sur le marché de Wall Street dès le départ. Il y a environ un mois, Bloomberg a rapporté que certaines grandes banques de Wall Street avaient averti  l’administration Biden et les membres du Congrès contre l'imposition de sanctions financières sévères à la Russie.

Les banques telles que Jeep Morgan et Citigroup ont clairement expliqué les raisons de ces préoccupations. Selon elles, une action telle que l'expulsion de la Russie de Swift rapprocherait Moscou de la Chine et pourrait, en outre, conduire les Russes à trouver un système alternatif au Swift.

Elles avertissent par ailleurs que de tels développements pourraient mettre en cause la domination du dollar dans le monde et menacer la position des États-Unis en tant que garant de l'ordre commercial du monde actuel.

Selon les économistes, les États-Unis utilisent désormais le système financier comme une arme afin de faire avancer leur politique étrangère et sécuritaire, plutôt que de s'appuyer sur les composantes traditionnelles de leur supériorité en matière de sécurité, y compris les organisations telles que l'OTAN et des institutions multilatérales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

Aujourd’hui, Washington use et abuse des mesures punitives, dont le non-accès à ses marchés et banques, pour faire pression sur les pays rivaux.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV